Quelques jours avant le premier tour de la dernière présidentielle, le jeune acteur d’origine hongroise Lorant Deutsch était l’invité de Philippe Bouvard aux « Grosses têtes » sur la radio RTL, à l’occasion du film sur La Fontaine. A une question de Bouvard sur sa « commémoration » du 21 janvier 1793, l’acteur a répondu qu’il n’appréciait guère ce qui avait suivi cette date, le jacobinisme, la Terreur, Robespierre
L’un des participants a alors demandé : « Qu’est-ce qu’on aurait fait de Louis XVI après la Révolution ? », ce à quoi Lorant Deutsch a rétorqué, sur un ton badin : « Qu’est-ce qu’on va en faire de notre Président en 2007 à Bruxelles ? »
Au-delà de la boutade, il y a effectivement une réalité qui, si elle a été soigneusement éludée durant la campagne électorale pour des raisons évidentes, n’en est pas moins concrète, et triste si rien ne doit changer en ce domaine : la France n’est plus totalement maître de son destin, ni même de la plupart de ses décisions, politiques comme économiques et sociales, prisonnière d’un corset réglementaire européen et de « ses obligations européennes ».
D’ailleurs, depuis quelques jours, le rideau se déchire peu à peu, dévoilant ce que les promesses et les harangues avaient un temps dissimulé aux citoyens, et les eurocrates (terme souvent compris de manière péjorative quand il n’était jadis que professionnel
) rappellent qu’ils sont attentifs à ce que le nouvel élu présidentiel ne sorte pas des clous, que cela soit sur la question de la Banque Centrale Européenne ou sur celle des négociations avec la Turquie
L’un des commissaires européens, imité en cela par Romano Prodi (ancien président de la Commission européenne et actuel président du conseil italien), a fortement critiqué le projet de Nicolas Sarkozy de négocier un Traité constitutionnel européen plus court et lui a même dénié le droit de pouvoir proposer une telle chose ! Un autre a rappelé, à la suite de plusieurs eurodéputés de différentes origines, que près de 80 % des lois votées à l’Assemblée nationale française n’étaient que des adaptations françaises de directives européennes
Doit-on continuer la liste de ces propos venus de Bruxelles ou des commissaires et qui montrent le peu de cas que les eurocrates font des Etats et de leur liberté, de leur indépendance nationale ?
En tout cas, nous verrons très vite si le nouveau Président saura imposer une voix (une voie, aussi
) différente de celle des oukases venues d’institutions lointaines et si peu respectueuses du principe de subsidiarité, jadis tant vanté (et aujourd’hui oublié
) par ceux qui voulaient promouvoir le Traité de Maëstricht, en 1992.
Si tel n’est pas le cas, si la France est destinée à n’être plus qu’un « ensemble administratif » sous l’autorité de Bruxelles et ballottée au gré des volontés étrangères ou de celles des groupes de pression économiques ou financiers, au nom d’une idéologie « libre-échangiste » ou consumériste, alors il faudra bien reconquérir ce droit de notre « cher et vieux pays » à respirer librement, à choisir ses amis et désigner ses adversaires (il en est, malheureusement, et un pays qui prétendrait, démagogiquement ou lâchement, ne pas avoir d’ennemis serait condamné à subir la soumission ou le déshonneur, voire la défaite qui ne préserve ni de l’une ni de l’autre: souvenons-nous des années 30
), à « être et durer »
Nous savons que c’est le rôle de l’Etat d’incarner la souveraineté et l’indépendance nationales : il n’est pas certain que M. Sarkozy, s’il occupe le faîte de l’Etat, soit pourtant le cur de cette liberté nécessaire et première dans l’ordre des priorités publiques car c’est elle qui ouvre et permet toutes les autres. Il appartiendra aux royalistes et aux Français de bonne volonté préoccupés de garantir cette respiration nationale d’incarner cette « régence de la nation » en attendant, ou plutôt en préparant l’instauration d’un Etat qui puisse « être et faire France », d’un souverain de chair et de sang qui puisse se dire l’Etat et, à travers sa famille millénaire, la France
Cela ne m'étonne pas de la réponse de Lorant Deusth pusqu'il se dit royaliste et il a déjà dejeuné avec le Prince Jean.^^
Rédigé par : partisan blanc | 13 mai 2007 à 00:00
« Je hais tous ces empereurs, ces rois, ces princes, ces archiducs. Je les hais comme on haïssait ce tyran de Louis XVI. Entre eux et nous, c'est une question de vie et de mort. » 1867, se réjouissant de l'exécution de Maximilien d'Autriche au Mexique g.clemenceau
Rédigé par : citoyen pierre | 13 mai 2007 à 21:08
c'est le genre de citations qui m'amuse tjrs bcp...même si je n'en crois rien...autre epoque autres moeurs...
j'aime bien vous lire
Rédigé par : citoyen pierre | 13 mai 2007 à 21:14