Cela fait plus d'un an et demi que le feuilleton grec agite la scène de l'Union européenne et plus particulièrement de la zone euro, avec des plans d'aides qui, pour l'heure, ne donnent pas les résultats escomptés, c'est le moins que l'on puisse dire !
Ainsi, dans la même soirée d'hier mercredi, l'on apprenait que la cour constitutionnelle de Karlsruhe donnait son aval à l'aide allemande à la Grèce mais avec l'obligation pour toute nouvelle aide de passer devant le Bundestag pour y être approuvée (ou pas...) ; que le parti CSU (partie prenante du gouvernement Merkel) prévoyait la prochaine et probable sortie de la Grèce de la zone euro ; que le Sénat français avait voté une aide de 15 milliards d'euros dans une quasi-indifférence générale, l'hémicycle lui-même étant fort dépeuplé ; que le gouvernement d'Athènes annonçait la fin des « fonctionnaires à vie », sans doute prémisse d'une vague générale de « défonctionnarisation » en Europe ; que le FMI menaçait désormais de ne plus participer au versement de fonds à l'Etat grec pour le punir de ne pas avoir mené à terme les réformes annoncées au printemps dernier...
Dans toutes ces nouvelles, aucune, sur quelque chaîne de radio ou de télévision que ce soit, n'évoque le sort du peuple grec, comme s'il n'était qu'un élément mineur, abstrait peut-être... Or, ce sont bien les Grecs qui font les frais concrets de l'incurie de leur propre Etat mais aussi de celle de la BCE qui, jadis et contre toute raison économique, a accepté l'entrée de la Grèce dans la zone euro et cela malgré les nombreux avertissements des économistes prudents, tandis que le Conseil européen avalisait cette acceptation sans plus de précaution !
Les Grecs ont sans doute eux-aussi une part de responsabilité, comme dans toute démocratie parlementaire, et ils ont trop longtemps soutenu un système dont ils connaissaient les limites et dont ils profitaient aussi. Mais sont-ils condamnés à voir leur pays soumis aux diktats des Marchés et des institutions de L'union européenne et du FMI sans ne plus pouvoir espérer recouvrer leur liberté civique ? Sont-ils condamnés à payer éternellement pour les fautes des banques et des spéculateurs qui ont profité de leurs défauts sans les avertir des risques pour le pays ? Où est, alors, la « solidarité européenne » dont on nous rebat les oreilles pour mieux faire accepter tout et n'importe quoi ?
Il est tout de même étonnant de constater que les centaines de milliards d'euros que l'on déverse sur la Grèce n'ont pour seul objectif avoué que de « sauver l'euro »... Comme si l'euro monnaie unique était devenue sa propre fin et la seule fin de la construction européenne, et que les peuples, leur sort, leurs souffrances en temps de crise, n'avaient pas à être, aussi, considérés !
Cette « Europe-là » est bien triste...
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