Comme le signale "Le Figaro" ce mardi 7 février :"La France vit depuis plus de vingt ans sur un double scandale : son taux de chômage des 18-25 ans est deux fois plus important que celui du chômage global, calé à près de 10 %. Et lorsque le chômage global baisse, le pays est incapable de faire reculer celui des jeunes dans les mêmes proportions".
Chaque gouvernement s'est attaqué à ce problème avec des résultats décevants. Le CPE est une nouvelle tentative, sans doute maladroite par certains aspects, mais qu'il ne faut pas pour autant négliger ou condamner par principe. Certes, la précarité du travail des jeunes n'est pas une solution, mais l'absence totale de travail pour ceux-ci me semble parfois bien pire. A défaut d'être très efficace, le CPE peut avoir au moins une qualité, celle de permettre une (ou des) expérience(s) professionnelle(s), et donc de "remplir" un C.V. Je suis tout à fait conscient que ce n'est pas suffisant ni même très satisfaisant, mais il faut au moins "tenter le CPE".
Mais le plus important est sans doute une double réorganisation de l'Enseignement et de l'accès au monde du Travail. Encore faut-il faire preuve de volonté politique (et d'imagination), et accorder les moyens, humains et financiers, nécessaires à cette réorganisation. En somme, investir sur l'avenir. Mais, en ce domaine comme en d'autres, il faudrait d'abord que le Pouvoir politique puisse disposer de la durée et de l'indépendance d'action à l'égard des puissances financières et économiques. Or, l'horizon de notre République est toujours bornée par une "prochaine présidentielle"...
g vu en lisant votre site que vos tendances politiques sont royalistes...il se trouve que par hasard j'ai trouvé un "site" qui parle de royauté et j'aurai voulu avoir votre avis dessus...regardez a quoi ressemble la noblesse d'aujourd'hui...lamentable je trouve!Je prefere encore continuer a voir Jacques (Chirac) au gouvernement que ces gens la....
http://royalissimo.skyblog.com/index.html
Rédigé par : menestrel | 07 février 2006 à 23:29
Je viens d'aller voir ce site qui n'a pas grand chose de royaliste: c'est plutôt un blog de fêtards argentés... En parcourant les notes de mon blog, vous pourrez constater que ce n'est pas vraiment mon optique...ni mon idéal. Je suis un prof d'histoire-géo sans lien familial avec quelque noblesse que ce soit, et je milite pour une Monarchie active "à la française", fédérative et sociale. Cela ne m'empêche pas de faire aussi la fête, mais plus "simplement" que les personnes du blog que vous m'évoquez... Merci en tout cas de m'avoir donné l'adresse de ce "royalissimo" et de m'avoir permis d'évoquer ma différence d'avec ce skyblog.
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 07 février 2006 à 23:50
Le Contrat encore plus de Précarité et d'Ejectabilité est sans contexte un mauvais choix, pire une hérésie dans ce pays qui se veux libéral mais ne respecte même pas les principes de cette doctrine. Si les jeunes ne trouvent pas de boulot, ce n'est ni faute de chercher, ni faute d'une éducation insuffisante, mais simplement parce que les sociétés n'embauchent pas. Pour preuve mon cas personnel, il ya encore quelques années, lorsque je cherchais un premier emploi, malgré mes diplomes (DEA + Ecole d'Ingénieur) me fermaient la porte au nez, car pas assez d'expérience...En effet, nos entreprises veulent des esclaves gratuits surqualifiés et EXPERIMENTES...Ces contrats (CPE, CNE, etc..) permettent donc de répondre aux attentes des entreprises en bradant notre jeunesse, en renforçant également le flux tendu (synonime de précarité) des employés. Avec ce genre de réponse, on ne s'attaque pas au problème, on ne cherche pas à le résoudre, on se contente, comme d'habitude de faire des cadeaux au patronat en espérant que ces derniers se montreront responsables. Malheureusement, le pouvoir économique n'est pas en France aux mains de responsables, mais de voyous. Les conséquences sont prévisibles et pathétiques:
- augmentation de la précarité des emplois (jeunes et à terme de l'ensemble)
- réduction des droits du travail en défaveur de l'employé
- réduction du pouvoir d'achat
- accroissement des inégalités sociales
- accroissement des inégalités entre établissements éducatifs
- réduction des ressources de l'éducation publiques en faveur des Ecoles privées
- diminution de la qualité de l'enseignement public
Rédigé par : agapi | 07 février 2006 à 23:55
Ce que vous évoquez existe déjà, malheureusement. Mais ne jetez pas la pierre à tous les entrepreneurs: certains sont, effectivement, des voyous, mais ce n'est pas le cas de tous. L'un des problèmes actuels réside dans une globalisation qui se traduit, au nom de la "rentabilité" (qualifiée souvent, à tort, de "compététivité"), par un "moins-disant" social. D'où la nécessité d'un Etat assez fort pour faire respecter l'harmonie et la justice sociale. Il faut avouer que cette idée n'est pas simple à faire accepter car les "néolibéraux-libertaires" ont tout fait pour discréditer l'Etat, qu'ils accusent de tous les maux. Et ils sont relayés, dans cette optique, par la Commission européenne: cf le débat sur la directive Bolkestein, qui passe au Parlement européen la semaine prochaine.
