C'est la question que pose François Darras dans le numéro de "Marianne" sorti ce matin. En fait, elle ne vise pas vraiment les royalistes mais Nicolas Sarkozy, qui souhaite, d'après le journaliste, "renforcer encore le caractère monarchique du régime : plus de Premier ministre, tous les pouvoirs au président !". Sans doute faut-il remarquer que les projets du dirigeant de l'UMP s'orientent vers ce que l'on nommait il y a peu encore un "régime présidentiel". D'ailleurs, Darras lui-même nuance ses propos en parlant d'un "régime (...) électivement monarchique (ou plutôt ultraprésidentiel)". Il me semble qu'en fait, ce régime "ultraprésidentiel" s'apparente plus à une monocratie qu'à une monarchie active et fédérative "à la française" telle que je la souhaite.
Certes, Louis XIV, au plus fort de la Monarchie absolue, n'eut pas de Premier ministre, mais il s'entourait de ministres et de conseillers aux avis divers, voire divergents, et, surtout, la France était alors "un pays hérissé de libertés", c'est-à-dire de pouvoirs professionnels, provinciaux et communaux, qui relativisaient certaines décisions de l'Etat royal... D'autre part, les successeurs de Louis XIV n'eurent pas toujours la même pratique politique que le "grand Roi". Il fallut attendre la Révolution pour voir l'Etat centraliser et concentrer tous les pouvoirs politiques et administratifs entre ses mains, au nom d'une "volonté générale" peu soucieuse de discuter, ou de partager, avec les pouvoirs locaux : pensons à la manière dont furent fondés et découpés les départements français en 1790. Par la suite, la République née de 1792 conserva les "pleins pouvoirs" sur un pays qui, pourtant, ne peut se limiter à la capitale, et il fallut attendre la fin du XXe siècle pour voir l'étreinte se desserrer, et pas toujours dans les meilleures conditions...
Alors, pour revenir à la question de "Marianne", je revendique la pensée, la volonté, l'espérance de rétablir la monarchie, celle aujourd'hui incarnée par la famille de Bourbon-Orléans, cette famille rassemblée ce midi en l'église Saint-Germain l'Auxerrois, à Paris, autour du comte de Paris et de son fils, le prince Jean. Une monarchie qui ne se confonde pas avec une monocratie mais qui soit un Etat libre en sa magistrature suprême des pressions des Bourses et des financiers, ainsi que des partis électoraux. Une monarchie qui libère au lieu d'étouffer, qui écoute au lieu de discourir, qui décide au lieu de subir...
Pourquoi pas ?
Je me disais démocrate, il a encore quelques mois. Je le reste, dans le principe de liberté de dire ce dont chacun à besoin et inspirer les projets, les décisions des dirigeants.
Je croyais que la démocratie était forcément le meilleur gouvernement pour avoir une grande liberté, un grand respect des besoins du peuple... et je suis bien obligé de constaté que ce n'est que théorique. Alors, le princiê démocratique, oui, mais je suis pense maintenant, que dans un autre type de gouvernement on peut arriver au même résultat.
Alors, pourquoi pas une monarchie, démocratique, c'est à dire que le peuple dirait ce qui va ou ne va pas, éventuellement proposerait des solutions, et le roi et ses conseillés établiraient les bonnes décisions.
Dites-moi, que pensez-vous de l'aristocratie ?
Rédigé par : Timidouveg | 21 janvier 2006 à 18:22
"Alors, pourquoi pas une monarchie, démocratique, c'est à dire que le peuple dirait ce qui va ou ne va pas, éventuellement proposerait des solutions, et le roi et ses conseillés établiraient les bonnes décisions."
Dans ce cas, si c'est le roi qui décide ce n'est plus démocratique! Mais je partage votre opinion!
Rédigé par : cez | 22 janvier 2006 à 03:01
L'intérêt de la Monarchie héréditaire est de permettre à l'Etat d'être un arbitre institutionnel entre les différentes composantes de la société: la Monarchie est le "trait d'union" qui permet aux communautés et aux personnes de s'exprimer, de donner leur avis, tandis que l'Etat, recours et arbitre, tranche en cas de litige ou en cas de "nécessité supérieure" (crise politique grave, par exemple).
Cela étant, la Monarchie peut aussi jouer un rôle sur le plan diplomatique, de représentation et d'initiative. (cf le rôle discret mais efficace de la famille royale d'Espagne en Amérique du Sud).
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 23 janvier 2006 à 14:31