Sur ma précédente note a été déposé un commentaire qui me permet de préciser utilement mon point de vue sur les partis politiques :
je suis effectivement opposé, assez logiquement, au régime des partis qui fait de l'Etat une proie et l'empêche d'assumer complètement ses devoirs, responsabilités et droits régaliens.
Mais cela ne veut pas dire que je souhaite la fin ou la disparition des partis, je souhaite juste qu'ils ne monopolisent pas le Pouvoir dont ils ne doivent pas être les maîtres, mais les conseillers, les critiques aussi, etc.
Dans une Monarchie "à la française", la magistrature suprême de l'Etat échappe aux jeux des partis dans le sens où le souverain n'est pas leur élu et qu'il n'est pas le résultat d'un choix mais au contraire celui d'un "hasard" et de la transmission du Pouvoir par une dynastie de hasards...
Dans cette optique le roi est donc indépendant et libre des partis sans, pour autant négliger leur présence, leur importance, leur rôle au sein des assemblées, des institutions régionales, municipales ou nationales,voire européennes.
Le jeu politique n'est pas exactement déséquilibré, il repose juste sur une autre architecture des rapports politiques et des institutions de Pouvoir au sein du pays : provinces, communes, chambres syndicales, professionnelles, agricoles, etc., exercent des pouvoirs qui peuvent, par rapport au pouvoir central, apparaître comme des contre-pouvoirs, capables de représenter des opinions et idées diverses, et de gouverner les collectivités locales et régionales.
En somme, cette structuration institutionnelle peut se résumer par "les pouvoirs locaux à la base, aux citoyens ; l'autorité de l'arbitrage au sommet". Coordonnateur, arbitre, éventuellement à l'origine des grandes impulsions, le roi n'est pas "seul" au pays, il laisse les communautés locales se gouverner par elles-mêmes, dans le cadre et les limites de l'unité française.
Cette nouvelle structuration institutionnelle permet une redistribution concrète des pouvoirs, ce qui n'empêchera pas tous les conflits mais contribuera à les "amortir"...
En tout cas, la monarchie peut jouer, de par son indépendance statutaire et réelle, ce pour quoi elle est faite en priorité : son rôle d'arbitre.
Ainsi, la lutte des factions, si elle peut se poursuivre, est-elle toujours surplombée et limitée par l'autorité de "l'arbitre-roi".
Mais, là encore, n'imaginons pas un roi omniprésent et "big brother", mais bien plutôt un souverain (et non un suzerain) capable d'écouter et de trancher, de décider...
Je vous remercie de la réponse détaillée que vous avez apporté à mon commentaire mais une question demeure : quand vous proposez "les pouvoirs locaux à la base, aux citoyens" s'agit-il d'une démocratie locale ? auquel cas je pense que le problème des partis ne serait que déplacé, translaté du sommet à la base.
De plus il me semble que "l'autorité de l'arbitrage au sommet" ne pourrait pas s'appliquer vu la multiplicité des querelles et conflits créés par une décentralisation de la lutte des partis.
Je pense également qu'une décentralisation de l'action de vote accélèrerait le déclin des raisonnements généraux (pour le bien de l'ensemble de la nation) et ce au profit des raisonnements particuliers (pour le bien de sa propre personne), ce qui m'apparaît comme un danger majeur (même si je dois reconnaître que la démocratie doit également y faire face).
Rédigé par : Romain PSI* | 01 décembre 2008 à 22:09
mais c'est n'importe quoi ce point de vue !!
Article 1 de la déclaration universelle des droits de l'homme : "Tous les êtres humains naissent libres et EGAUX en dignité et en droits."
Un régime monarchiste ne peut en aucun cas satisfaire cet article du point de vue de l'égalité à la naissance, et prouve à quel point le mouvement royaliste et insensé...
Rédigé par : Mattieu M | 06 décembre 2008 à 17:38
@ Romain : je prépare un petit texte pour répondre à votre commentaire, texte que je posterai (si je ne suis pas trop en retard dans mon travail...) lundi ou mardi. Merci en tout cas de vos commentaires qui me permettent de préciser mes points de vue.
@ Matthieu M. : relisez bien l'article 1 que vous citez car il n'est en rien contradictoire avec l'existence d'une monarchie, au point que ce sont d'ailleurs des régimes monarchiques comme le Royaume-Uni et les monarchies du nord de l'Europe qui l'ont tout de suite approuvée...
L'égalité des droits à la naissance n'empêche pas qu'il y ait des inégalités de fait (heureusement, d'ailleurs, que nous sommes tous différents, avec nos qualités et nos défauts, etc.) et des devoirs de droit à la naissance : le fils d'un roi n'a pas choisi de naître prince héritier mais cela l'oblige...
Et je préfère cette inégalité-là aux injustices que n'empêchent pas vraiment nos républiques ni nos régimes économiques... Je suis, en tant que royaliste, très exigeant quant à ce que doit être une royauté française moderne dont la plus grande part de la légitimité, après son instauration, reposera sur sa capacité à combattre les injustices sociales.
Cordialement.
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 07 décembre 2008 à 17:59