Une information importante et révélatrice est passée inaperçue alors qu'elle aurait mérité les gros titres de la presse quotidienne, et c'est un petit paragraphe en bas de page dans l'hebdomadaire « L'usine nouvelle » (semaine du 26 janvier au 1er février 2012) qui me l'a donnée : « La moitié des aliments sont gaspillés chaque année dans l'Union européenne, soit 89 millions de tonnes (179 kilos par habitant). Les ménages seraient à l'origine de 42 % de ces gaspillages, tandis que 39 % seraient dus à l'industrie agroalimentaire. Le commerce de détail et la restauration seraient à l'origine de 5 % et 14 % des gâchis. Le Parlement européen a voté une résolution demandant des mesures d'urgence pour réduire de moitié ces gaspillages, qui pourraient atteindre 126 millions de tonnes à l'horizon 2020... »
Cette information rejoint les propos de M. Carlo Petrini, fondateur du mouvement du « Slow food », propos publiés dans « Le Point » en décembre 2010, et qui expliquait que l'on produisait sur terre de quoi nourrir 12 milliards de personnes quand nous ne sommes que 7 milliards et qu'il y a, malgré cela, un milliard d'humains qui souffrent de la faim dans le monde !
Cela confirme que ce n'est pas forcément la production agricole qu'il faut intensifier, au risque de détruire un peu plus les espaces forestiers ou les marais et de livrer encore plus d'espaces à l'avidité des sociétés multinationales agroalimentaires peu soucieuses d'environnement ou des traditions locales. C'est bien plutôt le partage qu'il importe de privilégier et une meilleure distribution des produits nourriciers. Mais il y a aussi une question d’éducation à évoquer sur ce thème car le chiffre de 42 % des gaspillages dus aux ménages doit nous interpeller : cela confirme la formule évoquée dans une précédente note : « nos frigos sont des tombes alimentaires » ! S’il faut agir au niveau des forts gaspillages de l’industrie agroalimentaire (39 %), il serait malhonnête de ne pas rappeler les consommateurs eux-mêmes à leurs responsabilités : sans doute le système de la société de consommation lui-même est-il condamnable mais cela ne doit pas empêcher les citoyens d’agir concrètement, dans la vie quotidienne, pour permettre à tous, en France comme ailleurs, de manger à sa faim.
Il est tout de même étonnant que, en ces temps de crise qui affecte aussi les plus pauvres de nos concitoyens, les différents candidats à la présidentielle n'évoquent guère ces problèmes et les moyens de les résoudre !
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