Un certain discours malthusien revient aujourd’hui par le biais de quelques « têtes légères », souvent d’ailleurs minoritaires dans leur propre camp, qu’ils appartiennent aux milieux Verts ou à ceux vantant un libéralisme effréné et darwiniste… Ces adeptes du « Pas d’enfant » s’en prennent même aux parents de famille nombreuse, accusés de pensées plus financières qu’humaines !
Ce genre de propos m’agace et mérite d’être dénoncé, et c’est en simple citoyen politique, n’étant pas père moi-même, que je réagis !
Avoir des enfants, ce n'est pas seulement un calcul comptable, Dieu merci : c'est, en France, un choix et rarement une contrainte puisque la contraception existe comme la liberté de ne pas avoir d'enfants, et qu’elles sont légalement reconnues, avec ce risque parfois d’entraîner des abus et des pressions des hommes sur les femmes (2 avortements sur 3 seraient l’effet des volontés masculines et non du souhait des femmes elles-mêmes concernées...).
Néanmoins, certains semblent oublier que, pour payer les retraites, il faut des "actifs" et que, plus nombreux ils seront, plus les retraites seront assurées et moins il sera nécessaire de retarder l'âge légal du départ à la retraite...
Quant aux pressions sur l'environnement que feraient peser les nouveaux-nés français sur la planète (cet argument ridicule avancé par M. Yves Cochet, qui n’est pourtant pas un imbécile, loin de là !), elles dépendent surtout du mode de vie et il faut souligner que, en ce domaine comme en d'autres, la responsabilité de chacun est engagée mais aussi la volonté de l'Etat : il est certain qu'une république éternellement coincée entre deux élections présidentielles a peur de réformer sur le long terme et d'impulser un nouveau modèle de "sobriété économique" pourtant nécessaire...
Une peur que, par essence, la monarchie « familiale » peut surmonter, pensant en termes de générations et non d’élections !
Vous faites là une critique absolument caricaturale de la pensée anti-nataliste.
Votre argumentation sur les retraites est étrange. vous oubliez qu'en finançant ainsi les retraites par une population toujours plus nombreuse vous faites la promotion d'un cercle infernal où chaque génération devra être plus importante que la précédente pour que le financement soit assuré.
D'autre part, il existe une raison fondamentale à la limitation des naissances, c'est la préservation de la nature. Non, seuls le mode de vie et le niveau de consommation ne sont pas en cause, le nombre l'est aussi. Nombreux, nous prenons de facto l'espace des autres espèces. Déja nous avons éliminés la quasi totalité des grands prédateurs et n'avons aucun moyen de les réintroduire car il n'y a tout simplement plus d'espace. La Terre est finie et bien petite.
Songez que nos effectifs ont été multipliés par 35 en 2000 ans (oui !) et par 4 au cours du derniers siècle. Il ne me semble pas irresponsable de voir là une course à l'abîme. Puis me permettre de vous renvoyer vers le site de l'association française Démographie Responsable. Vous verrez que les arguments avancés ne relèvent pas tous d'une peur irréfléchie mais qu'ils sont mesurés et raisonnables ( htp://www.demogrpahie-responsable.org )
Cordialement
Rédigé par : Didier Barthès | 26 avril 2012 à 17:35
@ Didier : si vous relisez mon article, vous constaterez que ma critique porte d'abord sur le fait que l'on veut limiter la natalité en France quand ce n'est pas celle-ci qui pose problème en tant que telle... mais bien plutôt l'explosion démographique incontrôlée des pays du Sud, du moins de certains, la Chine ayant agi de manière forte pour limiter les naissances, avec la conséquence d'une véritable sélection eugéniste au détriment des filles...
En France, je le répète, il y a de l'espace : la densité n'est que de 115 habitants au km2 et je peux témoigner que les villages du Berry, du Centre Bretagne ou du Massif central peuvent accueillir encore de la population, plusieurs centaines de milliers de logements y étant actuellement inoccupés !
Le modèle démographique français est un modèle tout à fait responsable et raisonnable, et équilibré, et il serait fort dangereux de vouloir y limiter une fécondité qui permet d'entrevoir la pérennité de la population française avec confiance, et sans excès.
Quant à la préservation de la nature, je suis bien d'accord que les activités humaines détruisent les habitats des grands fauves et des espèces animales (mais aussi végétales) de manière inconsidérée et dangereuse pour tous. Mais cela est largement dû au modèle même de société de consommation dans laquelle nous vivons et que le "développement", fût-il "durable" (développement durable : un oxymore, en fait !), est destructeur, plus encore que le seul accroissement démographique. Le mensuel "La Décroissance" l'a montré dans quelques articles très documentés ces dernières années.
"N'ayez pas peur", disait le pape Jean-Paul II : en démographie comme en d'autres domaines, il faut, à la suite des capétiens qui en avaient fait leur devise "savoir raison garder"... Limiter la démographie galopante dans certains pays d'Afrique, par exemple, dans le quel le taux de fécondité dépasse les 4, voire les 5 enfants par femme en âge de procréer, sans doute ; mais en France, ce discours ne peut s'appliquer, pour les raisons déjà évoquées plus haut.
Cordialement.
Rédigé par : J.-P. Chauvin | 27 avril 2012 à 01:18