Cette semaine qui s’achève a été celle des dernières corrections (avant d’attaquer celles du bac, à partir du 15 juin) et des conseils de classe où le sort des élèves se joue pour la prochaine année. Une semaine bien remplie et qui m’a retardé dans la rédaction de mes notes. Et pourtant ! L’actualité politique, sociale et environnementale est, elle aussi, bien chargée, même si l’on se contente de notre pays
A une semaine du premier tour des législatives, les lignes ne semblent pas avoir beaucoup bougé par rapport aux précédentes semaines, et les sondages annoncent toujours une « vague bleue » de l’UMP qui coïnciderait aussi avec un nouveau recul du Parti Socialiste, aujourd’hui empêtré dans ses querelles internes : les « longs couteaux » sont à peine dissimulés sous la robe des « comploteurs » décidés à régler son compte à François Hollande (en attendant mieux
), véritable victime expiatoire de la défaite de madame Royal au second tour de la présidentielle
Pendant ce temps-là, le gouvernement, hétéroclite dans sa composition sans que cela semble vraiment brouiller son message, s’est lancé dans une véritable course de vitesse, voulant profiter de l’état de grâce qui accompagne le « joggeur » de l’Elysée. Il serait maladroit de reprocher à un gouvernement de gouverner, mais cela ne doit pas être une excuse pour ne pas être critique quand il commet, non seulement des erreurs mais aussi des fautes qui engagent notre pays dans des impasses dont il aura difficulté à sortir.
Ainsi dans le domaine diplomatique ou dans l’approche de la question européenne, par exemple.
La nomination de M. Kouchner me semble indiquer un retour en force de l’européisme et de l’atlantisme, l’un n’étant pas incompatible avec l’autre comme nous le rappellent les figures de Jean Monnet et de Robert Schuman : je doute que cela soit une bonne nouvelle, ne serait-ce que parce que cela nous éloigne d’une politique d’indépendance française qui, pourtant, a montré tout son intérêt dans les dernières années, en particulier dans l’affaire irakienne. J’ai écrit « indépendance », je n’ai pas pensé « isolement », comme certains pourraient le croire, craintifs devant la liberté, y compris celle du pays. Etre libre, indépendant, ce n’est pas claquer la porte au nez du voisin mais être maître de son intérieur, de sa maisonnée, et choisir ce qui nous convient (ou nous plaît, ce qui n’est pas toujours la même chose
) pour la décoration et l’organisation, la gestion de nos affaires domestiques. L’originalité de la France en matière diplomatique n’est pas une aberration mais une manière de penser les rapports internationaux en refusant les empires, comme le faisait déjà Philippe Auguste à Bouvines (1214) ou de Gaulle dans les années 1960, et en considérant que ce n’est pas la taille d’une nation qui fait sa force mais sa volonté d’être au monde, d’être dans l’Histoire
La France s’est construite contre l’idée d’empire, contre le « rêve carolingien », ce qui ne signifie pas un refus total de « l’Europe » mais une construction européenne qui n’oublie pas les fondations de l’Europe, les Etats et leurs héritages, leurs libertés et appréciations propres.
« Je ne crois pas que l’Europe puisse avoir aucune réalité vivante si elle ne comporte pas la France avec ses Français, l’Allemagne avec ses Allemands, l’Italie avec ses Italiens, etc. Dante, Goethe, Chateaubriand, appartiennent à toute l’Europe dans la mesure même où ils étaient respectivement et éminemment Italien, Allemand et Français. Ils n’auraient pas beaucoup servi l’Europe s’ils avaient été des apatrides et s’ils avaient pensé, écrit en quelque « espéranto » ou « volapük » intégré
» : cette citation du général de Gaulle (qui, pourtant, recouvre une légère ambiguïté sur la définition de la nation, et j’y reviendrai dans une prochaine note sur « le principe des nationalités »
) résume bien la pensée diplomatique « capétienne » qui refuse, non seulement les empires, mais aussi l’effacement des mémoires et des âmes historiques, ces obstacles au « Monde des Choses » (Bernanos parlerait plutôt du « Monde des Machines ») que les partisans de « l’Economique d’abord » voudraient imposer aux sociétés et aux hommes d’aujourd’hui
Sans doute M. Kouchner ne voit pas malice à cet européisme qu’il incarne : sans doute
Cela n’empêche pas de lui rappeler que la France n’est pas soluble dans l’empire, quel que soit son nom ou sa finalité.
sans juger "le fond" la forme est excellente ! bien écrit ! voilà qui nous change de ces bêtises d'écrivains boutonneux avides de fautes d'orthographe et de vocabulaire tronqué à la lecture incompréhensible ; bien recherché le "volapük" ; je me souviens , qu'à l'époque,nous avions avidement recherché dans le dictionnaire,le sens de ce mot peu usité.
