Dans le cadre de mes cours sur les « révolutions industrielles », j’ai conseillé, entre autres, la lecture de « La France contre les robots », de Georges Bernanos : c’est une critique virulente de « la Civilisation des Machines » au moment où celle-ci n’est pas encore devenue la pleine « société de consommation » que nous connaissons aujourd’hui, si dépendante des machines et des supports électroniques pour exister.
Cet ouvrage est très intéressant, mais à le relire chaque début d’année, j’y trouve chaque fois plus de raison et de force, comme si ma familiarité croissante avec l’histoire de l’industrialisation me permettait désormais d’en comprendre mieux les ressorts qui me semblaient encore hier mystérieux ou brumeux. Ainsi, chaque texte se dévoile un peu plus à toute nouvelle lecture comme un artichaut dont, en l’effeuillant, on atteindrait bientôt le cur.
Je dois avouer que ce livre ne m’avait pas vraiment convaincu il y a vingt ans, et que c’est sa relecture beaucoup plus récente qui m’avait intrigué puis, au fil des ans, conquis. Ainsi, Bernanos, dont la plume polémique me semblait peu compatible avec une réflexion profonde sur le phénomène des mutations industrielles, a-t-il souvent vu juste en ce domaine, au-delà de la colère qu’il déploie, comme il l’avoue, pour émouvoir ses lecteurs.
Voici, d’ailleurs, un extrait fort intéressant à mes yeux, et qui pourrait faire l’objet de vastes commentaires : « Mais la Machinerie est-elle une étape ou le symptôme d’une crise, d’une rupture d’équilibre, d’une défaillance des hautes facultés désintéressées de l’homme, au bénéfice de ses appétits ? (
) Je ne parle pas de l’invention des Machines, je parle de leur multiplication prodigieuse, à quoi rien ne semble devoir mettre fin, car la Machinerie ne crée pas seulement les machines, elle a aussi les moyens de créer artificiellement de nouveaux besoins qui assureront la vente de nouvelles machines. » N’est-ce pas là la critique d’un système qui suscite de nouveaux besoins, donc de nouvelles dépendances, y compris (et surtout, aujourd’hui) futiles ? Or, le système de la Société de Consommation repose sur la formule « Consommer pour produire », ce qui explique que le raccommodage, comme le soulignait Huxley dans « Le meilleur des mondes », n’est guère conseillé, voire considéré comme « antisocial » dans le roman d’anticipation précité. Cette course folle à l’Objet et à la Machine est dangereuse pour l’avenir même de la planète comme ne cesse de le souligner les experts ou le médiatique Nicolas Hulot, car elle en épuise les ressources, y compris celles considérées jusqu’alors comme renouvelables, au point que l’on sait qu’il faudrait sept planètes Terre pour satisfaire, s’ils parvenaient pour toute la population au même niveau de « développement » que les pays anciennement industrialisés, les besoins des Chinois et des Indiens
Bernanos est mort en 1948, dans une relative solitude intellectuelle et politique : ses messages n’avaient pas été compris et on ne voulait retenir de lui que sa belle plume et ses colères homériques sans en comprendre le sens profond. Pourtant, quelle prescience ! Le redécouvrir aujourd’hui ne suffira certes pas à résoudre tous les problèmes de la planète, mais sûrement à les mieux comprendre
tout le monde n'a pas la chance d'avoir des sujets domestiques pour laver le linge, la vaisselle ...
miaou
Rédigé par : le Chat | 16 septembre 2006 à 12:31
"au point que lon sait quil faudrait sept planètes Terre pour satisfaire, sils parvenaient pour toute la population au même niveau de 'développement' que les pays anciennement industrialisés, les besoins des Chinois et des Indiens "
Il est dommage que les leçons du malthusianisme n'aient pas été retenues. Cette phrase, le célèbre pasteur aurait pu la reprendre à son compte. Mais Il n'avait pas entrevu que les progrès techniques réduiraient à néant ses préventions : la population mondiale a considérablement augmenté depuis et est pourtant de mieux en mieux nourrie...
Aujourd'hui encore, les progrès permettent de consommer de moins en moins de matières premières pour produire la même quantité, voire des quantités plus importantes. C'est de l'intérêt des producteurs qu'ils en soient ainsi.
