Comme chaque année depuis cinq ans désormais, se déroule la Fête de la nature, du 18 au 22 mai, ce que le quotidien « La Croix » rappelle opportunément dans son édition du samedi 14-dimanche 15 mai 2012, sans que cela, malheureusement, suscite beaucoup d'échos dans le reste des médias... Et pourtant ! Il n'est pas inutile aujourd'hui de parler nature et protection de l'environnement, après une campagne présidentielle qui a vu l'occultation quasi complète du thème de l'écologie par la faute de ceux-là mêmes qui se paraient des couleurs vertes mais se sont contenté de faire acte d'opposition au président sortant en quémandant des places au président promis !
La France dispose d'un territoire vaste, aussi bien terrestre que maritime, dont la biodiversité, végétale comme animale, mérite l'attention et l'entretien, en particulier en ces temps de crise qui pourraient faire négliger cet aspect, peut-être moins financièrement visible mais bien réel, de la richesse française. Chaque province de France, de Mayotte à la Bretagne, de l'Auvergne à la Nouvelle-Calédonie, de l'Alsace à la Touraine, et même l'Ile-de-France, a ses territoires naturels, ses espaces sauvages, ses rivières ou ses littoraux, qui recèlent tant et tant d'espèces dont, il faut le regretter, certaines sont fort menacées : l'urbanisation croissante, l'artificialisation des terres, le tourisme balnéaire parfois, etc. rognent sur les domaines végétaux et animaux avec, souvent, des conséquences inattendues, comme notre surprise (alors que cela n'est pas aussi surprenant que nous le croyons...) devant la présence de renards dans les rues de... Versailles ou de poules d'eau égarées au coeur de Poissy, au risque de se faire écraser par les voitures maîtresses des lieux.
« L'homme est un morceau de nature, une partie du vivant », rappelle M. François Letourneux, président de la Fête de la nature dans « La Croix ». « Malheureusement, il n'en a plus guère conscience. Autrefois, il était en contact quotidien avec la nature, souvent d'ailleurs son activité dépendait de la terre et des saisons. Aujourd'hui, dès que nous vivons en ville ou comme des urbains à la campagne, nous avons tendance à perdre ce contact quotidien et... naturel. Si on veut éviter que la biodiversité soit détruite non par méchanceté mais par indifférence, par négligence, par méconnaissance, il faut réinventer ces liens familiers-là. »
« (...) il est devenu urgent de changer de comportement et de cesser de détruire une nature dont nous avons besoin. Inverser la tendance est possible à condition de comprendre ce qui se passe et d'agir. (...) Il suffit parfois de peu pour que les choses changent. Ainsi, au parc des Buttes-Chaumont à Paris, lorsque les traitements chimiques ont été supprimés, beaucoup d'oiseaux et d'insectes sont revenus. C'est la preuve que la nature est un tissu vivant qui peut se régénérer. »
Cette Fête de la nature, qui compte plus de 5.000 sorties et manifestations diverses de découverte et de sensibilisation aux beautés de celle-ci, mérite toute notre attention et doit, au-delà même de son calendrier, nous inciter à adopter des comportements mieux adaptés à la préservation de ce qui nous permet de respirer et, en somme, de vivre en bonne intelligence avec cette nature parfois maltraitée mais toujours vivante qui nous entoure.
Mais, au-delà de nos propres volontés personnelles, il serait fort bienvenu que les institutions publiques, que les municipalités, les régions, l'Etat lui-même (comme grand ordonnateur et arbitre suprême), soutiennent de vrais programmes de « préservation environnementale », car il s'agit bien de notre avenir, de celui de notre cadre et de notre qualité de vie : un enjeu que les politiques se doivent de comprendre, et vite ! Bien sûr, il y a eu le Grenelle de l’environnement et il y a de multiples règlements « écologiquement corrects » mais cela suffit-il toujours ? Il est possible de craindre que non, au regard des pressions actuelles sur l’environnement, les sols et les sous-sols, les ressources énergétiques comme, en un autre domaine, halieutiques… Il reste d’énormes efforts à faire pour sauver ce qui doit l’être et le faire prospérer !
Quand nous disons, en tant que royalistes, que le pouvoir politique a le devoir de protéger ceux qui vivent maintenant et ceux qui vivront demain sur notre territoire (et au-delà, car la France n'est pas seule sur cette planète, bien sûr, mais elle a des devoirs à l'égard du monde, c'est sa vocation profonde, sa légitimité historique), nous pensons aussi à ce qui donne à la vie ses belles couleurs, ses saveurs particulières, ses senteurs sauvages parfois... Et nous rappelons, avec force et conviction, qu'il n'y a pas de politique environnementale sur le long terme s'il n'y a pas un Etat lui aussi enraciné dans la durée et la suite naturelle des générations...
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