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 08 février 2006 à 00:26
J'en profite pour revenir un instant sur le taux de natalité en France dont tu te félicitais : UN TIERS des naissances françaises est musulman !
Sur Lifesite , on peut lire un extrait de l'intervention du Cardinal Alfonso Lopez Trujillo, Président du Conseil Pontifical de la Famille lors dune conférence intitulée La famille dans lEconomie Nouvelle :
Les taux de fertilité dans les pays industrialisés occidentaux sont en dessous du taux de remplacement de 2,1 bébés par femme. Pour lUnion Européenne dans son ensemble le taux de fertilité est estimé à 1,47 bébés par femme. Dans quelques pays il est encore plus bas.
Cependant, en France, environ une naissance sur trois provient dune famille musulmane. Une fois soustrait les naissances musulmanes, le taux de fertilité des Français de souche ou de tradition Européenne serait de 1,2 similaire aux taux en Italie et en Espagne.
Rédigé par : Gwen | 08 février 2006 à 11:25
Non, c'est totalement faux, et il suffit d'étudier les travaux de l'INED pour le constater: le taux de fécondité en France est de 1,94 mais si l'on fait une approche plus "serrée", elle est de plus de 1,7 pour les familles dites "de souche". D'autre part, il faut savoir que les familles d'origine étrangère "copient" le modèle démographique du pays d'accueil dès la 2e génération dans la grande majorité des cas. J'y reviendrai dans une prochaine note.
Le débat sur la démographie est effectivement important, il continue.
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 08 février 2006 à 13:02
Sur le CPE. Pour ma part, je ne sais pas si c'est une bonne mesure ou pas. Néanmoins il me semble difficile de faire plus mauvais que ce qui est aujourd'hui. En effet, la France, malgré (ou à cause...) d'une des législations du travail les plus protectrices au monde atteint des sommets de précarité du travail.
Aussi, d'aucuns jureraient leur grand dieu que la situation du Royaume Uni est pire que celle de la France. Rien de plus faux: de l'emploi total, le travail temporaire y représente 6,7% contre... 15% en France ! (Chiffres de l'OCDE, 2001, repris par Eric Le Boucher, dans Economiquement incorrect, Grasset, 2005, page 134).
La France est victime de la grande illusion de ses prétendus systèmes de protection sociale. En vérité, ceux-ci ne protègent plus grand monde...
Rédigé par : GEF/Anton Wagner | 08 février 2006 à 21:50
Pour avoir travaillé en Angleterre presqu'un an durant (2004/ 2005) je connais un peu la situation économique. Il suffit de se promener dans les banlieues anglaises ou encore les vieilles villes industrielles qui survivent tant bien que mal aujourd'hui pour comprendre que l'eldorado british n'est qu'une chimère. Le faible taux de chômage n'est pas une réalité, mais bel et bien une astuce à l'image de ce que notre gouvernement prépare en radiant à la moindre occasion. De plus, il faut reconnaitre que la-bas, les CDI se font facilement, tout simplement parce que le CDI n'est pas aussi protégé qu'en France; ce n'est pas parce que tu as un CDI que tu ne peux pas te faire virer...Par contre, inversement, en Angleterre, il est facile de quitter son job pour en trouver un autre, car avant tout, tout est business, offre et demande, contrairement au systeme franchouillard ou le PATRON (actionnaire) est omni potent, et l'employé trop souvent méprisé, assujeti et abruti (et je ne parle meme pas des pressions morales)
Rédigé par : agapi | 08 février 2006 à 22:14
"Il suffit de se promener dans les banlieues anglaises ou encore les vieilles villes industrielles qui survivent tant bien que mal aujourd'hui pour comprendre que l'eldorado british n'est qu'une chimère."
Personne, en tout cas pas moi, ne fait du Royaume Uni un pays de cocagne où tout serait parfait. Mais ne confondez pas tout. Les séquelles de la ruine des secteurs de la première révolution industrielle, qui furent si importants dans ce pays, laisse nécessairement des traces. Il n'empêche que par rapport à la situation désastreuse des années 1980, la convalescence britannique est remarquable.
En outre, je pourrais reprendre exactement la même phrase pour la France, mais où la situation est globalement moins bonne. Je pense que vous sous-estimez les réussites du Royaume Uni: trop d'indicateurs sont assez bons pour n'être que des manipulations statistiques.
Rédigé par : GEF/Anton Wagner | 09 février 2006 à 10:27