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01 février 2017

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Silius Italicus

La messe est — heureusement ; malheureusement — loin d’être dite. Il semble peu probable que M. Fillon soit mis en examen. Dès lors, il reste le seul et unique candidat de son parti, avec malgré tout de bonnes chances de l’emporter. Pour deux raisons différentes, l’une interne, l’autre externe.
Tout d’abord, même déçu, désabusé, son assise électorale lui reste fidèle. À en croire les sondages, quatre-vingts pourcent de ceux qui déclarent voter pour lui disent aussi qu’ils sont sûr de leur choix et n’en changeront pas. Il n’y a que les partisans de Mme Le Pen qui atteignent un tel score. Autrement dit, dans l’état actuel, Monsieur Fillon a une base solide représentant à peu près seize pourcents de l’électorat. Ajoutons qu’il est par excellence le candidat des personnes âgées, ainsi que le montre sa victoire à la primaire. Or cette frange de la population vote en masse. Ce qui n’est pas le cas d’autres frange, par exemple les jeunes (pour parler sommairement).
L’autre raison, tient aux autres candidats. La gauche aligne deux candidats et demi, qui vont se saborder mutuellement.

Ainsi, le scénario d’un François Fillon au second tour de l’élection présidentielle a certes perdu en évidence, mais reste une hypothèse diablement solide. Même s’il reste vrai qu’en dix semaines tout peut basculer, il est utile de se rappeler que Chirac l’avait emporté face à Jospin alors même qu’il était empêtré dans des affaires et violemment attaqué à ce sujet.

Reste la question des catholiques de droite. Tout d’abord, il faut se débarrasser de cette analyse rapide et fausse selon laquelle ces derniers ont été le moteur de la victoire de M. Fillon lors de la primaire de la droite et du centre. Les analyses du vote montrent que les électeurs de M. Fillon étaient avant tout les retraités et les personnes âgées. On comprend bien pourquoi. D’une part il était le candidat le plus réfléchi, et le plus ambitieux sur la réduction des déficits publics. Or, le financement des retraites dépend hautement de la solvabilité de l’État et d’une inflation faible. Deux fait qui se tiennent main dans la main actuellement. En effet, en conséquence des règles autour de l’Euro, l’inflation est condamnée à rester faible — ce qui favorise les plus vieux dans la société — du moins tant que la France reste dans l’Euro. Si elle en sort, il y a fort à parier, même si c’est discutable, que l’État en faillite cesse de payer une partie des retraites, et qu’il génère de l’inflation en tentant de payer sa dette.
Le conservatisme politique et moral, teinté de christianisme, de M. Fillon agissait comme un plus, une raison supplémentaire de le préférer à ses rivaux. Et il s’agissait plus là de conservatisme que de christianisme. Le socle électoral de M. Fillon a un tropisme vers le conservatisme.
Il est donc faux de dire qu’il est candidat des catholiques, porté par eux. Même s’il est vrai, que certains mouvements d’obédiences catholiques se sont reconnus en lui et le soutiennent.

Cela aurait pu être la base d’un retour en politique d’une pensée catholique, ou plus exactement catholicisante. Car les catholiques français forment une famille d’une grande diversité.
Las, l’affaire actuelle si peu de temps après ce retour en grâce va sans doute à nouveau condamner les catholiques de droite à l’obscurité. Il ne fait pas bon en France de se réclamer du catholicisme (ou d’une autre religion) : aussitôt les attentes deviennent presque surhumaine. Le croyant doit être un saint, ou il n’est qu’un hypocrite, un menteur qui devrait abandonner sa foi et revenir dans le monde des faillibles mortels.
Il est probable que l’on en vienne à une dispersion des énergies accumulées et réveillées par les mouvements comme la Manif pour Tous ou les Veilleurs. C’est bien dommage, car une parole chrétienne en république serait une alternative intéressante.

Contrairement à vous, je pense que l’on risque l’évaporation des catholiques de droites, plus que leur dispersion vers d’autres mouvements et engagements.

Reste un dernier point malheureusement peu évoqué. Cette affaire montre à nouveau l’incapacité d’une organisation à se modérer en autonomie. M. Fillon paye pour des années d’excès et de pratiques sédimentées dans les deux assemblées. Car il n’est pas le seul, et sans doute pas celui qui a le plus joué. Il paye pour tous les autres. Mais cela pourrait être l’occasion d’une réflexion sur les sommes versées aux parlementaires, leurs justifications, leurs contrôles. Il s’avère que depuis quelques années, suite à des pressions de la presse et de la société civile, des progrès étaient faits en la matière. Il est bien dommage que l’on ne réfléchisse pas plus à ce fond du débat, plutôt que d’entendre des ratiocinations sur un éventuel abandon de campagne.

J’espère que vous saurez pardonner les fautes — résiduelles je l’espère — d’orthographe. Il n’est pas séant de continuer à blesser vos yeux de professeurs qui ont déjà tant à endurer.

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