Pour le dossier de presse du colloque de l’Action Française du 9 mai dernier, « Dessine-moi un roi », la deuxième question qui m’était posée portait sur le cœur même de mon intervention sur le souci environnemental et la Monarchie.
2. En quoi la réintroduction de l’homme dans la nature vous semble-t-elle importante et pour quelle raison la royauté pourrait la favoriser ?
En fait, il ne s’agit pas de remettre l’homme dans la nature (il n’y est que trop, parfois comme un conquérant, voire comme un destructeur !), mais de retrouver l’équilibre nécessaire entre la présence des hommes et de leurs activités d’une part, et l’environnement, les milieux et les différentes formes de vie, végétale comme animale, qui sont nécessaires à la vie même des hommes ! Concilier l’économie et l’écologie qui, aujourd’hui, apparaissent comme antagonistes, en particulier dans le cadre d’une « croissance » et d’une société de consommation trop gourmandes (et trop « individualistes »…) pour notre planète, est absolument nécessaire et, même, urgent : cela impose de changer de modèle économique, bien sûr, mais aussi d’état d’esprit et de rompre avec le « Time is money » franklinien. Les royalistes, dès le XIXe siècle avec Chateaubriand ou Bourget, ou au XXe avec Bernanos ou Jouvenel (mais aussi Tolkien outre-Manche…), ont dénoncé cette « dissociété » qui a, depuis la révolution industrielle issue des Lumières, dévasté à la fois l’humanité et la Terre, les âmes et les paysages…
La royauté peut jouer un rôle fondamental en France pour initier une véritable politique environnementale et faire de notre pays une véritable puissance… écologique (et un modèle pour les autres pays d’Europe, ce que souhaitait, il y a quelques années, Nicolas Hulot…), alors que la République actuelle manque d’ambition et reste coincée, prisonnière de ses clientèles électorales et de ses suzerains financiers et économiques. D’ailleurs, par son principe même, la Monarchie joue, historiquement, le rôle de « grand jardinier de la France », soucieuse de transmettre un patrimoine viable aux générations prochaines, au-delà du « présentisme » démocratique…
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