La France n’est pas au meilleur de sa forme, et certains lui prédisent un sort fatal ou une dissolution dans une Europe ou un Occident qui ne peut satisfaire les royalistes exigeants et amoureux de cette nation française qui fait largement ce que nous sommes, dans notre manière de vivre, penser et fonder. Mais, non : la France n’est pas finie ! Elle a tant encore à montrer et à donner au monde, mais aussi et d’abord à ses propres nationaux, qu’ils soient de métropole ou d’outre-mer, qu’ils soient « de souche » ou d’intégration récente, qu’ils soient d’aujourd’hui ou encore à naître ! La République a sans doute affaibli la France, mais la France est, en définitive, plus forte et durable que la République qui n’est qu’un moment de l’histoire de France…
(La suite de mon intervention à la réunion du 22 février 2025 à Aix-en-Provence)
Considérons la France et ses atouts aujourd’hui. Ce qui m’étonne beaucoup, c’est que, malgré quelques reportages de télés régionales sur telle petite usine qui a un savoir-faire, il y a bien peu d’émissions pour mettre en valeur nos richesses professionnelles. Mais, pourtant, la France est un pays extraordinaire, et je dis toujours à mes élèves : « n’ayons pas peur d’être Français ! » Pourquoi avons-nous aujourd’hui une génération qui quitte la France après ses études ? Parce que, trop souvent, on ne lui a pas fait aimer la France, on ne la lui a pas fait connaître, on lui a laissé entendre à travers les manuels de géographie (ouvrez ceux de 1ère et Terminale !) que la France n’est qu’un petit point sur un globe et qu’on peut s’en échapper, et « vive le vaste monde » (sic) ! Non ! La France a tous les atouts pour redevenir une grande puissance et je dirais même de manière paradoxale, et Maurras l’avait bien compris (relire le chapitre intitulé « Comment la France pourrait manœuvrer et grandir » dans Kiel et Tanger), comment la France pourrait redevenir une « grande puissance moyenne ». C’est-à-dire une puissance qui ne se pose pas comme un impérialisme, une puissance médiatrice entre les uns et les autres, une puissance « à taille humaine ». De nos jours, ce qui peut paraître surprenant, c’est de constater que les États les plus « capétiens » (si l’on pratique un brin de provocation) sont le Qatar, l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis... Quand on regarde ces petits, voire tout-petits pays, en population ou en surface géopolitique (je ne parle pas forcément de la superficie, évidemment), arrivent à jouer un rôle diplomatique aussi important, à mettre autour de la table des gens qui passent leur temps à s’entretuer (Israël et le Hamas, entre autres), en étant néanmoins d’un côté mais en réussissant à avoir une position d’arbitre, de « surplomb », c’est exactement ce que la France, dans l’histoire, a pu faire et ce qui explique d’ailleurs que la France, les Rois de France préféraient être ou faire une nation, un royaume, plutôt qu’un empire. La France a mis de côté, depuis Philippe Auguste, l’empire, et c’est pour cela qu’elle n’a jamais été complètement « européenne » en géopolitique, de François 1er à de Gaulle : la France ne connaît pas, généralement, le tropisme d’empire que nombre de ses voisins, pour des raisons qui tiennent souvent à leur histoire respective, peuvent connaître ou subir.
(à suivre)
Commentaires