Il y a 26 ans déjà, le samedi 27 juillet 1980, je prenais contact avec le mouvement royaliste « Restauration nationale » par une lettre envoyée à son secrétaire général, Pierre Juhel, et en commandant des autocollants de promotion de l’hebdomadaire « Aspects de la France ». En fait, le même jour, disparaissait le destinataire de ma missive, au terme d’une longue maladie : coïncidence terrible des dates
En tout cas, mes quelques lignes de l’époque ouvraient une « aventure » politique et militante qui n’a pas vraiment cessé depuis : en fait, je suis vraiment devenu royaliste quelques mois après, au terme d’une réflexion sur la durée et la mémoire en politique (réflexion qui avait débuté bien avant 1980), et, aussi, grâce à quelques nouveaux amis (dont Jean Chollet, qui m’a vraiment fait connaître le mouvement et la pensée d’Action française, et a guidé mes premiers pas dans le militantisme royaliste) et à des lectures (pas forcément maurrassiennes, ni même explicitement monarchistes
) comme celle du livre (conseillé par mon prof de philo, M. W.) écrit durant la Seconde guerre mondiale par Bertrand de Jouvenel et intitulé « Du Pouvoir ».
Aujourd’hui, je suis toujours et plus que jamais royaliste, même si les formes et les fondements « idéologiques » de mon engagement ont pu changer : si je reste attaché au « Politique d’abord » ou au fédéralisme de Maurras, je suis beaucoup plus critique sur certains aspects de sa pratique et de son discours politiques, et il n’est pas difficile de comprendre lesquels, certains n’ayant d’ailleurs jamais recueilli mon adhésion. Mon engagement se nourrit d’apports fort divers, comme ceux du « royalisme social » du XIXe-début XXe siècle, mais aussi des « non-conformistes des années trente », ou encore de la pensée de Georges Balandier ou de celle de Pierre Manent, par exemple. Je me considère comme un « royaliste modéré » mais je ne suis pas « modérément royaliste », comme ont pu le constater ceux qui me lisent ou m’écoutent. Mes penchants écologistes et sociaux sont bien connus, et les notes de ce blog les évoquent fréquemment
En tout cas, 26 ans après ma prise de contact avec la mouvance royaliste, je constate que j’ai encore plus de raisons qu’alors d’être royaliste et de vouloir faire advenir la Monarchie royale en France, et la « présidentielle permanente » actuelle me confirme, a contrario, la nécessité d’un Etat qui échappe aux convoitises électorales et partisanes, et qui place l’intérêt commun au-dessus des seuls intérêts particuliers
Je lis très régulièrement vos articles très intéressants et qui correspondent à ma vision de la Monarchie. Vos positions modérées sont à mon avis sur de nombreux aspects en phase avec la France d´aujourd´hui. Malheureusement ce n´est pas le cas d´autres mouvements monarchistes comme l´Action Francaise dont les thèses très réactionnaires sur certains sujets ne peuvent être que rejetées par la majorité des francais. Pensez vous qu´il soit possible de fédérer tous les mouvements royalistes sur un projet unique ? Il me semble que cela doit être la condition première avant de se lancer dans une vaste campagne de communication et d´information. Sans unité les chances de succès seront infimes à moins que vous ayez déjà votre petite idée ........
Rédigé par : sylvainb | 26 juillet 2006 à 22:18
L'unité me semble difficile ou, plutôt, la fusion des différents mouvements royalistes: cette "diversité" du paysage royaliste n'est peut-être pas forcément mauvaise car elle permet de toucher des publics différents.
Ce qui me semble, dans un premier temps, utile, c'est que les royalistes soient capables de s'unir sur des campagnes concrètes et ponctuelles: cela peut être sur une candidature royaliste dans une élection locale (cas de la législative partielle de septembre 2005, durant laquelle j'ai eu le soutien de tous les mouvements royalistes, malgré leurs grandes différences) ou une campagne ponctuelle sur un thème (ou un mot d'ordre) donné: exemple: il y a des affiches royalistes "consensuelles" qui existent et peuvent être collées par tous les mouvements ou militants royalistes.
Ce ne sont que quelques petites actions limitées, mais il me semble que cela peut être une "base de départ". D'autre part, chacun d'entre nous peut agir par des interventions sur les forums de la Toile ou des "courriers des lecteurs".
N'hésitez pas à me faire part de vos suggestions et propositions, car je cherche tout ce qui peut faire avancer la cause monarchique dans l'opinion et dans le monde politique français.
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 28 juillet 2006 à 10:54