Après plusieurs mois de vacances, la rentrée 2007 est l’occasion de rencontrer de nouveaux élèves et de débuter cette nouvelle année scolaire avec un bel entrain, porté par ma passion de la matière que j’ai la chance d’enseigner. Il faut bien admettre aussi que j’ai la chance de travailler dans un lycée où les professeurs ne sont pas obligés de perdre du temps à faire de la discipline comme c’est trop souvent le cas désormais, en particulier dans les ZEP.
En tout cas, la rentrée n’a pas été, cette année, l’occasion de débats ni même de discussions politiques entre collègues comme cela avait été le cas l’an passé : en fait, la seule évocation « politique » a porté sur la rumeur qui prêtait au couple présidentiel l’intention d’inscrire leur jeune fils dans notre établissement réputé, rumeur vite démentie par notre proviseur. Il est vrai que la présence du petit Sarkozy au lycée Hoche aurait sans doute donné l’occasion aux journalistes politiques d’y voir une référence supplémentaire à Napoléon III, désireux en son temps d’y faire admettre son héritier et pour lequel un petit pavillon avait même été construit, un peu à l’écart des bâtiments principaux (pavillon qui a été démoli il y a moins d’un an dans le cadre de la rénovation du lycée)
Cette indifférence apparente à l’égard de la vie politique française de la part des profs du lycée signifie-t-elle sympathie pour l’actuel président ? Rien n’est moins sûr, mais le spectacle lamentable des déchirements (conjugaux ?) du Parti socialiste et la pipolisation des acteurs de notre démocratie (la nouvelle compagne de François Hollande ou la couverture de Paris-Match pour Ségolène Royal ; l’angine blanche de Cécilia Sarkozy
) ont fini par lasser et décrédibiliser la politique elle-même, au risque de susciter un rejet de la réflexion idéologique ou une défiance marquée de tout engagement militant, au moins pour un temps. J’ai pu constater le découragement de mes collègues de sensibilité socialiste ou simplement « de gauche » tandis que ceux qui s’affichent « de droite » semblent assez méprisants à l’égard d’un président qui, sans l’avouer, s’éloigne de plus en plus de la pratique gaullienne de l’Etat et de la diplomatie
En même temps, tout le monde semble à la fois attendre et redouter les prochaines décisions gouvernementales dans le cadre de l’Ecole, personne ne sachant exactement ce qui va ressortir de tout cela : s’il y a quasi unanimité pour dire qu’il faut que les choses changent, personne ne semble en mesure de dire « comment ». En somme, j’ai l’impression d’un certain désarroi dans la communauté enseignante : cette incertitude enfle comme un abcès et, plus l’attente se prolongera, plus le malaise risque de grandir.
Le ministre de l’éducation nationale M. Darcos aurait tout intérêt, au-delà des discours et des entretiens parus dans la presse, à préciser au plus vite ses propositions concrètes et à ouvrir les débats sans se contenter de dialoguer avec les syndicats : il sera alors l’heure de juger sur pièces et d’approuver ou de s’opposer selon les domaines et les sujets évoqués par le ministre. Mais, au regard des expériences passées, je n’ai guère confiance en notre République, aujourd’hui dépassée par des réalités et des changements qu’elle n’a pas voulu voir et encore moins anticiper ces dernières décennies
Aucun risque que le petit Sarkozy soit accueilli dans mon lycée professionnel... Dommage car son cher papa aurait pu voir à quel point sa rentrée des classes était désastreuse... Son fils n'aurait pas eu de cours d'anglais, le professeur n'étant pas nommé, ni de cours d'atelier d'ailleurs car, là encore, il nous manque un professeur... et puis de toute façon, où l'aurait on mis ce professeur d'enseignement professionnel, puisque l'atelier prévu en juin n'a toujours pas vu le jour, et que le matériel commandé pour mettre les élèves au travail n'est pas là... Mais enfin, je suis rassuré... En mai et juin dernier il n'y avait plus de craie blanche... Nous devions écrire avec de la craie de couleur... mais un nouveau stock est arrivé... Il y a donc encore de l'espoir... (humour qui marque mon énervement...)
Rédigé par : Jean-Marie | 08 septembre 2007 à 15:14
Le président Sarkozy était à Versailles ce jour , vu au château avec une femme qui n'était pas Cécilia.....
Rédigé par : java | 15 septembre 2007 à 22:59