Une fois de plus un bateau de pêche français a été coulé par un cargo dans les eaux internationales au large de la Bretagne : le patron du caseyeur est mort faute d’avoir eu le temps de monter à bord du canot de survie, tandis que le cargo responsable de l’accident continuait tranquillement sa route bien que le second de l’équipage ait noté sur le cahier de bord un « choc »
Dérouté sur Brest, les enquêteurs français ont pu constater de multiples manquements aux règles de sécurité sur le navire mais, de par le Droit international, il est fort possible que le procès de cet « accident » n’ait jamais lieu parce que, étant survenu dans les eaux internationales, c’est l’Etat qui sert de pavillon au cargo qui peut décider, ou non, de poursuites légales même si les victimes sont étrangères et que cet Etat, le Kiribati (un Etat de 103.000 habitants en Océanie), est loin de la Bretagne
Absurdité du Droit international, fort commode pour les grandes sociétés qui utilisent les « avantages » de la liberté du commerce pour faire plus de profits sans beaucoup d’égards pour les personnes ni l’environnement.
L’un des six rescapés bretons de la collision a témoigné dans l’édition de ce dimanche (19 août 2007) du quotidien « Ouest-France » des conditions de l’accident : « Les feux de route et de pêche étaient allumés, un gros projecteur éclairait tout l’arrière sous le podium (ndlr : plateforme surélevée servant à ranger les casiers) et le gyrophare orangé était en route au-dessus de la timonerie. Impossible de ne pas nous voir ! (
)
Sur les trois fusées de détresse percutées, deux n’ont pas fonctionné. Les cargos n’ont rien vu alors que le caseyeur Steren Vor les a bien remarquées. C’est d’ailleurs lui qui nous a récupérés une heure plus tard, frigorifiés et traumatisés. Il n’y a donc personne à la passerelle des cargos ? On dirait que les gros navires pensent que l’océan est à eux. Y en a marre. Celui-là, je veux qu’il paye le prix fort. Il faut montrer l’exemple pour que Bernard [le patron décédé du caseyeur, Bernard Jobard, 58 ans] ne soit pas mort pour rien. »
La mondialisation passe par les mers, dit-on, et c’est aussi sur ce « terrain » que les dérives se font parfois les plus significatives : des équipages sous-payés et peu formés, un véritable « prolétariat maritime » sans droits ni syndicats ; des bateaux pas toujours aux normes de sécurité et parfois mal entretenus, pour être plus « rentables » (sic !) ; des règles qui ne sont plus suivies par certains capitaines ni par certains armateurs (d’où l’utilisation massive de pavillons de complaisance), au point de ne plus respecter les simples codes de bonne conduite et de solidarité entre gens de mer, au point d’abandonner des marins en détresse
Les Etats, et en particulier la France, ont un rôle à jouer pour moraliser cette mondialisation : certes, cela n’est pas simple et prendra du temps, mais, là encore, il s’agit de « revenir au Politique » pour éviter l’ensauvagement de l’économie et de notre monde.
Est-ce que la concurrence peut s'exercer loyalement, tant qu'il existera des paradis fiscaux? La mondialisation est en effet faussée dans presque tous les domaines parce que l'on tolère des exceptions, telles le Luxembourg, Monaco, Andorre, etc... etc...
Rédigé par : LOUXOR | 19 août 2007 à 21:14
I like your web. When I can I'll visit it. If you want information about my page enter in http://ja.muestrarios.org/
Rédigé par : Lily | 20 août 2007 à 09:13
Lorsque les gros sous l'emportent sur les vies humaines... Ah, quel merveilleux monde. Et nous ignorons si le procès daignera bien se faire. Peut-être cela n'arrivera-t-il jamais. Que va-t-on donc dire à la famille du décédé ?
Rédigé par : Sixte P.a.a. | 22 août 2007 à 22:46