Le président français était en visite en principauté de Monaco vendredi, visite traditionnelle des présidents français depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale (à l’exception de M. Giscard d’Estaing) à ce petit Etat souverain voisin dont la monnaie est l’euro alors qu’il n’est pas membre de l’Union Européenne et dont l’actuel prince a fait son service militaire (me semble-t-il) sur la « Jeanne d’Arc », navire français, ce qui montre les liens forts (mais complexes) entre le Rocher et la France.
M. Sarkozy, sans doute encore « fatigué » de sa prestation télévisuelle de la veille, à moins que cela soit révélateur d’un certain état d’esprit, a « oublié » de saluer le drapeau monégasque, ce qui revient à négliger de se lever au chant de « la Marseillaise » en France… Oubli qui a agacé le prince Albert II, qui est resté digne devant l’affront mais n’a pas manqué de rappeler discrètement le protocole à son invité…
En fait, le plus important était la réunion de travail sur les répercussions du réchauffement climatique, en particulier sur la Méditerranée, et les stratégies à mettre en place pour préserver la mer Méditerranée, pour éviter qu’elle ne devienne ce qu’est devenue la Baltique, c’est-à-dire une mer vide de poissons, envahie par les crabes géants, destructeurs de toutes les autres espèces, achevant ce que la surpêche a déjà fait, en quelques cinquante ans, comme le rappelait le photographe Yann Arthus-Bertrand à cette même réunion.
Le prince Albert II connaît bien les problèmes de l’environnement et il s’est lui-même rendu en Arctique, tout comme le prince Jean d’Orléans (Dauphin de la couronne de France), pour constater de visu les dégâts du réchauffement climatique sur les pôles. De plus, c’est Monaco qui, durant de longues années, a soutenu les travaux et les expéditions de la Calypso, le célèbre bateau du commandant Cousteau. Mais, malgré toute la bonne volonté du Prince, Monaco ne peut, tout seul, pas grand-chose : la France, elle, qui a trois façades maritimes et plusieurs centaines de kilomètres de littoral méditerranéen, a plus de poids et de possibilités ; encore faut-il « la volonté de dire et de faire », en ce domaine comme en d’autres. Monaco donne néanmoins l’exemple pour promouvoir une politique de sauvegarde de la Mer, et il ne serait pas inutile de s’en inspirer.
Quelles sont les urgences en Méditerranée ? La lutte contre les pollutions littorales, souvent liées à la surpopulation touristique des mois d’été mais aussi aux activités industrielles et portuaires ; la préservation des ressources halieutiques, en particulier le thon rouge, les raies et les requins, aujourd’hui en danger de disparition ; la mise en place de « trames bleues » qui permettent la reproduction et le développement des espèces de poissons dans de bonnes conditions, et en assurent le renouvellement pérenne ; etc.
En ce domaine de l’écologie intelligente, la France doit jouer, plus qu’un rôle de simple acteur, un rôle de moteur, en s’inspirant de l’exemple monégasque : l’idée de « l’Union méditerranéenne », prônée par le président Sarkozy, et qui me semble une idée intéressante si elle est organisée et maniée intelligemment et pragmatiquement, pourrait aider concrètement à cette « gestion durable et soutenable » de cette mer Méditerranée, berceau principal des civilisations d’Europe et, en particulier, de notre France.
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