Lorsque nous étions en Andalousie, l’actualité française nous était fort lointaine et nous n’en parlions guère, il faut bien le reconnaître. Mais la presse espagnole n’a pas loupé l’occasion d’évoquer la réplique de Nicolas Sarkozy à un visiteur d’ailleurs fort malpoli et aussi peu tolérant que le propos du président était inapproprié… Triste époque où la politique semble se limiter à un jeu de communications « pipole » et de petits mots teintés d’une vulgarité qui n’a rien à voir avec la polémique assassine d’un Victor Hugo, d’un Henri Rochefort ou d’un Léon Daudet… Et quelle piètre image de notre pays donne cette République mondaine de parvenus qui ne maîtrisent ni leur langage ni leurs nerfs, se contentant parfois de la morgue que l’on reprochait jadis aux aristocrates de l’Ancien Régime.
Ainsi, la réplique vulgaire (même si la colère pouvait être légitime au regard de la brève algarade) a remplacé l’esprit français et ce sens de l’Etat qui obligeait son dépositaire suprême à une certaine hauteur. Cela peut sembler un détail, et c’en est un, mais ô combien révélateur ! Je regardais hier soir le film « le grand Charles » qui évoque le général de Gaulle et, plus particulièrement, son parcours politique entre 1940 et 1958 : les mots durs, voire cruels et injustes, qu’il pouvait avoir à l’égard de ses adversaires comme de ses amis politiques peuvent choquer mais il y mettait cette « patte » politique qui vise à préserver « l’essentiel vital » du pays, son Etat, sa liberté et sa grandeur, et il ne se perdait pas dans les jeux de paillettes et dans ceux des basses insultes. Alain Peyrefitte racontait que, lors de la campagne présidentielle de 1965, de Gaulle avait refusé de dénigrer publiquement son adversaire Mitterrand sur les anciennes « amours vichystes » de celui-ci, et que le général argumentait cette retenue par le simple fait que Mitterrand pouvait, à un moment ou à un autre, incarner l’Etat qu’il dénigrait encore quelques temps avant sa propre élection présidentielle… Préserver la fonction, la magistrature suprême de l’Etat, voilà la doctrine gaullienne qui rappelle la conception capétienne de l’Etat et cette devise qui fut celle des rois de France (et qu’il serait bon de rappeler à l’actuel locataire de l’Elysée) : « Savoir raison garder ».
Au même moment, à Séville, des camelots vendaient des porte-clés et des badges reprenant la réplique cinglante du roi Juan Carlos à l’agression verbale du président Hugo Chavez, une réplique qui, si elle était fort simple dans son expression, a uni les Espagnols de toutes les tendances autour de leur monarque, symbole suprême de l’Espagne et défenseur de son unité « malgré tout ». Unir, au nom de l’Etat, et non diviser, voici le programme de tout chef de l’Etat qui respecte la fonction dont il est, pour un temps mais devant l’éternité, le dépositaire. Savoir parler haut et fort, quand l’Etat est agressé, et non s’énerver quand son représentant est personnellement outragé : défendre la fonction et l’Etat impose la fermeté, pas la vulgarité et la facilité d’un échange verbal. Quand le roi d’Espagne défend un principe politique face à Chavez, M. Sarkozy n’a défendu que son ego…
La République a, aujourd’hui, les représentants qu’elle mérite et qu’elle suscite, rien de plus. Mais, de Grévy l’avare à Sarkozy le colérique, c’est la France qui subit…
Vous êtes jaloux parce que vous n'avez pas de Ray-Ban, ni de Rolex, ni de Carla ! Allez, casse toi pauvre ***
PS : Voilà une réponse franche, une réponse d'homme comme diraient mes amis de la droite. Cependant, j'ai mis des petites étoiles, parce que ça brille et que ça fait bling bling (et accessoirement pour ne pas tomber dans la vulgarité)
Rédigé par : N.S | 08 mars 2008 à 18:24