J’ai suivi avec une grande attention le débat entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal à la radio, ce qui me permettait de ne rien perdre des nuances de ton et des arguments échangés. En fait, malgré toute ma bonne volonté, je n’ai pu qu’être déçu par l’absence de grands thèmes politiques et diplomatiques, comme si le débat ne portait que sur des questions d’intendance : je ne suis pas certain que ce soit le rôle de la politique ou de l’Etat, et j’ai en mémoire les propos du général de Gaulle qui, lui, faisait de la politique, au sens fort du terme, en se moquant des « politichiens » (selon sa célèbre formule) et en écartant les thèmes purement économiques par cette expression qui remettait l’économie à sa vraie place : « l’intendance suivra ».
Or, dans le débat de mercredi, outre la colère préparée de madame Royal et les cafouillages sur le nucléaire des deux candidats, que retiendra-t-on ? En fait, sur le plan politique « pur », pas grand-chose
Les institutions ? Rien de nouveau, si ce n’est quelques formules convenues sans grand fond. L’aménagement du territoire, à mon sens fondamental dans notre pays pour assumer les défis de la globalisation ? Rien. Les banlieues, les problèmes d’aménagement urbain, les mouvements de la métropolisation et de la rurbanisation, la démographie et ses enjeux, etc ? Rien
La politique internationale, la montée des périls (terrorisme, islamisme, guerres, dérèglements climatiques
), la faim dans le monde, etc (liste non exhaustive) ? Rien, moins que rien, malgré quelques vagues promesses et déclarations d’intention
Ainsi, malgré la forte attente des électeurs et des lycéens de mes classes qui ont suivi en grand nombre ces échanges (pour certains, c’était une véritable « initiation à la politique », la « première fois »
), ce débat était plus impolitique qu’il n’aurait dû être : il faut souhaiter que cela ne découragera pas tous ces jeunes qui veulent croire en la politique et cherchent à la comprendre pour, pourquoi pas, s’y investir demain
Le « retour de la politique », que j’appelle de mes vux, se fera, sans doute, en dehors des discours convenus et des illusions électorales, mais les élections et les personnalités politiques peuvent y jouer le rôle d’ « éveilleurs » ou, en attendant mieux (et au-delà de leurs propres chapelles
), d’ « intermédiaires » : mais il faudra voir plus loin ou, en tout cas, au-delà des programmes et des institutions actuelles.
Les générations qui viennent auront la possibilité, si elles acceptent d’en prendre le risque, de « penser la post-démocratie » qui s’annonce
Tout à fait d'accord. Comme je l'ai dit sur mon blog, il s'agissait plutôt d'un débat entre deux prétendants au poste de chef de gouvernement et non pas au poste de chef d'état... Une autre voie est possible. A nous de la tracer... Vive le Roi
Rédigé par : Jean-Marie WANTE | 04 mai 2007 à 17:37
Je partage votre analyse je l'avais dit sur mon blog depuis longtemps.
A Jean-Marie quel est votre blog?
Rédigé par : Partisan blanc | 05 mai 2007 à 18:09
Voici l'adresse de mon blog... A bientôt
http://rdnord.hautetfort.com/
Rédigé par : Jean-Marie WANTE | 05 mai 2007 à 18:24
Lol, faut-il rajouter"post"partout maintenant pour rendre ses "concepts" plus attrayants?Petite pointe sans fond réel, et pour finir parce qu'il est tard et que j'ai du travail, la post-démocratie c'est en fait la postpost-monarchie ce qui fait que si l'on remonte aux grecs, M Chauvin souhaite instaure la postpostpostdémocratie. Voilà le débat sur les termes a au moins servi à ne rien faire avancer!
A bientôt au franco
Rédigé par : louis | 09 mai 2007 à 00:36