L’an dernier à la même époque, j’avais signalé ma surprise (et ma satisfaction) devant la présence massive de grands portraits du roi Louis XIV dans les couloirs du métro parisien : cette année, c’est à l’un de ses illustres prédécesseurs, François Ier, d’honorer ces mêmes lieux
A chaque fois, c’est à l’hebdomadaire « Le Point » que nous devons ces placards historiques, et non à quelque officine royaliste spécialisée dans la mémoire des grands hommes de la Royauté française. Cette fois, il s’agit de promouvoir un numéro spécial sur « la Renaissance », période que l’hebdomadaire met en comparaison avec la nôtre sur le thème du « déclin actuel » et du « c’était mieux avant »
Il est tout à fait amusant et significatif que « Le Point » s’appuie sur l’histoire de France pour étayer sa thèse « décliniste » et, en somme mais sans forcément les mêmes motivations, rejoindre le discours royaliste classique de discrédit de l’actuel régime républicain.
Néanmoins, dans l’article de présentation de ce numéro, il est écrit ces lignes que tout citoyen, royaliste ou pas, se doit de méditer et auxquelles je ne peux que souscrire : « Bref, nous sommes dans une mauvaise passe. Inutile, pourtant, de se morfondre. C’est toujours quand on la croit morte que la France renaît ». A dédier à tous ceux qui ne jurent plus que par « l’Europe » (et c’est d’ailleurs le cas des rédacteurs du « Point »
) ou par le « village-monde ».
Je suis persuadé que notre pays a d’immenses ressources en lui-même et il m’est souvent arrivé, les mois passés, de défendre ce point de vue sur ce blog ou dans les multiples discussions que je peux avoir avec mes collègues ou mes élèves, entre autres. Et c’est, d’ailleurs, un des motifs de ma colère à l’égard de la République, surtout depuis qu’elle est retombée, après la parenthèse gaulliste, entre les mains des partis, des « experts » et des « communicants » : que, malgré toutes ces forces de la France, toutes ses espérances et ses intelligences, la République ne soit plus capable de relever les défis de la globalisation et se contente de répéter un discours de vaine gloriole quand il faudrait être et agir, voilà ce qui me met en colère. Quand plus personne ne peut dire, ou n’ose dire : « L’Etat, c’est moi », parce que nos hommes (et femmes, bien sûr
) politiques ne pensent qu’à leur « destin » et non plus à cet héritage qu’il leur appartiendrait de valoriser au lieu de le dilapider (1.000 milliards de dettes
), l’Etat devient ce monstre, ce Pouvoir omniprésent, ce Minotaure que dénonçait Bertrand de Jouvenel dans cet ouvrage qui a tant compté pour moi et m’a, sans doute, mené sur la voie de la Monarchie plus sûrement que certains plus authentiquement royalistes, le livre « Du Pouvoir », écrit durant la Seconde Guerre mondiale.
En fait, je souhaite la restauration de l’Etat, sa consolidation et sa pérennisation par la transmission héréditaire, cet enracinement dans la durée que permet la suite dynastique à la tête de l’Etat, et qui libère l’Etat des convoitises des aspirants de la présidentielle
Un Etat plus fort, mais moins gras, moins tâtillon dans les petites choses et plus grand dans les « grandes affaires » de la politique nationale et internationale. Un Etat incarné qui, même au-delà de la personne du Roi, permet le « meilleur service » de ses grands commis : il n’y a de Richelieu ou de Colbert que parce qu’il y a le monarque, qu’il s’appelle Louis XIII ou Louis XIV
Un Villepin, un Védrines, une Lepage
: quelles formidables personnalités que la République dévalorise et cantonne à des carrières qui ne sont pas vraiment à l’image de leurs talents divers ! Imaginez tout ce que la Monarchie permettrait, en France et pour la France, et voyez où la République, aujourd’hui en pleine bataille électorale, nous a menés. Il est de grands et vrais républicains dont je suis persuadé qu’ils sont dans le même état d’esprit que moi devant cette « République des coquins et des copains », ce régime qui oublie ce que doit être l’Etat et ces partis qui ne pensent qu’à la conquête du Pouvoir.
Un diplomate étranger du XIXe siècle l’évoquait à peu près en ces termes : « C’est trop bête quand on est la France d’être en République »
Au regard de l’histoire du siècle passé et de celui-ci encore à peine entamé, cette phrase trouve toute sa signification, et elle se vérifie cruellement tous les jours
C'est trop bête d'être en Ripoublique! mais cela fait maintenant 152 ans mais notre royauté a duré 1000 ans, alors tous les espoirs sont permis.Excelente année à vous et à vos proches et que Dieu nous garde !
Rédigé par : Lepante | 02 janvier 2007 à 22:31
uais, et on a cru pendant des millénaires que le coeur était le siège de la pensée; pourquoi tous les cardiaques ne sont pas totalement schizos?
C'est pas un argument, ça, la longévité. Y'a peu de chinois qui aimeraient retourner au temps des trois royaumes.
Rédigé par : Hugo | 03 janvier 2007 à 11:36
Sauf que la raie publique ayant fait la preuve de son échec - dans tous les domaines -, les progressistes aujourd'hui, ce sont les royalistes et les conservateurs, les républicains gauchistes... ou droitistes. Et de plus en plus de gens s'en rendant compte préféreront la monarchie française à la république "universelle"...
Rédigé par : Ingomer | 03 janvier 2007 à 18:51
Et la royauté fait cent fois plus preuve de son echec. Faudrait pas non plus idéaliser la vie sous les rois; l'illusion retrospective, ca va un temps...
Rédigé par : Hugo | 06 janvier 2007 à 14:37