Dans nos sociétés "médiadémocratiques", la moindre inquiétude (légitime ou non) devient vite une peur, une "psychose". Ainsi en va-t-il pour la grippe aviaire : cette maladie, qui a atteint la France par le biais de quelques malheureux cygnes et canards sauvages, entraîne une de ces "grandes peurs" qui font faire (ou dire) parfois n'importe quoi.
Les scientifiques ont beau expliquer que manger de la volaille ou des oeufs ne comporte aucun danger (si ce n'est s'étouffer avec un os de poulet, grippe aviaire ou pas...), les politiques ont beau s'empiffrer de cuisses de poulet devant les caméras, rien ne semble devoir y faire. Il y a même eu, contre toute raison, un maire pour demander à la cantine scolaire de sa commune, sous la pression de quelques parents sans doute mal informés (ou mal-comprenants...), de ne plus donner de viande blanche aux élèves...
La baisse de la consommation de volaille atteint près de 30 % en France ces dernières semaines et menace environ 10.000 emplois, soit 15 % des effectifs de la filière avicole française. Sans doute faut-il signaler l'attitude ambigue (et parfois profondément scandaleuse) de certains (pas tous, fort heureusement!) grands distributeurs qui jouent de cette situation dramatique pour les éleveurs pour diminuer la part de la viande blanche dans leurs rayons et faire une sorte de chantage aux prix d'achat (le but étant de profiter de la situation pour augmenter leurs marges et leur contrôle sur la filière avicole, au détriment des éleveurs) aux dépens des agriculteurs.
En tout cas, demain dimanche, je ferai un petit acte de solidarité, le plus simple qui soit : j'irai acheter un beau poulet grillé au marché de Versailles pour le repas de midi. Ce qui n'était jusque là qu'un "rituel" du dimanche devient, en ce moment, un véritable acte civique, voire politique...
Mais ce n'est pas exactement la première fois dans l'Histoire : la popularité (surtout posthume d'ailleurs...) du "bon roi Henri IV" n'a-t-elle pas été symbolisée par cette "poule au pot" qu'il souhaitait, par la prospérité retrouvée grâce à l'habile politique du loyal ministre Sully, voir sur toutes les tables des ménages français, le dimanche ?
bien jolie note et tellement réelle
Rédigé par : Marco | 04 mars 2006 à 19:33
Rigolote la petite touche royaliste finale...
Quid du foie gras??
Rédigé par : Acrerune | 04 mars 2006 à 19:46
Pour le foie gras, je me réserve pour un prochain anniversaire...
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 04 mars 2006 à 20:00
bien , mais quelle tristesse d'en arriver à ça...
Rédigé par : Alexandre Bouchier | 04 mars 2006 à 20:08