Au moment où la crise continue à déployer ses effets sur la planète et particulièrement dans les pays du Nord, il est des initiatives qui renouent avec l'espérance et le partage : la 9ème Coupe du monde de balle-au-pied des sans-abri, qui se déroule en ce moment même et jusqu'à dimanche à Paris, en est l'une des plus belles preuves et montre que le sport peut jouer un véritable rôle social, non pas comme spectacle mais comme moment de vraie fête et comme élément de sociabilité et, même, de lutte contre la précarité.
Cette Coupe du monde des sans-abri, qui existe depuis 2003 et se fait selon les règles du « futsal » (balle-au-pied en salle), au pied de la Tour Eiffel, motive celles et ceux qui y participent et permet à certains de sortir de leur condition de pauvreté, ce qui n'est pas totalement négligeable : « Pour les joueurs, le football est un moyen de retrouver une vie presque normale, avec des règles, des horaires, un collectif », selon le directeur du comité d'organisation de cette Coupe du monde en France, Benoît Danneau. « La Croix » (lundi 22 août) rappelle aussi que « 70 % des participants aux huit premières éditions avaient radicalement changé de vie après cette expérience ».
D'autre part, comme le souligne le fondateur de cette compétition, l'Ecossais Mel Young, éditeur de journaux de rue, « le football est un outil très efficace pour changer le regard sur les gens de la rue », ce qui peut permettre une meilleure intégration des défavorisés dans notre société aujourd'hui plus marquée par les apparences que par les seules réalités. « Quand les gens voient la dignité et l'énergie que ces exclus mettent à défendre leur drapeau sur le terrain, ils sont touchés. »
Restent aux grands médias à y consacrer un peu de leur temps et aux entreprises en quête de notoriété et soucieuses d'aider les défavorisés à y investir quelques fonds utiles pour l'intégration sociale de ceux-ci : à l'heure où les grandes équipes dépensent des dizaines de millions d'euros pour « acheter » quelques joueurs déjà millionnaires, cette Coupe du monde des sans-abri remet un peu d'humanité et d'humilité dans un sport qui donne parfois l'impression de ne plus être qu'un spectacle sans grande âme...
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