Mercredi dernier, j’accompagnais la classe de Seconde Patrimoine à Arc-et-Sénans pour visiter la Sâline dessinée et construite par l’architecte Ledoux, véritable « homme des Lumières » : au-delà de la visite des bâtiments et des salles présentant les activités autour de l’exploitation du sel sous l’Ancien régime ou les maquettes des projets et uvres de Ledoux, une exposition, inaugurée la semaine dernière, présentait « le siècle des Lumières ». Passionnante, elle s’ouvrait sur les portraits des rois Louis XV et Louis XVI, et se poursuivait en présentant les principales figures et créations des Lumières. Un tableau rappelait le pharmacien Parmentier, celui-là même qui présenta la pomme de terre à Louis XVI quelques années avant la Révolution. De nombreux projets architecturaux, de Ledoux comme de Boullée, étaient aussi exposés : ceux-ci, souvent gigantesques, m’ont fait penser aux rêves des architectes des « totalitarismes abrupts » mais aussi à ceux des utopistes égalitaristes des années 30-60 comme Le Corbusier. Toujours l’idée d’une perfection urbanistique qui serait symbolique de la maîtrise totale de l’homme sur la nature, y compris humaine
Ainsi, il me semble que les utopies, aussi généreuses puissent-elles être, peuvent nourrir les pires cauchemars de l’Histoire et de l’homme.
Cela veut-il dire que les idées des Lumières sont condamnées à mener à l’enfer totalitaire ? La réponse n’est pas aussi simple qu’il y paraît, mais il est certain que les Lumières peuvent justifier les pires excès idéologiques, en « déshumanisant » celui qui ne s’y rallie pas ou semble réservé sur l’application de ces principes : ainsi, n’est plus considéré comme « homme » que celui qui « croit » au « Bien » des Lumières considéré comme le « Bien unique et obligatoire ». Le livre d’Anatole France, « les dieux ont soif », le souligne d’ailleurs fort bien à travers la personnalité et la pratique au Tribunal révolutionnaire du citoyen Evariste Gamelin, aveuglé par son rousseauisme et juré impitoyable face aux « mécréants » de cette Révolution française censée ouvrir des temps nouveaux, égalitaires et forcément heureux
Un essai passionnant de Frédéric Rouvillois, « L’invention du progrès », sous-titré « Aux origines de la pensée totalitaire (1680-1730) » confirme cette ambiguïté parfois mortelle des Lumières.
Aussi, il me semble que les Lumières doivent être soumises à la critique, au contraire des manuels scolaires qui n’en présentent que les aspects les plus « consensuels » et en donnent une image incomplète et, donc, fausse. Pour autant, il est des aspects des Lumières qui méritent l’intérêt comme ceux visant à augmenter la curiosité et les connaissances des personnes, à donner et préserver des droits à toutes les personnes de la Création, à améliorer le quotidien des êtres humains par un usage raisonnable des sciences, ce qui pourrait se résumer par la formule « Science sans conscience est la ruine de l’âme », formule que les thuriféraires des Lumières ont souvent oubliés d’appliquer eux-mêmes
moi , famille aristo mais po royaliste pour mon pays .
je suis pour garder les royautes qui existent deja , comme grande bretagne , danemark etc
bisous
Rédigé par : nimo | 13 mai 2006 à 18:35
moi pas aristo, mais définitevement pour une royauté pour mon pays: la France !
Et pourquoi qu'on y aurait pas droit nous aussi ? :-(
Rédigé par : PV | 13 mai 2006 à 23:27