Parmi les propositions de l’actuel premier ministre M. Bayrou, est évoquée la suppression de deux jours fériés qui seraient, peut-être, le 8 Mai et le lundi de Pâques, ou même le 15 août, la Gauche préférant cette date à celle de la capitulation de l’Allemagne hitlérienne. En fait, ce débat sur les jours fériés n’est pas récent et il est la suite d’un grignotage permanent depuis presque vingt ans des jours de congés des salariés : bien sûr, l’on se rappelle du sacrifice du lundi de Pentecôte décidé par M. Raffarin et son gouvernement après l’été caniculaire et meurtrier (pour les personnes âgées, en particulier) de 2003. Mais, dès l’été 2007, à Versailles, le Centre commercial Parly2 avait initié un mouvement d’ouverture de l’établissement commerçant sur les jours fériés et, en 2007, c’est le 14 juillet lui-même qui en faisait les frais ou, plus exactement, les salariés de Parly2. A l’époque, j’avais fait une note sur mon site et, même, rédigé un tract qui m’avait valu l’attention de journalistes locaux et le soutien des syndicalistes du Centre commercial (y compris de la CGT…). Et ce que je craignais alors, c’est-à-dire l’extension des jours d’ouverture au détriment des jours fériés, s’est vérifié et amplifié, y compris pour le dimanche puisque le Centre est désormais ouvert tous les jours de la semaine, dimanche compris… La brèche ouverte ce 14 juillet 2007 a permis ce qui ne me semble pas vraiment une avancée sociale pour les salariés, sans que Parly2 en ait, d’ailleurs, tiré un grand profit financier…
Aujourd’hui, les vannes semblent en voie de s’ouvrir un peu plus, et je persiste à penser que ce n’est pas une bonne nouvelle pour ceux qui travaillent dans les centres commerciaux de notre pays… Mais les habitudes prises par les consommateurs sont bien ancrées maintenant dans les mœurs économiques de la société de consommation et de loisirs, et les efforts demandés par le premier ministre ne les concernent pas vraiment quand, dans le même temps, les salariés sont incités à en faire encore plus, sans compensation véritable : là encore, il n’est pas certain que l’on puisse s’en féliciter…
Le petit texte écrit en juillet 2007 ainsi que le tract diffusé à l’occasion par quelques royalistes sociaux me semblent mériter une republication intégrale, ci-dessous, comme un rappel (pas forcément inutile…) de cet avertissement alors peu entendu par l’opinion publique… Pour autant, est-il trop tard ? Peut-être pas complètement…
Le texte de ma note, publiée en juillet 2007 :
« La presse locale des Yvelines a, il y a quelques jours, fait état de l’ouverture controversée du Centre commercial Parly2 le samedi 14 juillet, jour officiel de la fête nationale en France : je n’ai certes pas un amour immodéré pour cette date et ce qu’elle a été dans l’Histoire, en 1789 ou en 1790, et je préférerai plutôt la date du 27 juillet, anniversaire de la victoire française de Bouvines qui est l’une des premières et des plus symboliques manifestations de la « conscience nationale », sous l’égide du roi Philippe-Auguste. Mais, au-delà de cette polémique historique, il faut bien constater que, pour l’instant, c’est bien le 14 juillet qui reste la fête nationale et donc le symbole de l’unité nationale, de la nation française. Aussi, l’attitude de la direction du Centre commercial, qui espère une affluence record ce jour particulier, m’apparaît comme une véritable honte car elle nie à la fois le principe d’un jour chômé et payé aux salariés, au nom d’un « intérêt supérieur des affaires », et l’existence d’une commémoration qui doit marquer le « consensus national » (avec les réserves indiquées plus haut) et non « républicain ».
Pour marquer mon désaveu de cette attitude de Parly2, j’ai rédigé un petit texte destiné à être diffusé devant le Centre commercial, sous l’égide de « l’Action corporative et sociale » qui regroupe les « Royalistes sociaux ».
Voici ci-dessous le texte du tract : n’hésitez pas à me donner votre avis sur celui-ci.
« Le Centre Commercial Parly2 a décidé d’ouvrir ses portes le samedi 14 juillet, jour normalement férié puisque jour de « fête nationale » : cela crée un précédent fâcheux et est révélateur d’un certain état d’esprit qu’il appartient de dénoncer.
Ouvrir un jour férié est antisocial parce que cela revient à imposer aux salariés une journée de travail quand les autres sont au repos et à les exclure d’un congé reconnu à tous par le calendrier officiel.
Ouvrir un jour de fête nationale est un affront à la nation française puisque c’est un désaveu de celle-ci qui semble moins compter que les profits escomptés par la grande surface ce jour-là.
Les Royalistes Sociaux ne sont pas des fanatiques du 14 juillet qui rappellent de bien mauvais souvenirs au regard de l’Histoire si l’on pense à celui de 1789 mais apparaît comme le rappel de l’Unité française autour de l’Etat (et en l’occurrence du Roi Louis XVI) si l’on pense à la Fête de la Fédération de 1790.
Quoiqu’il en soit, c’est le symbole de la nation que nous défendons et non celui de la seule République ; c’est aussi un droit social des salariés aujourd’hui bafoué par ceux qui ne pensent qu’en termes de consommation, de « consom-nation » comme le disait le journaliste Louis Pauwels.
Refusons le « déni de nation » de Parly 2 !
Défendons le droit des travailleurs et salariés aux mêmes congés que les autres !
Refusons la banalisation des ouvertures abusives les jours fériés et les dimanches ! »
Post-scriptum de juillet 2025 : L’argument qui m’avait été opposé par la Direction de Parly2 que c’était « exceptionnel » et lié au fait que le 14 juillet tombait cette année-là un samedi, était très hypocrite, en fait. Car, dès les années suivantes, samedi ou pas, le 14 juillet est devenu « un jour comme un autre » pour le Centre commercial…