Depuis quelques jours, au milieu de la torpeur estivale, une crise financière secoue les bourses mondiales, en particulier asiatiques. Les analystes se posent encore la question de savoir qu’il s’agit d’un « krach » ou d’une simple « clarification », mais ce qui apparaît certain, c’est la disparition de milliards d’euros d’argent virtuel, disparition qui risque, fait beaucoup plus grave, d’entraîner la suppression de millions d’emplois de par le monde, et une situation plus difficile pour les moins aisés. Certains libéraux y verront une « saine correction » et maintiendront qu’il faut laisser faire la « main invisible du Marché » : il est fort dommage qu’ils oublient que, derrière les spéculations financières qui mettent à mal l’honorabilité de l’économie, il y a aussi des hommes et des femmes qui en sont les victimes, mais qu’il y a aussi des coupables, des agioteurs, des « pirates » sans autre foi que celle de l’Argent, de ce que le pape Benoît XVI appelait, le 15 août, le « dragon du matérialisme ».
Laurent Joffrin, dans son éditorial de « Libération » du vendredi 17 août 2007, rappelle quelques vérités simples qu’il est bon de citer : « Dans l’avion de la finance mondiale aspiré par un violent trou d’air, il n’y a manifestement plus de pilote. Ou, plus exactement, il y en a plusieurs, dans les banques centrales par exemple, mais ils n’arrivent pas à lire le tableau de bord et encore moins à trouver le manche. (
)
La vérité, c’est que la sophistication folle des marchés financiers alliée à l’énormité des masses d’argent en circulation a créé un monstre de Frankenstein que ses démiurges sont totalement incapables de maîtriser. » A ne plus penser qu’en termes de rentabilité, de profits, de productivité, et à avoir abandonné l’économie aux actionnaires au détriment des industriels eux-mêmes, les politiques ont oublié leurs devoirs d’Etat, se contentant de gérer, y compris les crises, au lieu de défendre l’intérêt commun qui devrait se décliner en intérêt national et en souci social pour chaque Etat de la planète si l’on veut garantir les droits et libertés de chacun tout en préservant l’équilibre des sociétés.
Laurent Joffrin, sans aller jusqu’à cette conclusion, pose au moins quelques questions utiles : « La liberté économique a-t-elle une limite ? Le politique doit-il équilibrer le pouvoir des marchés ? ». Oui, la liberté économique doit être, si besoin, limitée. Oui, le politique doit pouvoir intervenir dans l’activité économique quand celle-ci devient folle. Cela ne signifie pas tomber dans l’étatisme mais, pour l’Etat, jouer son rôle d’arbitre entre les divers intérêts concernés, dans sa sphère d’action et d’influence, et protéger les populations qui sont sous sa responsabilité. Encore faudrait-il que le Politique veuille se libérer ! N’attendons pas des autres qu’ils donnent l’impulsion : commençons par notre réalité politique proche, celle de la France (l’Union européenne n’existant pas sur le plan politique et préférant laisser son destin entre les mains d’une Banque centrale européenne qui se moque bien des questions sociales
). Redonnons à l’Etat les moyens de sa politique, en le « musclant » et en assurant, par des institutions appropriées, son indépendance à l’égard des puissances économiques et financières : pour qu’il y ait un Colbert, encore faut-il un Louis XIV
HS on
si vous le souhaitez, j'aimerais assez que vous réagissiez à ma dernière note, à propos du site du nouvel obs...
merci
HS off
Rédigé par : Acrerune | 17 août 2007 à 19:28
La B.E. a renfloué les banques "défaillantes" c'est à dire celle qui spéculent" de 300 milliards.
Il existe un moyen de clarifier tout ça, que l'on donne le pouvoir aux petits actionnaires
Rédigé par : Claud83 | 17 août 2007 à 21:25
Et si on élevait les prix des chips a 13 euros l'unité?... Et 14 pour les chips a l'ancienne?
On pourrait créer un nouveau marché profitable et influent... Et qui crâââque sous la dent... mmmh.
Rédigé par : Hugo | 18 août 2007 à 23:29
C'est triste à dire, mais je ne pense pas que même une petite intervention de l'Etat dans l'économie soit une bonne chose. Le XVIIème siècle est connu pour ne pas être un siècle très bon éconoomiquement (et Colbert ne fut pas un étatiste acharné)
Rédigé par : Partisan blanc | 19 août 2007 à 15:49