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07 janvier 2008

Commentaires

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Catoneo

S'il n'y a pas une logique inéluctable dans la construction européenne, il y a une tendance de fond : la majorité des pays de l'Union vivent sous la protection du parapluie nucléaire américain, et il n'y a pas d'autre choix. L'Europe dispose de trois puissances militaires qui bricolent une collaboration fondée sur des intérêts industriels, mais qui n'agrège pas d'alliés de proximité, sauf à entrer sur les chaînes de production.
La Géorgie qui ré-élit un président "occidental" va demander son intégration à ... l'OTAN ! Pas à l'UE ; la cerise sera pour plus tard.
Aucun, strictement aucun pays de l'Est, n'a confiance en l'Europe occidentale pour le protéger de qui vous savez. A juste raison, puisqu'aucun d'eux ne le fera !

A partir de là, et tenant compte d'une part, de liens anciens comme ceux du Royaume Uni avec ses anciennes colonies américaines, d'autre part d'un pacifisme allemand sensé masquer son hégémonisme actif (jusqu'à quand?), il n'est pas surprenant que la sûreté atlantique prime les solidarités européennes, et que la construction devienne impolitique comme vous le dites si justement. La France avait un projet à elle. L'heure de la France en Europe est passée.

Le projet est devenu libéral, mais, jusqu'aux limites qu'impose à chaque pays une sécurité bien comprise. Je veux dire que si celle-ci est avantagée par un choix fédéraliste, il sera exercé. Exemple : Schengen et ses interconnexions. Quand les politiciens français auront pigé que la motivation de tous les nouveaux pays est à 90% l'assurance de non-retour en arrière, leur analyse aura fait un bond ! Nos grandes théories, ils s'en foutent ! Ils veulent la paix pour eux et leurs enfants et prennent les garanties chez qui les offre.

Comment construire quelque chose dans ces conditions ?
Et comment s'en prémunir puisque vous n'en pouvez déjà plus partir !
Langue au chat !

Jean-Philippe Chauvin

Tout à fait d'accord avec votre analyse, avec, néanmoins, l'espérance que les tendances ici évoquées ne soient pas totalement définitives, même s'il est bien tard...
La France a encore quelques cartes dans son jeu comme l'évoque Hubert Védrine, en particulier dans son Rapport sur la France et la mondialisation remis au président de la République et publié récemment. Il sera intéressant d'ailleurs de savoir ce qu'il en dira demain aux Mercredis de la NAR.

RdeB

S’agissant de la « construction européenne », nous pourrions plutôt évoquer la difficulté d’une interprétation facile et irréfutable du « sens de l’histoire ». Le choix politique d’admettre au sein de l’Union Européenne les pays qui avaient été sous le joug du communisme soviétique sans attendre qu’ils aient atteint une maturité démocratique minimale et un niveau de développement économique compatible avec celui des pays déjà membres, ce choix politique a complètement dénaturé le processus mis en œuvre après la guerre. Si bien qu’aujourd’hui l’impression dominante est que la boussole du sens de l’histoire s’affole et ne sait plus quelle direction indiquer.
Aussi je me demande si les « souverainistes », pas ceux qui sont dans une posture de contestation systématique, mais ceux qui s’interrogent sur le devenir des États, des Nations ne gaspillent pas leur énergie dans un combat déjà gagné. Le Traité de Lisbonne n’a plus beaucoup d’importance. Il ne sert qu’à colmater les fissures d’un édifice dont l’écroulement et la disparition sont inscrits dans les pages du futur. J’ai la faiblesse de penser que ce colmatage est utile en attendant qu’un nouveau projet dont la vocation serait de définir les caractéristiques d’une « communauté européenne » propres à relever les défis diplomatiques et économiques des décennies à venir tout respectant les États et les peuples, les histoires et cultures spécifiques et partagées.
Mais il est peut être trop tard pour un tel dessein : le mépris militant pour les valeurs de l’Europe affiché depuis tant de décennies par les intellectuels et les pseudo-intellectuels, l’exaltation du sentiment de culpabilité pour nos faiblesses et nos erreurs accompagnée d’une ignorance systématique de nos qualités et de nos forces concourent à détruire lentement la civilisation européenne telle qu’elle s’est affirmée depuis deux millénaires. L’arrivée massive de non-européens ne peut que renforcer cette « logique inéluctable de la déconstruction de l’Europe », notamment parce qu’on ne leur propose pas d’ « aimer » la communauté dans laquelle ils arrivent. Comment s’étonner alors que les stades sifflent tout haut ce que les partisans du dénigrement sifflent mezzo voce.

Tardy Clément

Bonsoir Monsieur Chauvin ! C'est Clément Tardy, ancien élève de Seconde 8 en 2004/2005 :)
Je passais vous dire un petit bonjour, vous souhaiter la bonne année et voir comment se portait votre blog ! Bizarrement, je le trouve très intéressant maintenant qui j'y comprends quelque chose !
Chose surprenante, et agréable, aucune note récente portant directement sur Nicolas Sarkozy. Vous devez bien être le seul site du web à oser cela !
J'essaierais de suivre régulièrement vos articles, bonne continuation et bonne rentrée !

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