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25 janvier 2007

Finkielkraut et la crise de l'école.

Lors de la conférence de la semaine dernière prononcée à Bourg-la-Reine, Alain Finkielkraut s’inquiétait de la crise de l’école, préjudiciable à toute la société, ne serait-ce que par la « défaite de la pensée » qu’elle manifeste. Au-delà d’un triste constat qui s’appuyait aussi sur les propos de Laurent Lafforgue, ce jeune mathématicien fort critique à l’égard de l’institution « éducation nationale », Finkielkraut a posé quelques questions intéressantes et un peu iconoclastes : « La dynamique démocratique n’est-elle pas en train de détruire les fondements de la démocratie ? Tout doit-il être démocratique dans une démocratie, y compris l’école, la culture ? ». Cela rejoint certaines interrogations du philosophe Marcel Gauchet et Finkielkraut montre aussi que, en se voulant la fin de toute réflexion ou de toute pensée, la démocratie s’interdit de comprendre certaines de ses limites : « Le déluge démocratique entraîne une véritable indifférenciation des cultures et des valeurs », c’est-à-dire le triomphe du relativisme et de l’égalitarisme qui confond Chopin et Doc Gynéco…


Le philosophe accuse le livre de Bourdieu « Les héritiers » d’être à l’origine de la situation intellectuelle actuelle de l’école et d’avoir entraîné le discrédit sur le savoir, considéré désormais comme une valeur « bourgeoise » destinée simplement à reproduire la justification des élites dominantes. D’ailleurs, les réformes scolaires engagées depuis les propos de Bourdieu n’ont eu comme véritable motivation que « la chasse aux héritiers », selon Finkielkraut.


Alors, que faire ? Finkielkraut ne voit pas vraiment de solution, en tout cas à court terme, et il pense que la situation est d’autant plus délicate que toute tentative pour contrecarrer la dérive scolaire risque de se heurter aux « enfants » et que personne, dans nos démocraties, n’osera affronter durablement des manifestations d’ « enfants », comme l’ont montré les événements du printemps 2006 mais aussi ceux de l’automne 2005…


Cette faiblesse d’un Etat qui renonce à assumer ses prérogatives n’est pas rassurante pour l’avenir, mais doit-on se contenter de la regretter sans réagir, sans chercher à poser la question même de l’Etat et des formes institutionnelles susceptibles de dépasser cette « crise de confiance en soi» ? Finkielkraut, qui se réfère à Camus, Péguy (et à son fameux livre « L’argent ») et Jaurès, semble, malgré sa pugnacité à dénoncer les maux de l’école actuelle, renoncer à « remonter le courant ». Et pourtant ! Je suis personnellement persuadé que la crise de l’école n’est pas une fatalité qu’il nous faudrait supporter en ruminant la nostalgie d’un « âge d’or » qui, en fait, est surtout un souvenir rassurant plus fantasmé que réel. Sans doute n’est-il pas facile d’agir contre des conformismes qui ont gagné jusqu’au sommet du ministère de l’Education nationale, mais, malgré tout, en ce domaine comme en tant d’autres, « le désespoir est une sottise absolue »…

Rédigé à 19:16 |

Commentaires

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LOUXOR

Vaste sujet! A l'heure de la précarité de l'emploi, on se case à l'Education Nationale pour avoir la stabilité de l'emploi; pour former un couple, on pioche dans ce vivier : ça paraît logique. La parole d'un enseignant était - autrefois - parole d'évangile. Autrefois encore, les parents disposaient d'une autorité certaine, laquelle facilitait les rapports avec l'Ecole. A part quelques exceptions, les établissements scolaires comportaient des classes relativement équilibrées où les élèves ne se sentaient pas comme un élevage de poulets en 2007. La religion enfin constituait un guide supplémentaire pour l'évolution des "chères têtes blondes". Il ne faut pas oublier aussi le développement des moyens de culture concurrents, lesquels accaparent trop souvent les jeunes, au point qu'ils négligent de plus en plus un emploi du temps équilibré... comme autrefois! Alors, quoi? La "reprise en main" passe par un retour vers des parents responsables soucieux, avant tout, d'éduquer les enfants qu'ils ont mis au monde et non pas de divorcer... par caprice, par un retour aussi vers des enseignants motivés pour leur métier et non pas pour soutenir les avantages acquis.

Rédigé par : LOUXOR | 25 janvier 2007 à 21:42

il me semble pourtant qu'une part tres importante de la population de ce pays soit de plus en plus exclus du progres .
il me semble donc secondaire de former des gens qui n'auront plus de place dans cette nouvelle structure qui ne reçoit plus que les élites et les initiés prédateurs.
s'il est vrais que la part des exclus ne peut ou ne veut pas s'affranchir de ce clivage,celui ci vat rejoindre le schémat mondial,

Rédigé par : | 27 janvier 2007 à 13:48

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