Depuis que je m'intéresse à la politique, je reste méfiant à l'égard des sondages, qui m'apparaissent le plus souvent comme un moyen d'influencer ou de manipuler (y compris par réaction) plus que comme une photo exacte de l'Opinion sur le long terme, par son principe même de l'instantanéité.
Je retrouve ces jours-ci le même sentiment sous la plume de Laurent Fabius, lui-même souvent "victime" des sondages de popularité (et d'impopularité...): "Entre les sondages et le vote réel, la différence est la même qu'entre astrologie et astronomie". Souvenons-nous que, durant cinq ans, de 1997 à 2002, les sondages prévoyaient un duel Chirac-Jospin et annonçaient la victoire du candidat socialiste (la "présidentielle permanente" ne date pas d'hier, comme on le voit...) au second tour. On sait ce qu'il en advint...
En fait, souvent (mais pas toujours, il faut le reconnaître) les sondages sont le reflet des désirs des élites, et du "pays légal": mais la réalité en politique est évolutive, et la vérité de la veille est démentie par le lendemain. Aussi, je reste prudent à l'égard des sondages actuels sur l'élection présidentielle d'avril 2007: le "sondage universel" n'est pas le suffrage universel. Et, en ce domaine comme en d'autres, "prudence est mère de sûreté"...
Il ne faut certes pas attribuer plus n'importance aux sondages qu'ils n'en ont. Les sondages ne donnent que la photographie à un instant donné de l'opinion, et encore : l'échantillon étant généralement ridiculement faible...
Mais cela marche dans un sens comme dans l'autre : ils n'influencent pas autant l'opinion que cela. Pour preuve les présidentielles de 2002. Il me semble que ce sont surtout les sphères médiatique et politique qui s'en gargarisent.
Rédigé par : GEF/Anton Wagner | 09 février 2006 à 17:06