En vacances en ce moment dans le Sauternais, à la lisière des Landes, je me promène dans la région aquitaine pour mieux la découvrir et je suis allé visiter mardi un ancien site de production de térébenthine et de colophane à Luxey, petit village landais entouré de pins maritimes plantés avec une régularité « industrielle ». Sur le prospectus de présentation du lieu, quelques indications : « Cette visite vous fera découvrir ce qui fut l’une des richesses des Landes, la résine, produit de « l’arbre d’or ». ( )
Cet atelier de distillation de la gemme fonctionna de 1859 à 1954.
La proximité du ruisseau qui l’approvisionnait en eau et l’extension de la forêt, source de matière première, justifièrent sa création. Tirant son origine des anciennes « chaudières à cuire résine », il est l’ancêtre des unités de distillation moderne et un vestige de l’ère pré-industrielle. » Les débouchés de la production de térébenthine et de colophane sont fort variés et surtout présents dans la vie quotidienne : vernis, rouge à lèvres, caoutchouc synthétique, produits d’entretien, matières plastiques, colle à papier, etc.
Au-delà de la visite, j’ai posé quelques questions à la conférencière sur les potentialités et les possibilités actuelles de la gemme (résine de pins), au moment où les prix des matières premières ne cessent d’augmenter et où les consommateurs semblent de plus en plus attirés par les produits « naturels ». Alors qu’il n’y a plus (en France), actuellement, d’exploitation de la gemme (le dernier site de production a fermé en 1992), le projet de reprendre cette activité commence à se faire jour, ne serait-ce que pour mettre en valeur une sylviculture aujourd’hui limitée au seul bois alors qu’il y aurait tant à tirer de ces pinèdes qui s’étendent sur près d’un million d’hectares dans la région. Mais il semble que, là aussi, un certain immobilisme, en particulier politique, retarde ce projet, ce qui me semble déplorable, voire irresponsable : attendons-nous que, comme en d’autres domaines, des investisseurs étrangers mettent la main sur ce qui pourrait permettre de recréer des emplois dans une région landaise particulièrement sinistrée par un chômage endémique ? Les Chinois, toujours en recherche de matières premières, pourraient bien ne pas hésiter longtemps à s’implanter dans les Landes pour une production qu’ils connaissent bien puisqu’ils en sont eux-mêmes exportateurs Au regard de leurs méthodes industrielles et de leurs pratiques sociales, il n’est pas certain que cela soit forcément une bonne chose
En me promenant ces derniers temps dans notre pays, dans cette France qu’une vie entière ne suffit pas pour visiter intégralement, je me rends mieux compte des énormes potentialités et possibilités de nos terroirs, de nos patrimoines de toutes natures, de nos intelligences, et cela me confirme dans l’idée que la France n’est pas « mourante » ou « trop petite » comme s’en plaignent les « déclinologues » à longueur de colonnes et de temps (perdu, en somme). Mais ce qui m’énerve, c’est de constater les blocages administratifs, la mauvaise volonté d’un certain nombre de « décideurs » trop frileux pour « imaginer » ou « oser », l’inertie politique et l’absence d’initiative de trop nombreux notables locaux plus soucieux de leur réélection que de l’avenir de leur circonscription Il y a, en France, de mauvaises habitudes à changer : mais c’est l’Etat qui peut montrer l’exemple en jouant tout simplement son rôle, sans tomber dans l’excès d’un activisme dans les apparences et la communication ou dans ceux (parfois simultanés) de la « précaution » paralysante de l’action concrète.
un chinois re-gemmeur vaut mieux qu'un français assisté
Rédigé par : torpedo préambula palomar | 23 août 2007 à 12:30
sans parler des potentialités d'énergies vertes. Les autrichiens ont les machines depuis longtemps pour transformer le bois en boulette immédiatement utilisables pour les chauffferies communales
Rédigé par : Claud83 | 23 août 2007 à 16:13