Hier soir, j'étais à Paris où j'avais rendez-vous avec mon ami Reynald Secher, historien de la Bretagne et des guerres de Vendée, qui vient de sortir une nouvelle bande dessinée, fort pédagogique, sur Louis XIV. Venu acheter chez un antiquaire un beau tableau du XIXe représentant un chouan prisonnier des hussards de la République (pour son musée de la Chouannerie, près de Quiberon), nous avons aussi eu une surprise émouvante lorsque le vendeur nous a montré une toute petite bague marquée de trois minuscules fleurs-de-lys et qui avait été au doigt du fils de Louis XVI, l'enfant-roi (Louis XVII), lorsque celui-ci était emprisonné à l'âge de huit ans pour le "crime d'être né". Dans le châton de cette bague sont renfermés quelques cheveux du souverain guillotiné le 21 janvier 1793... Il y avait de quoi être ému devant ce minuscule objet si lourd d'histoire et de tragédie, et qui nous rappellait le véritable martyre vécu par l'enfant-roi, martyre si bien raconté sous la plume romancière de Françoise Chandernagor dans son livre "La Chambre".
Dans ce même magasin était aussi en vente le masque mortuaire du Comte de Chambord, celui qui aurait pu régner sous le nom d'Henri V...
En quelques objets, nous étions plongés dans cette Mémoire forte de la Monarchie et du royalisme. Mais elle ne servirait à rien si elle n'était qu'une facile nostalgie. Il appartient aux royalistes d'entretenir l'espérance politique monarchique, non pas seulement en regardant vers le passé, aussi émouvant soit-il, mais en travaillant aujourd'hui pour préparer demain. Car, comme le dit la formule célébre, il ne s'agit pas de mourir royaliste, mais de vivre en Monarchie : le plus tôt sera le mieux.
Mon dieu c'est émouvant de cette histoire de bague....et dire que désormais l'ouvrier du coin pourrait l'acheter ! LOL
Au fait tu as l'air d'y croire à ce que te raconte l'antiquaire : c'est grave !
Rédigé par : | 16 février 2006 à 23:27
Je n'ai pas de raison de ne pas le croire... Lorsque la famille royale a été emprisonnée, elle a été rejointe par Cléry, un domestique, plus ou moins agent double d'ailleurs, qui a recueilli de multiples objets de celle-ci. Au XXe siècle, un collectionneur a récupéré un grand nombre d'objets ayant appartenu à Louis XVI et à ses proches, et cette collection remarquable a été dispersée il y a quatre ans aux enchères. Ce qui devrait être dans des musées, après avoir été dans des familles "fidèles", a alors été racheté par des antiquaires...
D'autre part, le combat politique que je mène ne se confond pas avec la nostalgie, comme je ne cesse de le dire. Mais je ne méconnais pas l'émotion qu'il peut y avoir à voir ces fragments d'histoire, ce que, dans d'autres termes, a si bien évoqué Marc Bloch à propos des rois thaumaturges et de la Fête de la Fédération.
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 18 février 2006 à 17:09
Ha, monsieur, il faudra que je vous parle d'une analyse de Maurras par Aron que je viens de lire... Je vous montrerai ça Lundi.
Rédigé par : Hugo | 18 février 2006 à 21:13
Raymond ARON
Bah, faut la lire. C'est dans l'introduction de l'Introduction à la Philosophie Politique
Recueil de cours donné à l'ENA en 1952.
Rédigé par : Hugo | 23 février 2006 à 22:18