Les courriers des lecteurs sont parfois plus intéressants et plus imaginatifs que les programmes des candidats à la présidentielle, et il m’arrive parfois de m’en inspirer pour mes propres réflexions. Ainsi, dans l’édition du 7 mars de « La Croix », un lecteur de l’Ain évoque des propositions pour permettre une plus grande valorisation des entreprises et des créations d’emplois plus pérennes : « Il faudrait permettre aux redevables de l’ISF d’investir dans de petites et moyennes entreprises avec une possibilité de défalquer de leurs impôts les pertes si les sommes investies n’ont pas servi à la croissance de ces PME ou PMI. L’évasion fiscale des soumis à l’ISF serait peut-être enrayée et ils auraient une raison d’être des contribuables français participant à la croissance nationale, concourant à la création de plus d’emplois et favorisant le passage des entreprises au-delà des cinq années critiques.
Mais pour favoriser la création d’entreprises, l’Etat, économe de ses deniers, les nôtres, doit continuer à favoriser l’investissement dans les infrastructures, dans l’éducation et la recherche et développement.
Les avoirs financiers des plus riches doivent s’investir dans l’entreprise française pour aider l’Etat à créer de la richesse et de l’emploi. L’Etat ne peut pas tout faire. »
Il me semble effectivement que cela aurait le mérite de rapprocher « le capital » du « travail » et d’éviter la « désertion fiscale » ou, du moins, de la délégitimer
Cela permettrait aussi, par une politique d’Etat « libératrice », de dépasser les blocages administratifs en laissant de libres initiatives individuelles venir en appui des entreprises qui donnent du travail à nos concitoyens.
Encore faudrait-il que nos politiques ne se laissent pas impressionner par les économistes ou par les idéologues qui ne jurent que par la « mondialisation » et le « management » tandis que ces derniers refusent toute action de l’Etat, et qu’ils se souviennent que « la politique de la France ne se fait pas à la corbeille » comme le rappelait fréquemment le général de Gaulle. L’Etat doit jouer son rôle de décision et d’impulsion sans pour autant tomber dans l’étatisme paralysant, ce régime qui confond « aide et soutien » avec « assistanat », la pire des choses pour une société. Cet équilibre, plus subtil qu’on le croit, est-il possible dans une République qui met aux enchères la magistrature suprême de l’Etat tous les cinq ans, avec tous les risques de vaine démagogie, promesses et calculs catégoriels, que cela impose ?
- Depuis 1974, la politique de la France se fait à la corbeille, je crois.
Il faudrait, peut-être, regarder du côté de la participation gaullienne (qui est plus que l'actionnariat et l'intéressement). Que serait la France d'aujourd'hui (2007), si en 1969, une majorité s'était déclarée pour la participation, la régionalisation et la réunion du Sénat et du Conseil économique et social (avec des syndicats, des association et toute l'économie sociale et solidaire membres de la dite haute assemblée) ?
Le libéralisme pourrait réduire la nation française à un hexagone plus une administration... On peut se demander s'il n'est pas déjà trop tard...
Merci VGE, François Mit et Jacchi : c'est mon ressenti !
Rédigé par : JB | 16 mars 2007 à 16:43