Cet été, lors de mes pérégrinations bretonnes, j’avais remarqué ces panneaux placés sur le bord des routes ou au milieu des champs, et qui annonçaient une « grève du lait » pour le mois de septembre : nous y sommes, et les producteurs laitiers ont commencé il y a une semaine à mettre leur menace à exécution, multipliant dans le même temps les distributions gratuites de lait aux consommateurs mais aussi en détruisant des millions de litres, de désespoir et de rage, voire d’impuissance devant la logique terrible du « libre marché » défendue par la Commission européenne actuelle.
Combien faudra-t-il de suicides d’éleveurs pour que l’Opinion publique s’émeuve et commence à réagir à cette dictature d’une idéologie qui oublie les hommes pour ne voir que la « libre concurrence non faussée », idéologie terrible et homicide qui est en train d’achever notre agriculture nationale et ses derniers particularismes, ceux-là mêmes qui font de notre pays ce royaume du bien-vivre et de la gastronomie ?
Pour l’heure, les éleveurs sont bien seuls, et il est frappant de voir à quel point la classe politique est, à quelques exceptions près, particulièrement silencieuse : terrible aveu de sa trahison, prisonnière qu’elle est de son millénarisme européiste, cette sorte de « fin de l’histoire » impolitique et fataliste ! Quant à la République officielle, représentée près des agriculteurs par le pâle Le Maire, elle se contente du « programme minimum », cherchant d’abord à éteindre rapidement l’incendie pour, dit-elle, être en position de force dans les prochaines négociations sur la réforme européenne de la Politique Agricole Commune… Si cette stratégie peut se comprendre par temps calme (ce qui ne signifie pas qu’elle soit la meilleure ni la plus juste), elle est particulièrement malvenue en temps de crise, quand les agriculteurs de notre pays se retrouvent en danger au risque, pour les plus faibles, de disparaître purement et simplement.
La crise du lait n’est qu’un des aspects d’une crise plus large et plus profonde du monde et de la vocation agricoles : la réponse n’est pas seulement dans le changement de quelques règles ou l’aménagement d’amortisseurs sociaux, au niveau français ou européen, mais bien dans une politique qui, au-delà des aspects économiques et sociaux, se devra de poser la question même du mode de société, voire de la civilisation, dans laquelle nous voulons vivre, pour nous et nos descendants. Je doute fortement que la République soit en mesure de poser cette question, prisonnière qu’elle est de ses principes et de ses tabous, coincée entre deux élections et en « présidentielle permanente » quand il faudrait inscrire sa politique et sa stratégie dans le long terme, dans un rythme « paysan » qu’elle a oubliée depuis trop longtemps…
Face à la crise du lait : Faire revivre la PAC !
Acheter à bon marché pour vendre chère voilà la devise des libéraux économiques.
Dire non à l'économie impériale!
Aujourd'hui nous sommes confronté à une grave crise existentielle agricole généralisé causé par une vague de libéralisme depuis la fin des année 70, entrée de l'a Grande Bretagne de le marché commun, imposition puis disparition de quotas, concurrence directe avec des producteurs de pays du sud à bas salaire, sans droits sociaux et sans infrastructures.
Dictées par la "modernité" et les inévitables évolutions du monde, les libéraux Europeéens souhaitent faire l'économie d'une dépense inutile, la PAC et faire entrer l'agriculture dans le rang des marchés libres et soi disant non faussés.
Il faut rompre la règles du jeu
et redonner sens à la Politique Agricole Commun
Nous avons beaucoup entendu de gens s'indigner face à l'égoïsme de la PAC. M. Barnier en pleine émeute de la faim à du justifier cette politique d'auto suffisance alimentaire.
On oublie souvent de dire que c'est la politique agricole commune européenne qui a permis de sortir l'Europe de tout risque de famine et a permis à l' Agriculteur d'avoir un niveau de vie décents!
L'homme politique qui a capitulé face aux pouvoir de l'argent depuis trop longtemps doit s'inspirer du travail de De Gaulle et d'Adenauer en faveur du monde agricole et de la population en générale, afin de trouver une issu par le haut à la crise actuelle. Une politique guidée par la rechercher du bien commun.
Les objectifs de la politique agricole commune ont pour but :
- d’accroître la productivité de l’agriculture en favorisant le progrès technique, en assurant le développement rationnel de la production agricole ainsi qu’un emploi optimum des facteurs de production, notamment de la main-d’œuvre ;
- d’assurer ainsi un niveau de vie équitable à la population agricole, notamment par le relèvement du revenu individuel de ceux qui travaillent dans l’agriculture ;
- de stabiliser les marchés ;
- de garantir la sécurité des approvisionnements ;
- d’assurer des prix raisonnables dans les livraisons aux consommateurs ».
Il est temps que toutes les révoltes particulières donnent naissance à un projet commun révolutionnaire!
David C.
david.cabas.over-blog.fr
Rédigé par : David C. | 21 septembre 2009 à 06:03
Vous réclamez une régulation nouvelle qui inverserait les effets pervers de la régulation présente. Pourquoi serait-elle plus vertueuse ? Ne vous posez-vous pas la question de la pertinence d'une régulation dans notre agriculture vivrière ?
Autre chose, le marché commun peut-être protégé à condition aussi que notre agriculture commerciale ne dévaste pas par ses exportations subventionnées (ou pas) les agricultures des pays sous-développés.
Le premier scandale de la PAC est là, pas dans la libération des quotas laitiers contre lesquels la filière hurlait il y a dix ans.
Pour le reste, en France, Royal-Artillerie a essayé de comprendre combien notre axe est faussé :
http://royalartillerie.blogspot.com/2009/09/lait-de-crise.html
Rédigé par : Catoneo | 24 septembre 2009 à 16:29