"La France est républicaine et doit le rester. La monarchie française a perdu toute légitimité avec Louis XVI, puis les pulsions réactionnaires de Charles X, puis pour finir avec le "roi bourgeois" Louis-Philippe et sa fuite ridicule en Angleterre pour éviter d'avoir à rendre des comptes... En Angleterre ou en Scandinavie, les rois ont su garder leurs trônes. Si les Bourbons n'en n'ont pas été capables, tant pis pour eux. |
Le texte ci-dessus est la réaction d’un gaulliste antisarkozien (c’est la manière dont il se définit) au texte sur « Un instant monarchique » que j’avais aussi publié sur le forum des jeunes de l’UMP.
Voici ma réponse, un peu plus complète que celle que j’ai publié, dans l’urgence du débat, sur ce forum :
Il ne s'agit pas de "restaurer" mais d'instaurer une Nouvelle Monarchie car, effectivement, le temps a passé et la République, dont on parle encore de changer de numéro (ce n'était pas encore "la bonne" ?), est bien installée dans l'esprit des gens. Quoique... Par expérience, j'ai constaté qu'il s'agit plus d'une habitude que d'un amour pour elle qui domine en France.
Un élément intéressant : vous dîtes que "même si elle était souhaitable", elle ne serait pas réalisable. Or, le but de l'action politique c'est bien de rendre possible ce qui est souhaitable ou nécessaire. D'autre part, je suis bien d'accord que la légitimité de la Monarchie doit se reconstruire, parce que le temps qui passe en a gommé une partie des mérites et que l’enseignement, en République, a tout fait, y compris travestir la vérité, pour la délégitimer. Mais, justement: je pense que reconstruire une légitimité passe aussi par ce que la Nouvelle Monarchie peut amener, par sa formule même, au Politique en France, ne serait-ce que parce qu'elle incarne la durée inscrite au faîte de l'Etat et la liberté par rapport aux "grands électeurs" que sont les partis aujourd'hui...
Quant à la phrase « On ne peut dissocier la France de la République », elle me semble plus une déclaration de principe qu’une véritable réalité, ne serait-ce que par le simple fait que l’Histoire peut toujours nous surprendre, en bien ou en mal, d’ailleurs
D’autre part, au-delà des symboles, la République peut se comprendre de manière fort différente et je doute que Ferry ou Gambetta auraient beaucoup goûté un homme, général de surcroît, comme de Gaulle qui avait de l’Etat une conception qualifiée de « monarchique » par ses opposants
Il y a aussi une chose à rappeler : le Roi n’a pas à « trier l’Histoire », il en est juste l’héritier, des bons comme des mauvais moments, et il la prend telle qu’elle est, avec ses gloires et ses infamies, ses ambiguïtés comme ses clartés. La Monarchie n’a pas à renaître en un 1848 imaginaire qui effacerait tout ce qui a suivi et n’aurait rien appris ni rien compris depuis la chute de Louis-Philippe
Empirique, la Monarchie doit être pragmatique : c’est aussi ce qui lui refera une légitimité par sa possibilité de ne pas être esclave d’un temps ou d’attitudes (ou de débats
) du passé.
Ce "gaulliste anti-sarkozien" n'a pas tout-à-fait tort: la légitimité du futur Roi de France ou des Français ne viendra que des circonstances.
On ne peut imaginer de retour à la Royauté qu'à l'occasion d'évenements graves où un Prince saisira l'occasion de prendre la tête de la résistance-ce que feu Henri VI n'a pu faire en juin 1940.
Rédigé par : Lepante | 18 avril 2007 à 09:12