Ce vendredi matin, sur France-inter, Jean-pierre Coffe s’emportait contre la perte de goût des tomates vendues dans le commerce et l’expliquait par le « progrès » qui voulait que l’on fasse venir ces fruits de loin et à toute saison, sans en respecter la nature même qui veut qu’on ne la mette pas au « frais » avant que de la manger, et cela pour répondre aux envies de consommateurs, de plus en plus hygiéniques et aseptisées. Mais il ne se contentait pas de pester contre cette dérive, il faisait quelques propositions simples qu’il me semble intéressant de répercuter : d’abord, pour ceux qui ont un coin de jardin, y planter quelques pieds de tomates et se nourrir de ses fruits entre juillet et octobre, ce qui évite les désagréments évoqués plus haut, et habitue aussi les enfants à d’autres saveurs que celles, souvent insipides, de la nourriture industrielle ; une autre proposition, plus originale, est, pour les communes, d’utiliser les ronds-points comme potagers au lieu des « fleurs ineptes » (dixit Coffe
) qui les couvrent actuellement.
Certains hausseront les épaules à ces quelques conseils en moquant mes propos potagers qui semblent si loin du souci politique. Et pourtant ! Je pourrai répondre par la formule du personnaliste Emmanuel Mounier (qui est l’un de mes « inspirateurs » sans en être le seul, bien sûr) : « La politique est en tout, la politique n’est pas tout », en précisant que ce sont quelques gestes simples, parfois favorisés par les pouvoirs publics, qui permettent, multipliés par un nombre conséquent de citoyens, de faire évoluer les choses et, dans ce cas, de « relocaliser » les activités nourricières
et de gagner un peu de liberté à l’égard des grandes structures agro-industrielles et financières qui, pour des raisons de « rentabilité » limitent la biodiversité comme le montre la récente affaire « Kokopelli » (association commercialisant des espèces anciennes de fruits et légumes issues d’une agriculture sans apports chimiques, aujourd’hui attaquée devant les tribunaux par les grands semenciers
).
D’autre part, le combat pour un monde de saveurs n’est-il pas, lui-même, un combat important pour la qualité de la vie et, donc, pour les sociétés et les hommes ?
"une jachère de nouveau emblavée, c'est un morceau de la france qui renait"
Rédigé par : segolene branlebas | 15 septembre 2006 à 16:03
Vous tapez sur tous les gongs... ^^
Au fait, mettre des potagers aux ronds-points, c'est une idée plus inepte encore que les fleurs; les milliers de voitures qui passent à côté des ronds points de manqueront pas de projeter saletés, poussières, caillasses et gaz d'échappement sur vos tomates... Auxquelles je préfèrerais alors l'insipide nourriture industrielle. Ou même celle de la cantine.
Rédigé par : Hugo | 15 septembre 2006 à 18:31
pour les tomate sur les rond point, l'idée est belle, mais je pense que cela ne marchera pas. Car il y a trop de "pti con" qui les arracheront, et puis les collectivité local n'en tireront aucun bénéfice, alors j'ai du mal a penser qu'elles le feront.
Il y a un autre point favorable a faire pousser ses tomates, d'un point de vue environemental cela eviterai l'usage de pesticides, mais aussi de camion pour les transporter. Et si on ne consommait que des fruit et légume de saisons, ou du moins d'avantage, cela serais encore mieu.
Rédigé par : dafion | 15 septembre 2006 à 19:28
Moi j' aime bien les fleurs sur les ronds-points! Et puis c' est vrai que les tomates au pétrole, bof, bof... Alors que les fleurs tirent profit des émissions de CO2.
o->
(C'était une fleur...Bon, d' accord, pas terrible.)
P.S: Je peux revenir lundi à 9h?
Rédigé par : Pentagramme | 15 septembre 2006 à 21:33
Plutot que les ronds points qui pour d'evidentes raisons de securité me semblent en majorité peu propices a des activités agricoles, l'opption des potagers pedagogiques est bcp plus interessantes qui pourrait etre completée par la mise a disposition de lopins de terre et d'outils, de semences de variétés anciennes, soit a des particuliers qui ne s'engageraient a produire reverser une partie des graines obtenues, soit a des sdf qui pourraient tirer -pourquoi pas - profit de cette culture par une vente dans des espaces municipaux reservés ?
Il convient aussi de noter que les potagers ne sont pas le plus si ecologiques qu'on veut bien le laisser entendre. Si par la mosaique qu'ils representent dans le paysage ils permettent la survie de plus d'insectes qu'une monoculture, ils ne sont pas expempts de pesticicides, souvent employés en surdose par des jardiniers du dimanche qui mettront deux bouchons de produit X dans l'eau de leur arrosoir plutot qu'un seul recommandé: le producteur-consommateur pas plus que le consommateur tout court n'apprecie les tavelures, moisissures, piqures et morsures sur ses fruits qu'il prefere gros et nombreux pour epater les voisins !
Rédigé par : Acier Tormenta | 25 septembre 2006 à 09:58