La semaine qui vient de s’écouler ne m’a guère laissé de repos, au regard de l’actualité politique comme de mes activités professionnelles et personnelles : alors que le pays s’enfonçait dans la grève des transports et dans les rigueurs d’un automne froid, j’étais, pour la première fois depuis 6 ans, inspecté au lycée lors d’une séance d’éducation civique, juridique et sociale (ECJS), au jour et à l’heure même des obsèques de Pierre Pujo. J’avais choisi comme thème « Citoyenneté et environnement » et, au-delà de l’état des lieux de la planète, j’avais demandé aux élèves de calculer leur empreinte écologique et de réfléchir à des moyens de diminuer leur impact sur l’environnement, en tenant compte du « rétrécissement de la planète » provoqué logiquement par la poussée démographique des pays du Sud, pourtant en décélération de croissance des populations.
En faisant ce calcul, les élèves ont pu constater que notre mode de vie consumériste n’était plus adapté aux enjeux environnementaux et que si tous les habitants du monde vivaient comme eux, il faudrait au moins prévoir deux planètes supplémentaires, ce qui n’est évidemment pas possible.
Les propositions faites pour diminuer leur impact sur l’environnement, si elles étaient fort intéressantes et parfois très astucieuses, suffiront-elles ? Sans doute non si elles ne sont mises en pratique que par nos quelques dizaines d’élèves qui ont suivi ces séances d’ECJS. Mais il n’est pas interdit d’imaginer que l’Etat français, grand ordonnateur et organisateur du « Grenelle de l’environnement », va donner l’exemple aux citoyens comme à d’autres pays pour faire du « souci environnemental » une préoccupation de chacun, non pas dans une optique d’ « écologie punitive », mais dans une pensée de durabilité et de prévention, de préparation de l’avenir que chacun souhaite à ses descendants. Le souci environnemental ne doit pas être une mode mais une politique et une pratique de vie, non pas axées sur la gêne ou la seule contrainte (il faudra sans doute en passer par quelques mesures peu populaires dans l’Opinion), mais sur la prise de conscience qu’il n’y a d’avenir que pour les sociétés qui « épargnent » (au sens de l’écureuil…) intelligemment les ressources de notre planète, renouvelables ou non.
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