Dimanche soir, alors que je venais de coller quelques papillons royalistes et tintinophiles (une vignette tirée du « Sceptre d’Ottokar » où le monarque accompagné de Tintin frappe à une porte en lançant « Ouvrez, c’est le Roi »
), j’ai eu une longue discussion avec deux jeunes gens qui, ne connaissant pas le royalisme, s’en faisaient une idée fausse que j’ai essayé de corriger :
- Tout d’abord, ils croyaient que les royalistes votaient Sarkozy, ce que j’ai, pour mon compte, démenti en expliquant que mon vote sortait du cadre des douze présidentiables, et que, au-delà de cette position personnelle (dont je ne fais pas un mot d’ordre, la plupart de mes amis se prononçant pour tel ou tel candidat, et il y a grande variété de choix comme j’ai pu le constater
), les royalistes, dans leur grande majorité, avaient du mal à se reconnaître dans un candidat qui rompt si évidemment avec les traditions diplomatiques françaises, en particulier dans les relations transatlantiques, et qui se range parmi les néolibéraux les plus fervents (malgré des discours écrits par Henri Guaino qui représente une autre tradition du libéralisme français)
- Ensuite, ils croyaient que la Monarchie c’était « le retour en arrière » et, surtout, l’immobilisme des situations sociales, sans possibilité d’évolution : là aussi, je les ai rassurés en leur expliquant que la Monarchie était un régime empirique, qui savait voir les évolutions de la société et qu’elle tiendrait compte des réalités sociologiques du moment, voire qu’elle s’appuierait sur elles pour jouer plus efficacement son rôle de magistrature suprême de l’Etat, son rôle d’impulsion des grandes politiques du pays. Il ne s’agit pas de copier servilement ce qui a été, ce qui a pu réussir mais qui a aussi parfois échoué, simplement parce qu’il s’agirait de « revenir au bon vieux temps des rois », mais il s’agit d’instaurer des institutions monarchiques qui puissent répondre aux défis (nombreux
) de notre temps, en utilisant les qualités intrinsèques à la Monarchie « à la française », entre autres le principe de la transmission dynastique de la magistrature suprême de l’Etat qui assure l’indépendance et l’arbitrage au faîte de l’Etat.
- Ils voyaient aussi en la Monarchie un régime dictatorial, voire tyrannique, et je les ai rassurés en leur expliquant que la Monarchie française ne cherche pas à s’imposer par la contrainte mais à en imposer par sa légitimité propre qui lui procure l’autorité nécessaire pour promouvoir telle ou telle politique. Evoquant les problèmes environnementaux, j’ai rappelé toute l’importance d’une politique s’inscrivant dans la durée et d’un Etat capable de prendre des décisions pas toujours populaires (en tout cas, pas « électoralistes ») mais nécessaires au regard des générations à venir : la Monarchie est, par nature (et sans jeu de mots), le régime qui peut assumer ce rôle difficile et, pourtant, urgent.
La discussion a duré une bonne demi-heure et a abordé de multiples sujets que je n’ai pas le loisir d’évoquer tous ici, mais elle a été, me semble-t-il, utile car elle m’a permis de préciser certains éléments sur ce régime aujourd’hui méconnu de la grande majorité de nos concitoyens : certes, sans doute est-ce la faute de l’enseignement qui a dénaturé la Monarchie pour mieux asseoir la République, mais il est tout aussi certain que les royalistes ont, aussi, leur part de responsabilité dans les incompréhensions à l’égard de la Monarchie et qu’il leur appartient de corriger, inlassablement, ces préjugés qui font tant de mal à la cause qu’ils défendent
Vaste programme
Il y a en France, tant de groupuscules royalistes "ultras", qui à mon avis, font beaucoup de tort à la cause royaliste... Je suis un homme de progrés, plutôt à gauche d'ailleurs, en tout cas bien enraciné dans le XXIème siècle et à l'aise avec les évolutions de la société... Et pourtant, j'ai appris à haïr la république... Elle a trompé le peuple français... elle a confisqué le pouvoir et tente de le garder par tous les moyens... (y compris les manuels d'histoire au collège ou au lycée...) Je suis fervent royaliste : une monarchie où le Roi, véritable garant de nos libertés, saurait redonner le dynamisme qui manque tant à la France d'aujourd'hui... Vive la démocratie, vive le Roi...
Rédigé par : Jean-Marie WANTE | 16 avril 2007 à 18:28
(quote) Il y a en France, tant de groupuscules royalistes "ultras", qui à mon avis, font beaucoup de tort à la cause royaliste... (unquote)
Nous avons de véritables jardins de préjugés dans notre mouvement et des maraîchers consciencieux qui .... nous coulent dans l'opinion avec persévérance !
Mais qu'importe dès lors qu'on n'attend aucun salut de l'opinion, du peuple ou de qui d'autre sauf Dieu, dans des circonstances tellement effroyables pour le pays qu'il n'y a que les prophéties à savoir les décrire ...
Rédigé par : Catoneo | 18 avril 2007 à 17:37