L’augmentation des prix de l’essence de ces derniers mois oblige de nombreux particuliers, mais aussi des entreprises et des administrations, à repenser leur rapport à l’énergie et aux déplacements. En fait, ce n’est pas une mauvaise chose : puisque l’ère du pétrole bon marché s’achève, sans doute faut-il, dès maintenant, préparer l’entrée dans l’ère de « l’énergie maîtrisée », c’est-à-dire utilisée au mieux, et non plus seulement « consumée sans compter ». Il est, dans ce cadre, utile aussi de repenser les transports et la publication, cette semaine, du « livre blanc sur les transports » par la Commission européenne peut être un « état des lieux » intéressant et évoquer des propositions qu’il serait bénéfique de poser rapidement en actes.
Mes élèves de Première connaissent l’importance que j’accorde à ces questions et tout l’intérêt que j’avoue pour, par exemple, le ferroutage qui peut permettre de fluidifier le trafic du fret en Europe tout en diminuant la facture énergétique et l’impact environnemental (en particulier la pollution). Il se trouve que le journal « La Croix » a, ces mois derniers, accordé une large place à ce sujet : dossiers sur les « autoroutes de la mer » (9 janvier 2006), sur l’adaptation au pétrole cher (4 mai 2006), sur le transport ferroviaire (22 juin 2006), etc. J’y ai trouvé de nombreuses informations sur ce sujet, peu traité généralement par les grands médias plus intéressés par la coupe du monde de balle-au-pied ou les départs en vacances
Mais ce qui est souligné par la plupart des intervenants et des spécialistes, c’est que rien ne sera possible sans l’inscription d’une véritable politique des transports dans la longue durée, et la forte implication des Etats dans celle-ci. Le commissaire européen aux transports est le Français Jacques Barrot qui connaît pourtant toute la difficulté dans notre pays d’une politique sur le long terme quand l’Etat est la proie constante des intérêts électoraux et des partis politiques : s’il pense que la Commission peut contourner ce souci, il se trompe, ne serait-ce que parce que celle-ci dépend aussi des équilibres politiques en Europe, et que les pressions des « lobbies », en particuliers routiers, risquent de peser fort lourd dans la balance au détriment des intérêts véritables des citoyens des Etats d’Union européenne.
Aussi, dans le cas français, faut-il, là encore, poser la question de l’Etat, de son rôle et de son efficacité, coincé qu’il est en permanence entre deux élections présidentielles mobilisant tant d’énergies qui pourraient être mieux employées ailleurs. Certes, il y a des projets qui peuvent être portés par des gouvernements aux tendances différentes, au-delà de leurs antagonismes traditionnels, mais la garantie de l’Etat dépend aussi, dans notre République, des intérêts qui ont poussé tel ou tel gouvernement, mais aussi tel ou tel partisan, à en assumer l’autorité et, ce qui n’est pas toujours la même chose, le pouvoir. En somme, il me semble que c’est par l’indépendance de la magistrature suprême de l’Etat, indépendance à l’égard des groupes de pression (tant économiques que politiques), que l’Etat peut le mieux faire jouer sa garantie, puisqu’elle n’est pas remise en cause par les alternances gouvernementales qui sont l’apanage, et sans doute la respiration nécessaire, de nos démocraties parlementaires.
C’est en ce sens que la magistrature suprême de l’Etat joue un rôle éminemment politique en donnant l’impulsion aux « politiques de long terme » et en garantissant leur application, malgré les variations gouvernementales et au-delà des intérêts purement circonstanciels ou particuliers : par essence, la Monarchie de succession héréditaire est la mieux à même d’incarner cette Autorité inscrite dans la longue durée, puisqu’elle « représente », au-delà de la vie même des souverains qui l’incarnent physiquement et mortellement, l’Etat qui « ne meurt jamais ». Plutôt que la VIe République qui nous promet un « renouveau » du parlementarisme sans la garantie de la continuité, mieux vaut cette « Monarchie active » qui concilie, naturellement, « long terme », arbitrage et activités parlementaires sans pour autant en oublier les domaines d’application différents : n’est-ce pas là la meilleure pratique de l’ancien adage : « Autorité au sommet, libertés à la base » ?
bonjour,
je découvre seulement ce jour votre question sur " la NAR "..j'ai milité certes q.q. années collé affiches etc...durant la vie de feu le comte de Paris. Mais voyez vous (chez la NAR) on ne parle jamais du roi!!!!!!seulement des "chefaillons de ce "parti" Ors pour moi la france des partis ne redeviendra jamais la FRANCE. J'ai abandonné la NAR depuis q.q. années
Rédigé par : guillaumin du breuillat | 01 juillet 2006 à 12:48