La région Alsace, par la voix et la volonté de son président UMP Adrien Zeller, propose de réduire la vitesse maximale autorisée sur autoroute à 110 km/h, reprenant en cela une proposition faite par le fameux « Grenelle de l’environnement » jusque là peu valorisé dans la vie quotidienne des Français. Bien sûr, cela fait hurler un certain nombre d’automobilistes et de sociétés qui mettent en avant des arguments qui font fi de toute sécurité et, surtout, de toute conscience civique à l’heure où les matières énergétiques d’origine pétrolières sont considérées comme des vecteurs importants de pollution. Pourtant, et je l’ai déjà évoqué en d’autres notes, cela ne me semble pas, en soi, une mauvaise idée que cette limitation de la vitesse maximale. D’ailleurs, je n’ai pas attendu l’Etat ou une décision administrative pour prendre quelques mesures simples visant, d’une part à réduire ma consommation d’essence et d’autre part, conséquence logique, à maintenir mon pouvoir d’achat personnel.
Ainsi, j’évite les autoroutes pour aller de la région parisienne à Rennes, soit une économie, pour un aller-retour, de 50 euros de frais de péage ; la vitesse étant limitée à 90 km/h sur les routes nationales et départementales et à 110 sur quelques tronçons de quatre voies, j’ai calculé que j’économisais environ 2 à 3 litres sur un plein de 40 litres (par rapport à l’autoroute), soit, au prix actuel du litre de l’essence sp 95, une économie de 3 à 4,5 euros par plein, sachant qu’un plein me permet de faire l’aller-retour Versailles-Rennes… En somme, une économie d’environ 54 euros malgré une perte de temps d’environ deux heures et demi pour l’aller-retour : mais, me rendant en Bretagne durant les vacances, cela est-il vraiment dérangeant ? Personnellement, je ne le pense pas, préférant flâner et m’arrêter dans des petits villages pour prendre un café et discuter un peu (parfois coller une affiche monarchiste…) que foncer sur un ruban de goudron sans profiter des paysages : question de tempérament…
A partir de ce petit exemple personnel, cela montre qu’il est parfois possible d’éviter l’érosion du pouvoir d’achat par quelques choix simples et, par la même occasion, d’avoir un comportement plus respectueux de ce bien commun des personnes qu’est l’environnement.
Aussi, la démarche d’Adrien Zeller qui concerne toute une région frontalière, lieu de forts flux de circulation, aurait-elle un véritable impact sur les économies d’énergie générales et sur la qualité de l’air : comme le souligne « La Croix » dans son édition du mercredi 23 avril dernier, « une réduction de la vitesse sur autoroute de 10 km/h entraînerait une baisse de 300 000 tonnes de CO2 » par an et en France. Cela n’est pas négligeable, me semble-t-il… Mais, M. Zeller souligne que cette politique ne peut se concevoir que dans des régions déjà bien équipées ou soucieuses de s’équiper en transports ferroviaires régionaux et nationaux, en particulier rapides : en Alsace, par exemple, certains TER roulent à la vitesse particulièrement élevée de 200 km/h, ce qui est, évidemment, une offre attractive pour ceux qui doivent se rendre d’une ville à une autre, et qui ont ainsi la rapidité comme le confort et la sécurité.
La politique des transports en France doit prendre en compte les données actuelles d’un pétrole cher et qui se raréfie, mais aussi le souci environnemental et la qualité de vie : l’initiative du président du Conseil régional d’Alsace doit se généraliser et les Régions sont les mieux placées pour adapter les mesures aux conditions et aux traditions locales. Mais il est aussi bon et juste que l’Etat donne l’exemple et coordonne les initiatives régionales pour permettre une meilleure efficacité de cette politique énergétique qui ne peut plus oublier qu’elle se doit de respecter les générations présentes et à venir…
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