La grande distribution a souvent expliqué qu’elle offrait des emplois en grande quantité, en oubliant toutefois que pour un emploi créé en grande surface, trois emplois disparaissaient dans le petit commerce, en particulier celui « de proximité ». Mais aujourd’hui les caissières des hyper et supermarchés peuvent légitimement s’inquiéter devant les projets de leurs employeurs consistant à les remplacer, en l’espace d’une dizaine d’années, par des bornes de paiement sécurisé.
Bien sûr, cela nous est présenté, aujourd’hui, comme un « progrès », en particulier pour le consommateur et, demain, comme une « nécessité » économique pour permettre la « compétitivité » des entreprises de la grande distribution face à la concurrence du commerce sur la Toile
Bien sûr, il restera des caissières, ne serait-ce que pour l’aide aux personnes âgées ou pour résoudre quelques problèmes divers liés aux marchandises ou à leur paiement. Mais pour le reste
Ne seront plus nécessaires que des agents de sécurité pour éviter fraudes et incidents, des manutentionnaires pour la mise en rayon, des animateurs pour les promotions ou les conseils d’achat et des cadres pour l’organisation de la grande surface.
Cette évolution est malheureusement inéluctable (en particulier avec l’arrivée massive des puces RFID destinées à remplacer les codes-barres dans un délai relativement court) mais, au lieu de gémir, sans doute faut-il envisager un autre mode de consommation et de commerce qui maintienne encore, dans son principe même, une part d’humanité et qui ne soit pas orienté vers le seul profit et la seule rentabilité.
En tout cas, cette affaire est, peut-être, une nouvelle chance pour le petit et moyen commerces, des magasins à taille humaine et plus ou moins indépendants qui, dans le cadre d’un nouvel Aménagement du territoire, ont leur épingle à tirer du jeu et pourraient créer et maintenir de nombreux emplois. Encore faudrait-il, d’une part engager une véritable « révolution des mentalités » pour retrouver quelques réflexes simples de consommation « équitable », d’autre part que le Politique prenne ses responsabilités (en ses différents niveaux d’application) en favorisant les commerces de proximité mais aussi les services publics dans les villes comme dans les zones rurales : là encore, rien ne se fera sans une politique consciente, sérieuse et durable d’Aménagement du territoire que seul l’Etat peut impulser et les collectivités locales relayer et soutenir.
L’Aménagement du territoire a été, sauf sur les marges du paysage électoral, le grand oublié de cette campagne présidentielle : il est pourtant, plus que jamais, l’un des grands enjeux des décennies à venir. Mais ce n’est pas un Président quinquennal qui peut, évidemment, s’engager dans cette politique de long terme : une occasion de plus d’évoquer le « temps long du Politique » que la Monarchie et sa logique dynastique rendent possible
Ce qui est particulièrement immonde de la part des gérants de supermarchés est de vouloir virer les caissières au profit de robots, après les avoir traitées comme des robots.
C'est un travail très dur, posté, quasiment à la chaîne. Les journées de caissières sont longues avec une pose de quelques heures en pleine journée, non-rémunérée bien sûr, et qui ne leur sert à rien car elle n'ont pas le temps ni le courage de rentrer chez elles. Pour quoi y faire d'ailleurs.
Le slogan patronal est "tu prends ou tu laisses, personne ne t'oblige !"
Il serait temps d'entarter les hypocrites grand cathos à la Leclerc lors d'un prochain passage à la télé !
Rédigé par : Catoneo | 18 avril 2007 à 17:30