Le 8 mai est, dans notre pays, le jour de la commémoration de la victoire sur l’Allemagne nazie en 1945, et d’une paix qui s’est avérée heureusement plus solide que celle qui avait suivie l’armistice du 11 novembre 1918 et les traités de paix de 1919-1920
Cette date marque le début d’un processus de réconciliation entre la France et l’Allemagne qui, contrairement à ce qui est dit trop souvent pour des raisons plus idéologiques qu’historiques, doit énormément et en priorité à la forte personnalité du général de Gaulle qui, comme vainqueur, pouvait ouvrir, « dans l’honneur et le respect » de l’ancien adversaire, des perspectives que des technocrates comme Monnet et Schuman ne pouvaient faire advenir, même à coup de règlements et de déclarations d’intentions
Ils manquaient à ces européistes fervents une légitimité historique dont le président et fondateur de la Cinquième République disposait en tant que « l’homme du 18 juin ». Il y manquait aussi les forces du cur que tous les textes « européens » ne pouvaient satisfaire, faute de sentiments que la raison juridique ne pouvait rendre
Mais, en ce 8 mai 2007, une nouvelle paix s’est incarnée dans un territoire hier déchiré par la plus cruelle des guerres, la guerre civile inter-religieuse, par les deux hommes les plus différents, les plus improbables possibles, les adversaires de la veille, ceux qui se combattaient, non à travers de simples brûlots mais par la bombe et la mitraillette, ceux que leurs sentiments portaient à la haine de l’autre sans qu’aucun diplomate étranger ne puisse réussir à les convaincre d’abandonner cette lutte multiséculaire, sans que l’Union européenne ne puisse trouver les mots qui auraient pu confirmer, ou faire, que ce territoire situé en Europe trouve des raisons à la paix
Ainsi, après trente de conflit et 3.600 morts, les frères ennemis d’Irlande du Nord, protestants unionistes et catholiques , ont officiellement mis un terme aux affrontements intercommunautaires : « Enfin, nous nous engageons sur le chemin qui va nous mener à une paix durable. (
) La haine n’est plus aux commandes », a déclaré Ian Paisley, considéré comme le protestant le plus radical, aux côtés de Martin McGuinness, ancien dirigeant de la branche politique de l’IRA.
Dans un monde qui peut parfois paraître un peu désespérant, cette paix, hier improbable, est devenue réalité aujourd’hui, et il n’est pas inutile de le souligner pour rappeler que l’Histoire n’est jamais finie et qu’elle peut, aussi, prendre des voies moins tragiques que celles que d’autres continents ont, pour leur plus grand malheur, emprunté ces dernières années.
La paix ne peut s’appuyer sur une simple déclaration d’intention, aussi généreuse soit-elle : elle est le résultat, d’abord, d’une volonté politique et d’une prise en compte, intelligente et mesurée, des héritages de chacun et des réalités contemporaines. En somme, l’inverse de ce que fut le traité de Versailles de juin 1919
Je suis entierement d'accord avec vous.... L'Europe, bien qu'en paix sur le papier l'est enfin devenu réellement. Cette paix est passée innapercu le 8 mai, mais pas la croisière de N.Sarkozy... A croire que les français ne retiennent rien du passé...
Rédigé par : Baka-sama | 10 mai 2007 à 22:09