Samedi 27 octobre se tenait une petite réunion à Rennes où j’ai présenté, rapidement (moins d’une demi-heure…), quelques arguments politiques pour la Monarchie tandis que mon ami Henry Le Bal, écrivain et dramaturge, rappelait l’historique de cette Fédération Royaliste de Bretagne (Kevredad roueelour breizh, en langue bretonne) fondée en 1987 sous la présidence d’un authentique résistant (au sein du réseau Hector, de l’Organisation Résistance Armée), camelot du roi et ancien maire royaliste de Poullan-sur-Mer, Luc Robet, aujourd’hui décédé. Henry a aussi complété mon exposé par une argumentation philosophique originale et en évoquant, au cœur de son discours, la place éminente du Prince Jean, duc de Vendôme, Dauphin de France. Ce faisant, il rappelait qu’un royalisme sans prince est une fidélité sans objet, vaine ou nostalgique. Mais cela n’a rien à voir avec une quelconque idolâtrie qui s’appliquerait à un « homme sans lendemain » tel que le sont les politiciens actuels, plus férus de communication que de service, ou, pire, les dictateurs, eux aussi attachés à un culte de la personnalité qui est, sinon la forme de leur légitimité illusoire première, au moins l’alibi de leur Pouvoir du jour…
A cette petite réunion, organisée par Tudry, participaient quelques amis de longue date comme Jean-Luc, ou Philippe Castelluccio, fidèle d’entre les fidèles d’Action Française et qui m’avait accompagné dans ce périple breton… En fait, elle me rappelait les premières réunions que nous tenions au début des années 80 dans des cafés enfumés et dans lesquelles nous refaisions le monde, pleins d’espoir et d’idées : peu à peu nous avions réussi à faire du royalisme une force politique locale qui n’a pas, malheureusement, trouvée une formulation (ou un enracinement) institutionnelle et a décliné à la fin des années 90 pour devenir une simple ombre dans le paysage rennais, subsistant par quelques autocollants apposés et quelques journaux diffusés chez les commerçants locaux. La réunion de ce samedi est sans doute un nouveau départ pour le royalisme local et je dois avouer que cela me réjouit, après les désillusions et les échecs cruels des dernières années.
Cela montre aussi que le royalisme, malgré sa lisibilité et sa visibilité encore réduites, n’est pas mort, 160 ans après le départ précipité du roi Louis-Philippe, et c’est sans doute la conjonction de la permanence de fidélités anciennes et d’une « épaisseur idéologique » qui est propre au royalisme français, plus précoce (du fait de l’histoire même de notre pays et du tremblement de terre politique de la Révolution française) que la plupart des autres monarchismes du monde, pas toujours recommandables d’ailleurs…
Je n’oublie pas la devise qui était devenue mienne dans les années 80 et que je dois à Bertrand Renouvin : « il ne s’agit pas de mourir royaliste, mais de vivre en Monarchie »… Je vois, peu à peu, peut-être encore trop peu à mon goût et au regard de l’enjeu, se lever de nouvelles espérances monarchistes. Bien sûr, le chemin est (très) long mais ce n’est pas une impasse si ce n’est pas une autoroute… Je reprends la route…
Rebond sur RA.
J'espère que vous ne prendrez pas ombrage d'une conclusion un peu ironique.
Rédigé par : Catoneo | 30 octobre 2007 à 14:07