Le président Sarkozy s’est rendu jeudi 30 août à l’université d’été du MEDEF, une « première » dans l’histoire présidentielle française : en fait, il y venait déjà les années précédentes, à l’époque où il n’était pas encore Chef de l’Etat, et cela ne serait aucunement choquant pour l’Opinion publique s’il acceptait le même type d’invitation des syndicats de salariés, ce qui est d’ailleurs fort possible
Néanmoins, je crains qu’il n’y ait un mélange des genres qui dévalorise la fonction de magistrat suprême de l’Etat en simple chef de gouvernement et qu’en monopolisant les tâches de représentation étatique et de gouvernement, M. Sarkozy ne rende plus fragiles les bases mêmes de la tête de l’Etat, considérées alors comme de moins en moins politiques et de plus en plus administratives ou économiques. Cela rompt avec la tradition gaullienne (qui n’était pas vraiment éloignée en ce domaine de la tradition capétienne
) qui considérait que l’économique ne devait pas dominer ou guider (ou être confondu avec) le politique : « l’intendance suivra », résumait de Gaulle.
Au-delà de cette remarque, il y en aurait une autre, encore plus importante à faire : était-ce le lieu de faire un véritable « discours du trône » sur l’économie devant le seul public patronal, certes tout à fait honorable et vital pour l’activité économique elle-même mais qui n’est pas « tout » le monde économique ? Cela laisse une impression de malaise, comme si le président n’était qu’un « patron » de plus ou, plus grave encore, un « patron Chef de l’Etat » ce qui rompt avec la position d’arbitre du magistrat suprême de l’Etat et risque, là encore, de fragiliser sa propre position et celle de ses successeurs.
Ce discours aurait pu, aurait du être prononcé en d’autres lieux, devant un public plus varié, moins « typé » : je ne parle pas du fond des propos de M. Sarkozy, sur lequel il y aurait aussi beau à dire, en bien comme en mal, mais de la forme qu’il ne faut jamais négliger lorsque l’on est en charge de la plus haute magistrature de l’Etat.
Cette magistrature, pour être forte et crédible, doit être libre, et surtout être ressentie comme telle par les citoyens : il semble que M. Sarkozy oublie cette règle simple en voulant être présent partout. Or l’omniprésence ne fait pas une politique et il est des terrains qu’il faut savoir observer sans s’y aventurer imprudemment. Cette rupture avec la pratique présidentielle jusque là respectée par les Chefs de l’Etat de la Ve République n’est pas une bonne nouvelle
Il se pourrait que les oppositions au pouvoir sarkozien y trouvent des arguments pour dénoncer la politique économique suivie qui n’a pourtant pas que des défauts
On pourrait vous répondre qu'il a comparu devant ses mentors, car ce n'est plus un secret depuis les arrangements mondains obtenus de certaines grandes figures du patronat, que M. Sarkozy est à l'oligarchie ce que Bonaparte était à la bourgeoisie brumairienne.
Le balancier va néanmoins revenir vite, car les syndicats se sentent en péril ; il court vingt fois plus vite qu'eux !
Rédigé par : Catoneo | 04 septembre 2007 à 20:23
J'ai très peur qu'il s'installe solidement en France une Mafiya présidence-patron et que cela dégénère, entrainant la France dans ine drégingollade.
Bon, peut-être que j'exagère mais je pense que le l'intime rapprochement "Sarkozy-Bolloré, Lagardère et cie" ne fasse pas de bien à la France: Les patrons sont déjà bien trop puissant, et je pense que l'alliance "Elysée-Cac 40", désormais officialisée, ne nous plongeras que plus bas.
Rédigé par : T5.Y | 07 septembre 2007 à 21:31