La réforme des retraites a été menée tambour battant l’automne dernier, relevant l’âge de la retraite à 62 ans malgré les protestations d’une partie conséquente de l’opinion publique, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, d’ailleurs. Mais il semble que cette réforme soit déjà obsolète si l’on en croit le gouvernement allemand qui, comme le rapporte les pages économie du « Figaro » du mercredi 19 janvier, souhaiterait « obtenir en échange [de son aide financière au fonds de secours européen aux pays en difficulté de la zone euro] que tous les pays de l’eurozone acceptent de repousser l’âge de la retraite à 67 ans ».
Cette proposition a été avancée il y a peu et cherche aussi à répondre à la montée des mécontentements en Allemagne : « Face aux responsables de la majorité parlementaire, le patron du groupe CDU du Bundestag, Volker Kauder, a lancé lundi soir [le 17 janvier] un ballon d’essai au nom de la chancelière, rapporte le quotidien [Financial Times Deutschland]. « Nous voulons imposer des standards communs pour toute l’Europe », a-t-il ainsi affirmé en citant l’exemple du frein à la dette, puis celui de la retraite à 67 ans, adoptée par l’Allemagne. » Le gouvernement allemand souhaite d’ailleurs que les décisions soient prises d’ici le Conseil européen de mars prochain…
Ainsi, au nom de la sauvegarde de la monnaie unique, mais aussi de la « nécessaire harmonisation européenne », le gouvernement français pourrait, dans quelques mois, se dire obligé de relever à nouveau, à peine la réforme des retraites de l’automne entrée en application, l’âge légal de départ à la retraite ! Car refuser ce que l’on pourrait sans exagération qualifier de « diktat » allemand, nous expliquera alors le gouvernement, pourrait entraîner des conséquences graves pour l’euro, voire pour l’Union européenne, et risquerait d’isoler la France en Europe…
D’ailleurs, que risque le gouvernement de la République ? La contestation de la réforme des retraites, cet automne, a épuisé les syndicats et les protestataires sans faire céder d’un pouce le Pouvoir en place. Et « l’Europe » est devenue une « fatalité » que les Français sont tenus d’accepter, au nom d’un obligatoire « sens de l’histoire » dont on sait pourtant qu’il n’existe pas, ou, en tout cas, qu’il n’est pas (si l’on croit qu’il en existe un, ce qui n’est pas mon cas), loin s’en faut, « sens unique ».
Eh bien non, mille fois non ! La France ne doit pas, cette fois-ci, céder aux injonctions de Berlin, même au nom de la pseudo « solidarité européenne » (sic !) dont on sait qu’elle est si peu sensible au sort des plus faibles.
Il va bien falloir forcer les gouvernements et les institutions de l’Union européenne à réfléchir à d’autres pistes que celles qui consistent à toujours « taper » sur les travailleurs et sur les classes moyennes et populaires ! Et, s’il est des efforts nécessaires, qu’ils soient répartis entre tous, en tenant compte de ce qui est tout aussi nécessaire, la justice sociale !
Ce n'est pas parce que Volker Kauder fait une déclaration qu'il faut prendre ça comme un futur état de fait. L'Union Européenne fonctionne démocratiquement, et il est évident qu'une telle mesure ne sera pas adoptée par le parlement européen.
L'Allemagne cherche surtout à inciter les pays en difficultés financières à faire les efforts nécessaires, que l'Allemagne s'est imposée.
Rédigé par : Nicolas | 20 janvier 2011 à 09:31
Certes, mais la France n'est pas en position de force sur ce sujet dans la zone euro, d'une part, et d'autre part, l'Allemagne, comme le montre l'article du Figaro dont je n'ai cité que quelques mots, veut une "harmonisation européenne" considérant qu'elle fait trop d'efforts quand les autres, dont la France, n'en font pas assez selon elle. Autre point : l'Allemagne est en campagne électorale...
J'y reviendrai, mais ce qui est frappant, c'est l'absence de réaction des ministres français, qui semblent résignés, tandis que le patronat se félicité de cette annonce allemande...
Donc, à suivre !
Cordialement.
Rédigé par : Jean-Philippe Chauvin | 20 janvier 2011 à 09:53
Selon ce que vous citez, l'Allemagne veut renforcer l'unité de l'Union Européenne quand la France la refuse (ou du moins n'est pas pour et ne réagit pas : ne pas réagir c'est accepter). La politique de la France sera-elle de se distinguer encore une fois, de subir les volontés de l'Allemagne ou de ne s'occuper que de ce qui est bon pour elle et/ou sa population ?
Affaire à suivre, mais déjà presque jouée d'avance, car si notre président a fait ce qu'il a voulu pour la réforme de la retraite à 62 ans, il risque de faire de même avec la possible réforme à venir, s'il cède et accepte d'unifier l'Union ... Et l'absence de réaction de la part du gouvernement et de l'opposition va aussi dans ce sens. Tout va peut être donc aller dans ce sens, pour le bonheur du gouvernement (encore actuel) de l'Allemagne.
Rédigé par : Lycée Hoche de Versailles | 20 janvier 2011 à 18:40
Salut mon petit J-P
Actuellement il faut, en moyenne, 2 et 1/2ans pour un jeune pour rentrer sur le marché du travail. C'est le constat.
Si tu repousse la venue de la retraite de 2an, tu repousse l'entrée du jeune de 2an sur le marché du travail. S'il est vrai que certains jeunes attendent 2ans, certains sont pris de suite mais d'autres attendent 4ans.
En repoussant de 2ans certains seront pris de suite et d'autres attendront 8ans.
A 18ans avec un seul CAP ou BEP et 4 ou 8ans de recherche d'emploi ou de galère sans le sous en poche c'est la fabrication en série de petite puis de grande délinquance.
Avec le machinisme et l'automatisme des industries, puis l'européinisation et la mondialisation des économies avec la chine, l'inde etc...
Le travail n'est plus pour nous, nous avons perdu 50 % de nos emplois industriels depuis 20 ans.
l'UMP par ses lois mal pensées fabrique notre délinquance !
Ce que je vous écris, ce n'est pas de la phylosophie, mais des mathématiques ... ça c'est rigoureux !
Rédigé par : François THERY | 02 février 2011 à 02:35