Démocratie, post-démocratie...

Encore quelques jours avant le dénouement ! Dimanche soir, nous saurons… Mais, les débats ne seront pas clos pour autant car arrivent ensuite les élections législatives que l’on a tendance à négliger alors que, ne l’oublions pas, elles décideront en grande partie de la politique gouvernementale pour les années à venir.

C’est le 17 juin que s’achève vraiment la période électorale : mais, selon l’élu de la présidentielle, il y aura, ou non, un référendum institutionnel à l’automne et, peut-être dans les mois suivants, un autre référendum sur un traité constitutionnel européen allégé.

M. Sarkozy élu, pas de référendum et retour au seul processus parlementaire pour la ratification du « nouveau » traité : il faudra alors aux opposants trouver de nouveaux modes d’action et d’expression pour arriver à empêcher l’application de ce qui aura été ratifié par le Parlement, expression légale de la « démocratie représentative ». Mais beaucoup se retrouveront coincés par leur propre mode de pensée qui s’empêche d’imaginer un « au-delà de la démocratie » : et pourtant ! La « post-démocratie » est possible, sans doute même nécessaire mais, attention à ne pas se tromper de sens et à ne pas la confondre avec une société qui nierait les libertés publiques ou les « encadrerait » au point de ne leur laisser aucun espace ou aucune respiration… Nicolas Portier, dans quelques articles parus dans « L’Action française » de juillet 1992, avait tenté de tracer quelques pistes de réflexion pour cette post-démocratie avec l’idée de « nouvelles agoras » qu’il m’a semblé intéressant de reprendre et de développer. Sans doute ces pistes peuvent-elles éclairer quelques uns des « insatisfaits de la République » qui ne vont pas tarder à se manifester dès les premières décisions des nouveaux gouvernants.

Si madame Royal est désignée par le suffrage universel, il sera intéressant de voir ce que deviendra la « démocratie participative » dont un de mes amis faisait remarquer il y a peu qu’elle se rapprochait des idées de « républiques locales » développées par La Tour du Pin et Maurras, dans une logique fédéraliste et corporatiste qui s’accordait avec la nécessité monarchique. Il y a de fortes chances que, d’une idée qui n’est pas mauvaise en soi, les socialistes fassent, en cas de victoire, un simple relais de leurs propres décisions gouvernementales… Cela serait juste alors un relais du « pays légal » et non l’expression du « pays réel » : néanmoins, et on a pu le constater en des temps pas si éloignés, le fait pour madame Royal d’accompagner cette forme de démocratie de l’usage du référendum, en particulier national, peut contourner ce « contrôle d’Etat » partisan…

En tout cas, il ne sera pas possible dans les années qui viennent, et au regard de l’apparent engouement des électeurs pour les jeux politiques (même si toutes ses raisons ne sont pas forcément valables…), d’éviter le débat sur la nature de la démocratie et les possibilités de la post-démocratie de répondre aux blocages d’icelle ou d’aider à refondre une « nouvelle démocratie » (même si le terme « nouvelle » peut être trompeur, ou inapproprié…) qui réussirait à concilier les nécessités de l’Etat et les libertés des citoyens.

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[Rédigé par : Rodolfo]

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