Rédigé par : daniel | 03 juin 2007 à 09:55
Il faut tout de même souligner que l'affaire irakienne a été un vrai fiasco aussi, car en se démarquant ainsi, la France a rompu toute tentative de développer une politique européene commune...et a donc agit à l'encontre de l'union européenne...
Rédigé par : Matt | 03 juin 2007 à 20:46
Sur l'Irak, il me semble que cela montre qu'il vaut mieux suivre sa voie particulière que celle d'une Union européenne qui, "majoritairement", a suivi les Etats-Unis dans ce qui apparaît comme un terrible échec dont les conséquences ne sont pas encore à leur terme...
Imaginez qu'il n'y ait eu qu'"une" politique européenne commune, nous serions totalement piégés, sans recours ni possibilité d'arbitrage... Et nos troupes seraient aussi dans ce bourbier, puisque 20 des pays de l'actuelle UE étaient favorables aux Etats-Unis. Quelle crédibilité aurait alors l'Union européenne, qui apparaîtrait ainsi comme le simple "suiveur" de la politique de Washington? La position de la France a justement évité un discrédit total de l'UE...
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 04 juin 2007 à 00:07
Quitte à faire une ouverture à gauche, il aurait mieux valu Hubert Védrine qui est un vrai diplomate dans la tradition française.
Rédigé par : partisan blanc | 04 juin 2007 à 23:28
Tout à fait d'accord. Védrine vient d'ailleurs de publier un petit livre très intéressant, "Continuer l'histoire", dont je conseille la lecture.
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 05 juin 2007 à 00:59
Vous avez raison quand vous dites : "Imaginez qu'il n'y ait eu qu'"une" politique européenne commune, nous serions totalement piégés, sans recours ni possibilité d'arbitrage... "
Mais paradoxalement c'est la politique européenne commune qui nous a permis de briller à l'Assemblée des Nations Unies dans notre renversement d'alliance. Je m'explique :
L'humiliation que nous avons fait subir aux Etats-Unis (à nul effet d'ailleurs, le désastre a eu lieu et nous ne conservons qu'un crédit moral que nous ne savons pas dépenser) aurait déclenché en d'autres temps contre nous un blitzkrieg monétaire de la finance anglo-saxone renforcée du Japon :
Le franc français n'aurait pas résisté plus d'une semaine et aurait pu perdre 50% de sa valeur voire pire. Notre économie déjà très fragile et très dépendante de l'extérieur se serait effondré. C'est l'EURO de Maastricht qui a été notre bouclier dans cette "aventure".
Rédigé par : Catoneo | 05 juin 2007 à 09:50
Nice!
Rédigé par : Kostas | 05 septembre 2007 à 05:42
Cool!
Rédigé par : Thanos | 05 septembre 2007 à 14:20
Nice
Rédigé par : Kristion | 06 septembre 2007 à 01:47
Nice!
Rédigé par : Markos | 06 septembre 2007 à 06:13
Nice
Rédigé par : Ivan | 06 septembre 2007 à 11:42
Interesting...
Rédigé par : Constantinos | 06 septembre 2007 à 14:07
Nice
Rédigé par : Thanasios | 25 septembre 2007 à 00:15
Interesting...
Rédigé par : Metrophanes | 25 septembre 2007 à 06:49
Nice!
Rédigé par : Ahmed | 25 septembre 2007 à 11:36
Nice...
Rédigé par : Odysseas | 26 septembre 2007 à 11:27
Cool!
Rédigé par : Kymon | 26 septembre 2007 à 20:21
thanks share!
Rédigé par : wow gold | 08 octobre 2007 à 19:45