C'est une dépêche de l'agence Reuters, datée du 6 octobre dernier, qui annonce ceci en titre: "Une baisse des salaires de 3,7% accroîtrait d'un point le potentiel de croissance de l'économie de la zone euro, qui ne devrait pas dépasser cette année 1,2% du PIB, estime la Commission européenne", et qui précise dans le texte ainsi titré: "Si des réformes en profondeur sont menées, le taux de croissance potentiel pourrait augmenter de 1%", selon Klaus Regling, directeur général pour les Affaires économiques et monétaires, travaillant pour la Commission européenne.
"Dans son rapport, la Commission estime que cela pourrait être possible dans un délai de trois ans grâce à un changement des règles de fixation des salaires, qui baisseraient de 3,7%, ce qui augmenterait la compétitivité des entreprises.
"La modération salariale stimule les dépenses d'investissement et conduit à une augmentation des niveaux de production et d'emploi et à un chômage plus bas, ce qui stimule également la consommation privée en dépit de la perte initiale de revenus", peut-on lire dans ce document.
La dépêche se termine ainsi: "Il s'agirait d'une chute importante de pouvoir d'achat, puisque l'exécutif européen estime que, du fait de la cherté du pétrole, le taux d'inflation devrait rester à plus de 2% dans les prochains mois (...)."
Ce rapport et cette "estimation" de la Commission européenne auraient dû faire bondir les médias, les partis politiques et, bien plus, les syndicats. Et pourtant, rien... ou pas grand chose! Comment doit-on comprendre ce silence des gouvernements, des eurodéputés et, plus inquiétant encore, le silence assourdissant de la grande presse, pourtant officiellement "libre" et généralement "réactive"?
S'agit-il d'éviter, après l'échec de la Constitution européenne, une nouvelle flambée antieuropéiste ou même, ce qui serait encore plus dévastateur pour l'idéologie dominante actuelle, "antieuropéenne"?
Pourtant, la Commission européenne ne se cache pas mais, au contraire, communique ses rapports et intentions au vu et au su de tout le monde, souvent, il est vrai, dans une grande indifférence des populations...
En tout cas, pour qui en doutait encore, les intentions de cette Commission ne sont pas vraiment "sociales": sa politique, qui privilégie des intérêts plus "économistes" qu'humanistes, risque de faire monter un peu plus la colère parmi les salariés de France comme des autres pays de l'Union. Une colère qui peut être incontrôlable. Destructrice ou fondatrice? Il faut souhaiter qu'elle ne se trompe pas de cible.
Néanmoins, il est aussi à remarquer que, face aux projets (qui ne seront pas, il faut en tout cas l'espérer, tous acceptés par les gouvernements et les eurodéputés) de la Commission, les Etats ont un rôle, leur rôle traditionnel, à jouer: protéger leurs citoyens. Ainsi, la nation française, souvent visée par les "eurocrates", peut-elle apparaître comme la "première protection sociale" de ses travailleurs. Encore faudrait-il que l'Etat se souvienne de ses devoirs régaliens. Oui, régaliens: le mot est choisi et son sens fort précis...
/
Rédigé par : the wolf | 29 octobre 2005 à 01:31
Personnellement, depuis que nous sommes passé à l'Euros j'ai remarqué un net recul de mon pouvoir d'achat. Je ne suis pas le seul français à en avoir fait le constat, même des amis Suisse m'explique qu'ils ne comprennent pas pourquoi les français souvent montrés en exemple dans leur bras de fer dur avec le pouvoir pour revendiquer leur droit n'ont rien dit (en tout cas ne l'ont pas exprimé fortement). Ces amis suisses m'expliquaient qu'ainsi ils avaient remarqué que la vie en France depuis le passage à l'Euros est devenu aussi cher que chez eux, avec des salaires qui eux n'ont pas suivi. Je rappelle qu'un ingénieur Suisse touche entre 3 et 4 fois le salaire d'un même ingénieur français. Ce qui donne une idée de la baisse significative des salaires français. L'Europe qui ne se cache pas sa politique ultra-libérale (même pour les américains qui dans leur presse nous exhorte parfois à faire du social) a donc déja mis en place un système de baisse des salaires ou en tout cas de maintien des salaires à un niveau faible ne s'alignant pas sur l'augmentation du cout de la vie (en partie due à une guerre injuste au moyen Orient) afin s'en doute de maintenir à un haut niveau les portefeuilles de nos actionnaires.
Rédigé par : | 09 novembre 2005 à 12:19