Un incident fâcheux m’a empêché d’assister à la réunion de rentrée des étudiants royalistes d’Action Française de Paris ce vendredi 28 septembre : en effet, ma cave, dans laquelle j’ai entreposé tant d’archives monarchistes et de documents divers, en particulier livres et revues historiques, a été victime d’une inondation
Je dois avouer que, lorsque l’intendant de la résidence m’a téléphoné, j’ai connu à la fois un grand moment de solitude et de panique : j’imaginais toutes mes photos militantes détruites et mes collections du « Courrier Royal », le journal du comte de Paris d’avant-guerre (1934-1940), ou de « la Nation Française » (l’hebdomadaire de Pierre Boutang), flottant tristement, imbibées d’eau et condamnées à la poubelle
En fait, dans mon malheur, j’ai plutôt eu de la chance car quelques cartons seulement ont été irrémédiablement abîmés, et ce n’était pas ceux des « archives anciennes » mais ceux des publications ou des imprimés plus récents : ainsi, un carton d’affichettes de la section royaliste de Rennes du début des années 80, affichettes manuscrites en couleur ou photocopiées et pas encore collées ; quelques affiches bleues de l’AF nationale « La République se meurt, vive le roi », financées en 1981 par le camionneur Joyau ; des affichettes de la section royaliste de Besançon d’il y a vingt ans ; des numéros de la revue « Les épées » en ses débuts ; etc. J’ai pu sauver un maximum de ces documents en les décollant les uns des autres, en les nettoyant et en les étalant sur toute la surface de mon studio, ce qui a rajouté à la pagaille ambiante
Cet incident, dont les conséquences, sans êtres anodines, sont en fait minimes, m’incite à accélérer ma politique de duplication et de diffusion de mes archives royalistes : j’ai commencé à en photographier les principales pièces afin de les mettre sur la Toile, mais les dizaines de kilos de documents en ma possession vont nécessiter un certain temps avant d’être tous numérisés et mis en ligne. Néanmoins, je me rends compte qu’il me faut accélérer le rythme, car je ne suis pas à l’abri d’un incident plus grave et il serait dommage que ce qui constitue le patrimoine du royalisme français soit perdu à jamais ou, ce qui n’est guère mieux, inexploité : il y a, en France, des tonnes d’archives royalistes qui s’abîment dans des granges, des greniers ou des caves, à mon grand désespoir
La revue « Lys rouge », dont le prochain numéro est en préparation et qui publiera, entre autres, des articles sur le royalisme cambodgien, a aussi, à mon avis, vocation à faire connaître des documents qui éclairent l’histoire du royalisme français et à en tirer matière à réflexion : car il faut remarquer que le royalisme (les royalismes ?) est fort complexe et diversifié, contrairement à ce que certains pourraient croire au regard de son actuelle faiblesse numérique (dans le sens démographique du terme
), mais surtout qu’il possède une épaisseur politique et intellectuelle, voire idéologique, que beaucoup de courants politiques n’ont pas et que la plupart des royalismes étrangers peuvent aussi nous envier, même si le « passif » du royalisme peut paraître aussi plus lourd
Mais les royalistes eux-mêmes connaissent mal leur propre patrimoine et je m’attache (ainsi que d’autres, bien sûr) à le faire revivre et à le faire connaître, en particulier dans un monde universitaire qui a, jusqu’à présent, accordé une attention somme toute réduite à ce courant politique pourtant riche, sauf en ce qui concerne « L’Action Française » sur laquelle existent déjà de nombreuses études et qui connaît un renouveau d’intérêt certain, comme l’a montré le colloque de Sciences Po en mars 2007 à Paris.
Cela étant, il ne faudrait pas que les royalistes se contentent de remuer des « vieux papiers » et se barricadent dans une nostalgie stérile en arguant de la difficulté actuelle d’exister dans le paysage politique français : c’est pourquoi il me semble important d’être présent dans les débats contemporains et de s’engager dans les combats politiques de l’écologie, des questions nationale et sociale, ou ceux de l’aménagement du territoire et de la « postdémocratie », etc.
Comme je l’ai déjà maintes fois déclaré, il ne s’agit pas de « mourir royaliste » mais de tout mettre en uvre pour « vivre en Monarchie » : cela devrait largement suffire à m’occuper durant les prochaines décennies
Esperons que cela vous occupe jusqu'à votre mort ... (ce message ne signifie en aucun cas que je veux votre mort, mais que j'espère que le royalisme ne reviendra pas de votre vivant, disons 40, 50 voire 60 ans !)
Bref j'en profite pour poser une question, ne pensez vous pas que votre idée du royalisme est "démodée ?", j'entends par là qu'elle est fondée sur les monarchies des siècles précédent, elle est donc dans "l'air du temps ?" ... (mis à part votre position sur l'écologie)
Rédigé par : Zoubi | 02 octobre 2007 à 18:32
Il est indispensable que les royalistes conservent leur mémoire. Un site (ou plusieurs) sur l'histoire du royalisme manque. Et vous-même? Quand et comment pourrait-on avoir une copie de votre mémoire de maîtrise?
Rédigé par : Michel Franceschetti | 07 octobre 2007 à 08:38
Où peut-on trouver les archives que vous avez numérisé Monsieur Chauvin ?
Rédigé par : | 10 octobre 2007 à 20:44