Décidément, les référendums en Europe se suivent et se ressemblent de plus en plus, même si, étrangement, nos médias nationaux n’en parlent guère, préférant suivre le feuilleton DSK et les luttes intestines au Parti socialiste pour la présidentielle de 2012…
Ainsi, le dimanche 5 juin, les électeurs slovènes viennent-ils de rejeter massivement le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 63 à 65 ans et cela malgré les avertissements et demandes pressantes du FMI et de l’Union européenne, une fois de plus déboutés par le suffrage universel direct, comme en France et aux Pays-Bas en 2005, en Irlande quelques années plus tard, et, il y a quelques semaines, en Islande : peut-on y voir une insurrection légale et électorale des peuples contre les institutions financières et les oukases de l’Union ? Sans doute en grande partie, même s’il faut rester prudent en ce domaine.
Pour revenir à la Slovénie, pays qui appartient à la zone euro depuis janvier 2007, le rejet est massif (plus de 72 %) mais la participation dépasse juste les 41 %, preuve là encore d’un certain désenchantement à l’égard de la « voie électorale » et de sa possibilité, dans un monde de plus en plus dirigé par l’économique, de peser sur les décisions finales : ce sentiment de plus en plus répandu dans les populations est un élément d’explication crédible de la poussée abstentionniste mais aussi des montées en puissance des courants populistes ou extrémistes qui inquiètent sans pour l’instant peser vraiment sur le cours des décisions européennes et financières. Néanmoins, ce désenchantement n’est pas général, comme le montre la participation à plus de 57 % des électeurs italiens ces jours derniers pour voter « non » à trois projets gouvernementaux (nucléaire, immunité gouvernementale, privatisation du secteur de l’eau), et ceci à plus de 90 % des suffrages exprimés !
En tout cas, la Slovénie pourrait bientôt s’ajouter à la liste de plus en plus longue des pays obligés à une austérité drastique pour, là encore, « sauver l’euro » ! Mais, au regard des dégradations successives de la note des pays en difficulté par les agences de notation et des centaines de milliards engagés en vain jusqu’à ce jour, le sauvetage de l’euro-monnaie unique paraît de plus en plus problématique et de moins en moins certain…
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