Dimanche soir, le philosophe Michel Serres évoquait sur France-info la question de la vitesse et du temps, et il expliquait que notre société ne « prend plus le temps », qu’elle ne cesse de courir, par exemple d’une élection à l’autre. Et Serres de regretter que, dans le domaine politique, tout se fasse désormais dans la précipitation et sur le court terme, alors que la véritable efficacité est rendue possible par le long terme : le philosophe insiste alors sur la nécessité de créer des institutions qui disposent du temps, du long terme. Il insiste même lourdement sur cet aspect qu’il juge primordial pour la mise en place de réformes et de politiques digne de ce nom
Le journaliste qui l’interrogeait tire la conclusion qu’il faut, donc, désormais trouver ou fonder ces institutions : quel aveu, et quelle belle défense, sans la citer, du seul régime qui s’inscrit, par essence, dans le temps et la durée, c’est-à-dire la Monarchie héréditaire
Cela me rappelle un propos du comte de Paris (1908-1999) sur ce thème : « Etre dans la durée qui suppose la mémoire du passé, préparer l’avenir en fonction du présent qu’il esquisse déjà, envisager le long terme ; tel est bien l’essentiel du programme de toute politique », et Stéphane Bern, qui commentait ce texte, précisait : « Seule, en effet, la stabilité du pouvoir permet de longs projets de rénovation, de transformation sociale, économique ou culturelle. Comment mesurer les effets d’une politique contre le chômage à court terme ? Comment évoquer une action diplomatique sans l’embrasser dans une perspective historique ? Un pouvoir qui n’a pas de lendemain assuré sombre vite dans les querelles et les divisions. La république gère le provisoire. La monarchie pense le long terme ». La continuité est un des arguments forts de la Monarchie, et Michel Serres, sans en prononcer le mot, a vanté les mérites de ce régime qui, par sa formule même, assure, par la suite des générations, son propre renouvellement, son propre rajeunissement
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