Après une rencontre avec le roi, "le chef du gouvernement a finalement cédé" et a présenté sa démission pour mettre un terme à l'agitation qui, en deux mois, s'est étendue à tout le pays... En fait, il ne s'agit pas de la France, mais de la Thaïlande (pays qu'a visité il y a peu M. Chirac), qu'évoque le quotidien "La Croix" dans son édition du jeudi 6 avril :
"La démission annoncée du premier ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra a été unanimement saluée hier par la presse et les milieux d'affaires. (...) Le chef du gouvernement a finalement cédé [après deux mois de manifestations quotidiennes], après une rencontre avec le roi Bhumibol Adulyadej, 78 ans, autorité discrète autant que vénérée dans le pays et qui aurait joué un rôle clé en vue d'une sortie de la crise. "L'annonce de Thaksin est la source d'un profond soulagement pour le pays, assailli par une division sans précédent, écrit le quotidien The Nation, farouchement anti-Thaksin".
Le sur-titre de l'article est encore plus explicite : "Le roi Bhumibol a joué un rôle crucial en coulisse pour désamorcer la crise politique"...
Bien sûr, la crise n'est pas totalement terminée, mais le principal obstacle au réglement du conflit politique est levé, grâce à l'intervention du souverain. Ainsi, c'est le roi qui, comme en 1992 lors d'une crise similaire, a joué le rôle d'arbitre et de conciliateur entre le gouvernement et l'opposition : sa voix, "discrète" et rare, a un poids réel d'influence qui n'est pas inscrit en tant que tel dans la Constitution, mais se marque, concrètement, dans les faits...
A défaut d'être un modèle pour la France (les traditions politiques et les situations y sont différentes), la Monarchie thaïlandaise reste un exemple intéressant de ce que pourrait faire, de par sa simple existence institutionnelle, une Monarchie "à la française"...
le 1er ministre serait de toutes façons parti... sans doute dans un climat plus sanglant...
Rédigé par : Acrerune | 07 avril 2006 à 20:21
Peut-être, mais mieux vaut éviter l'épisode sanglant... En Thaïlande comme en Espagne, le roi a su éviter ce déchirement de la nation, en jouant son rôle d'arbitre et de conciliateur, rôle qui est dans la nature même d'une monarchie consciente de ses devoirs devant le peuple et l'Histoire.
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 08 avril 2006 à 17:35
je suis d'accord, mais est-ce pour autant ceci la monarchie que tu appelles de tes voeux? Il me semble que le roi y jouerait un röle plus important que celui d'arbitre, l'espace d'une crise... Ce rôle aurait pu être rempli par toute instance supérieure, non?
Rédigé par : Acrerune | 08 avril 2006 à 22:23
Ce n'est qu'un exemple de ce que peut faire une Monarchie lorsqu'elle détient l'"auctoritas", mais il est vrai que celle que j'appelle de mes voeux est plus "active", ne serait-ce que dans son rôle d'impulsion et d'accompagnement des réformes nécessaires. J'en reparlerai dans une note prochaine (sans doute en fin de semaine).
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 10 avril 2006 à 16:32
- Je ne vois pas d'autre moyen pour les roycos de France et de Navarre pour passer du stade "enfantil" (néo) en politique au stade "adulte" (comme en analyse transactionnelle) en politique, que les élections municipales (peut-être départementales) élections de plus proportionnelles... Il y a 36700 communes en France, très petites, petites, moyennes et grandes. Ce sont 36700 équipes (dans l'absolu) se préparant longuement en contact avec l'opinion locale pour l'élection de quelques uns de l'équipe. Dans l'opposition, il faudra participer pour suivre les décisions municipales et les retransmettre à l'opinion locale. Entre deux élections, l'équipe locale se transformera de fait en mouvement d'éducation civique et populaire tournée vers l'action (comme Attac). La "fédération centrale" (fonction de tout parti politique de filtrer les candidatures sérieuses) aura à agréer l'équipe locale et éventuellement de l'aider par des stages pratiques.
Votre candidature peut servir de premier pas. Qu'en pensez-vous?
Depuis votre candidature, organisesez-vous une réunion (un repas?) régulière pour réfléchir à tout cela.
Rédigé par : JCGB | 11 avril 2006 à 16:23
- J'ai oublié cette précision : on ne demande pas à une liste communiste (ou socialiste ou libéral) de réaliser le communisme municipal (dans le cas pris en exemple) mais de bien gérer la commune au plus près des gens. Il faudra qu'avec le temps le royaliste (d'une liste royaliste de droite, du centre ou de gauche, pourquoi pas) soit un homme politique réellement.
Rédigé par : JCGB | 11 avril 2006 à 16:28
Cette perspective de s'investir dans le cadre municipal en tant que royaliste me semble en effet intéressante, et une réflexion sur ce sujet aura lieu cet été lors de séminaires sur la "stratégie royaliste". Mais elle n'est pas aussi simple que cela à mettre en place. En tout cas, investir le champ des responsabilités civiques est sans doute un bon moyen de gagner en visibilité et crédibilité.
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 13 avril 2006 à 14:30