Je ferrai également remarquer que l'on découvre sans cesse encore des gisements pétroliers et que l'augmentation du prix du pétrôle rendra exploitables des gisements qui ne sont pas rentables aujourd'hui. Il est également possible de produire du pétrole de synthèse à partir du charbon (selon un procédé qui ne pollue pas, ne consomme pas d'eau et produit de l'électricité)...
D'ailleurs, pour Abdallah S. Jumah, président de la compagnie pétrolière publique Arabian Oil Co. (ou Aramco), seulement 18% du pétrole existant a été utilisé.
En fait, m'est avis qu'il y a beaucoup d'hystérie derrière tout cela, et que cela n'est pas sans arrières pensées.
Rédigé par : Anton WAGNER | 16 septembre 2006 à 15:16
Jean Michel Truong a ecrit :
le succeseur de piérre (silice :-)
ecrit sur le teme de la machine qui a utilisée les "humains "pour arriver les dépasser , et s'afranchir de leurs avis .
bon, l'"humain "vit hors de son écosystème et a donc besoin de créer un univers artificiel pour avoir ce qu'il désire .
en opposition totale avec ses origines :-).......................
il peut peut etre redevenir un animal "coincé" dans la nature ?
peut etre ne le peut'il pas ?
les machines a mon avis ne changent pas grand chose a sa survie .
juste un petit détour , mais pour combien de temps ?
j'ai connu l'archaisme ,et j'ai progréssé vers les machines .
rien ne me dit que je ne peus pas faire marche arrière ?
une quèstion de culture quoi !!!!!
Rédigé par : un chouka | 16 septembre 2006 à 17:33
Le problème du pétrole est qu'il n'est pas renouvelable à échelle humaine et qu'il est, par sa consumation, polluant: il suffit de voir le nuage jaunâtre au-dessus de Paris au petit matin pour s'en rendre compte (même si la voiture n'est pas seule responsable).
Une conférence d'EDF l'an dernier au lycée Hoche annonçait moins de 40 ans de réserve pétrolière en tenant compte des potentialités de découverte, de la réduction de consommation pour développer la même énergie motrice, mais aussi de la croissance de la consommation des pays émergents. Ce qui m'inquiète est, je l'avoue, surtout d'ordre climatique, tout compte m'inquiète la trop grande dépendance des hommes à l'égard des machines. Autant la machine à laver le linge me semble un progrès fort utile (j'ai connu les derniers lavoirs en activité, c'était un travail très dur pour les femmes qui en ressortaient, au bout de quelques années, avec des épaules de déménageurs..), autant beaucoup d'autres machines ne me semblent pas indispensables... J'ai d'ailleurs appris à me passer de certaines d'entre elles, et à en utiliser d'autres de façon raisonnable et peu gaspilleuse.
Là encore, tout est question de mesure, et quelques gestes simples ainsi que l'exercice de sa liberté d'esprit et d'action, peuvent permettre d'avoir un mode de vie à la fois "économe" sans être austère: un bon livre m'ouvre souvent plus de perspectives intellectuelles et ludique qu'un jeu vidéo...
En tout cas, je conseille la lecture de ce livre dont il a été fait une réédition il y a quelques années avec une préface de Jacques Julliard. J'en reparlerai.
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 16 septembre 2006 à 18:14
pour ce qui est des énèrgies altèrnatives ,
je crois que "des gens" ont de quoi satisfiare une large demande avec le phtovoltaique déjas.
mais je crois aussi que de gros intéréts sont sur la table(des financiers pour peser lord dans le développement des autres tèchnologies .
il me semble que les véhicules élècriques ne coutent peut etre" pas assez cher "a l'exploitation que les véhicules a moteur thèrmique ?
ainsi ne risque t'on pas de voir les panneaux en tout genre ,les éoliennes , les citèrnes, les puits, "etre taxés",d'une manière ou d'une autre , pour remplacer le manque a gagner du pétrole ?
aujourd'hui, la tendance est a l'ultralibéralisme , qui veut dire pour moi, un accaparement des rentabilites, ou exploitations par les financiers privés des" bénèfs , donc pas des taxes"revenus .......................??????????
donc je me demande comment la société capitaliste vat s'organiser avec les productions privées de l'énèrgie solaire ?
la daube a elle seule ne suffira pas a remplacer les fortune produites par le pétrole !!!:-)
Rédigé par : un chouka | 18 septembre 2006 à 09:18