Les vacances sont l’occasion pour mon compte de mettre au propre les notes prises lors du colloque sur L’Action Française, tenu au Centre d’Histoire de Sciences Po, et de peaufiner quelques anciens articles (souvent diffusés d’abord par le biais de ce blog) qui vont bientôt être regroupés en brochures ; c’est aussi le moment où je peux me replonger dans mes bouquins, mes vieilles revues monarchistes (des années de la Restauration à nos jours), et mes études diverses sur le royalisme français. Je n’oublie pas de « décorer » quelques panneaux d’affichages de placards royalistes, et j’en profite pour discuter avec quelques personnes intriguées par la Cause royale
Ainsi, je n’oublie pas l’éternelle question de Georges Bernanos : « Qu’as-tu fait, aujourd’hui, pour le Roi ? »
Je n’oublie pas non plus de lire, quotidiennement, la presse et d’écouter la radio, en particulier les nouvelles internationales et celles attenant à l’actuelle campagne présidentielle dont les royalistes sont, au moins électoralement, tragiquement absents.
Et je me promène dans cette France que j’aime, sans avoir besoin de me parer dans les plis du drapeau tricolore avec lequel je n’ai pas de querelle, l’imaginant convenir tout à fait à la Nouvelle Monarchie, comme je peux accepter le 14 juillet s’il s’agit de commémorer cette union du peuple et du Roi autour de la nation, cette fête de la Fédération pourtant si lourde d’ambiguïtés
Je me promène, je flâne au hasard des routes de l’Ile-de-France, de la Normandie ou de la Touraine, et, bien sûr, de la Bretagne, berceau de mon enfance et de ce personnage pour qui j’ai une grande admiration, le colonel Armand pour les Insurgents américains, le marquis de la Rouërie pour les Bretons (j’en reparlerai dans une prochaine note). J’aime m’arrêter dans les petits villages et rentrer dans le café local, souvent décoré de trophées de chasses anciennes et de plaques de métal pour des marques d’alcool disparues ; en général, il y a quelques clients au comptoir qui semblent être là de toute éternité et leurs discussions, quand elles abordent la politique, égratignent nos hommes (et femmes) politiques sans beaucoup de délicatesse ni de précautions
C’est une véritable « leçon de choses » humaine et je me dis qu’il manque alors, non une idée, mais une famille à aimer, à « fréquenter » ne serait-ce que par le biais de la « presse people », à faire « sienne » parce qu’elle serait celle de l’Etat, représentant la France pour les autres nations comme le font les familles régnantes actuelles pour leur pays respectif, et dont ils pourraient dire, même en se moquant gentiment, « c’est à nous, c’est la nôtre !».
Il m’arrive d’en parler à ces personnes d’ici, souvent un peu méfiantes à l’égard de cet étranger que je suis à leurs yeux, et je ne rencontre pas vraiment d’hostilité, sans pour autant rencontrer une adhésion formelle, sauf quand il m’arrive de payer une « tournée » aux clients du moment : je lève alors mon verre « à la santé du Roi », et mes compagnons d’une heure, poliment, acceptent ce toast souvent inédit pour eux
Sûr qu’ils en parleront ce soir devant la télé
C’est aussi cela, la France
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